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Dr Natasha Maxime-Esprit lors de la conférence de presse
Les Dominicains sont encouragés à améliorer leur santé pour assurer leur longévité.
Ce conseil a été donné par le Dr Natasha Maxime-Esprit, endocrinologue consultante, qui était l’invitée de l’Association du diabète de la Dominique (DOMDA) lors d’une conférence de presse organisée à l’occasion de la Journée mondiale du diabète, jeudi.
Le diabète est l’un des quatre principaux types de maladies non transmissibles. Il s’agit d’une maladie chronique qui survient lorsque l’organisme ne produit pas suffisamment d’insuline ou ne peut pas utiliser efficacement l’insuline qu’il produit. Le diabète se traduit donc par une augmentation du taux de sucre dans le sang qui, s’il n’est pas contrôlé, entraîne au fil du temps de graves dommages à de nombreux systèmes de l’organisme.
« Certains, en particulier la jeune génération, ne s’en soucient tout simplement pas », a fait remarquer le Dr Maxime-Esprit. « Nous vivons la vie comme si nous avions le lendemain, nous ne prêtons pas attention à notre santé à moins d’être malades et même alors, une fois la maladie résolue, notre santé est reléguée au second plan ».
Selon elle, la Dominique dispose des ressources nécessaires pour prévenir le diabète.
« Nous avons accès à du personnel de santé publique gratuit, nous avons accès à des aliments sains, nous avons des zones où nous pouvons confortablement marcher ou nager, faire de l’exercice, et pourtant, combien d’entre nous prennent les mesures nécessaires pour maintenir un mode de vie sain ? demande-t-elle. « À quand remonte votre dernière visite chez le médecin ? À quand remonte votre dernière prise de sang ? Quand avez-vous mesuré pour la dernière fois votre tension artérielle et votre taux de sucre dans le sang ?
Selon le Dr Maxime-Esprit, un autre problème est celui de l’inobservance des traitements. C’est-à-dire « les patients qui ne suivent pas les directives diététiques ou chronologiques données par le prestataire de soins de santé ».
Elle a pris le temps d’encourager les personnes souffrant de diabète de type 1, qui sont souvent laissées pour compte alors que l’accent est mis sur le diabète de type 2.
Le Dr Maxime-Esprit a expliqué que le diabète de type 1 est une maladie chronique dans laquelle le pancréas produit peu ou pas d’insuline. « Ces clients sont normalement diagnostiqués pendant l’enfance », a-t-elle déclaré.
Elle a ajouté : « Si vous ou votre enfant souffrez de diabète de type 1, veuillez consulter un spécialiste car nous avons constaté une augmentation des complications dues à une mauvaise prise en charge. »
En outre, elle encourage les Dominicains à travailler ensemble dans un même état d’esprit pour lutter contre le diabète, comme ils l’ont fait lors du COVID-19.
« Tout comme nous l’avons fait lors du COVID-19, si nous travaillons ensemble avec le même état d’esprit et que nous accordons au diabète le respect qui lui est dû, comme nous l’avons fait pour la prévention et la gestion du COVID, nous réussirons », a encouragé le Dr Maxime-Esprit. « Cependant, nous devons commencer par une introspection.
Elle conseille au grand public de se donner pour mission de trouver quelqu’un qui souffre de diabète et d’être une source d’encouragement, et à ceux qui sont diabétiques, de trouver une source de motivation, « qu’elle soit spirituelle, qu’il s’agisse de vos enfants ou de votre désir de vivre une vie longue et saine ».
« Le diabète n’est pas une condamnation à mort, il peut être géré », a-t-elle souligné.
Par ailleurs, le Dr Maxime-Esprit met en garde contre la consommation excessive d’alcool, qui n’est pas bonne pour la santé.
« Ce n’est pas comme si nous ne savions pas. Nous savons qu’une forte consommation d’alcool n’est pas bonne pour nous », a-t-elle fait remarquer. « Je vous garantis que si vous consommez beaucoup d’alcool à l’âge de 20 ans, vous aurez peut-être la chance de ne pas en ressentir les effets, mais attendez d’en avoir 50 ou 60.
Elle ajoute : « C’est ce que nous constatons aujourd’hui. Des personnes arrivent avec une insuffisance rénale chronique, une insuffisance rénale terminale à la cinquantaine ou à la soixantaine, et c’est essentiellement la conséquence du mode de vie qu’elles ont adopté lorsqu’elles étaient plus jeunes. »
Elle ajoute que le stress et le manque de sommeil peuvent avoir une influence sur le diabète et souligne que ce que l’on appelle « la culture du sewo » en Dominique n’arrange pas la situation. Selon elle, il s’agit avant tout de faire des choix judicieux.
« Il s’agit de faire des choix judicieux et d’être responsable », a conseillé le Dr Maxime-Esprit.
« Il ne faut pas seulement penser à aujourd’hui, il faut aussi penser à demain… On ne veut pas avoir la cinquantaine ou la soixantaine et subir ces complications… », conclut-elle.