L’économie mondiale retrouvera-t-elle un peu de ses couleurs? | Jezael Melgoza via Unsplash


Le FMI est optimiste, la Banque mondiale de «décennie gâchée». Qui croire?


 

La lumière d’une sortie de crise est-elle au bout du tunnel, ou n’est-ce qu’un autre train catastrophique, fonçant vers nous sans volonté ni possibilité de s’arrêter?

Selon le FMI, c’est l’option du verre à moitié plein qui prévaut. Chief economist pour le Fonds, Gita Gopinath a ainsi donné sa vision du futur immédiat à CNBC et, pour une partie du monde, il semble moins sombre que l’hiver abyssal que nous traversons actuellement.

Selon elle, de nombreux pays, en particulier développés donc suffisamment riches pour truster les rares stocks de vaccins produits, devraient suivre l’exemple chinois et retrouver un niveau d’activité normal avant la fin de l’année 2021, au fur et à mesure que progresseront les campagnes d’inoculation.

 

Elle prédit également que la population mondiale sera majoritairement vaccinée d’ici à fin 2022, permettant alors à la planète dans son ensemble de retrouver une marche économique plus ou moins normale.

 

Les prévisions les plus récentes du FMI tablaient sur une croissance mondiale de 5,2% en 2021, contre une contraction de 4,4% en 2020. Ces chiffres publiés en octobre 2020 pourraient être revus à la hausse dans les prochaines semaines, Gita Gopinath notant que 2021 démarre sur un rythme plus soutenu qu’attendu.

Dans une institution qui, longtemps, fut la mère fouettarde de la sobriété budgétaire, l’économiste note en outre l’importance des politiques de relance mises en œuvre par les gouvernements et banques centrales du monde entier. Ces efforts, ajoute-t-elle, ne doivent pas ralentir, au risque de fragiliser le rebond à venir.

Gopinath note enfin que les pays qui ont réagi le plus promptement à l’émergence ou à la réémergence du virus sont ceux qui s’en tireront le mieux et le plus vite. Si elle concède qu’il n’y a pas de réponse simple à une situation si complexe, elle explique notamment que des confinements décrétés tôt permettent des reprises économiques plus rapides.

«Décennie perdue»

Un peu d’espoir dans un monde qui en manque cruellement: la vision plutôt optimiste du FMI est la bienvenue. Mais une autre institution, la Banque mondiale, semble ne pas partager ce nécessaire petit élan positif.

Avant même la pandémie, la Banque mondiale prévoyait une décennie 2020-2029 de souffrances pour l’économie mondiale. Le SARS-CoV-2 passé par là et repassant par ici, ses prévisions ne se sont à l’évidence pas éclairées: elle parle désormais de «décennie perdue».

 

 

Les prévisions les plus récentes du FMI tablaient sur une croissance mondiale de 5,2% en 2021, contre une contraction de 4,4% en 2020. Ces chiffres publiés en octobre 2020 pourraient être revus à la hausse dans les prochaines semaines, Gita Gopinath notant que 2021 démarre sur un rythme plus soutenu qu’attendu.

Dans une institution qui, longtemps, fut la mère fouettarde de la sobriété budgétaire, l’économiste note en outre l’importance des politiques de relance mises en œuvre par les gouvernements et banques centrales du monde entier. Ces efforts, ajoute-t-elle, ne doivent pas ralentir, au risque de fragiliser le rebond à venir.

Gopinath note enfin que les pays qui ont réagi le plus promptement à l’émergence ou à la réémergence du virus sont ceux qui s’en tireront le mieux et le plus vite. Si elle concède qu’il n’y a pas de réponse simple à une situation si complexe, elle explique notamment que des confinements décrétés tôt permettent des reprises économiques plus rapides.

«Décennie perdue»

Un peu d’espoir dans un monde qui en manque cruellement: la vision plutôt optimiste du FMI est la bienvenue. Mais une autre institution, la Banque mondiale, semble ne pas partager ce nécessaire petit élan positif.

Avant même la pandémie, la Banque mondiale prévoyait une décennie 2020-2029 de souffrances pour l’économie mondiale. Le SARS-CoV-2 passé par là et repassant par ici, ses prévisions ne se sont à l’évidence pas éclairées: elle parle désormais de «décennie perdue».

 

 

Logiquement, la croissance des économies émergentes sera selon la Banque mondiale plus robuste, avec une moyenne –révisée à la baisse par la pandémie– de 3,3% contre 5% entre 2010 et 2019.

Elle explique ce pessimisme par les incertitudes fortes que font peser les circonvolutions épidémiques sur les investissements, par un fardeau de la dette que certaines nations pourraient ne pas supporter, et par des disruptions profondes des systèmes nationaux d’éducation, qui plombent une partie des gains de productivité précédemment attendus.

L’institution demande donc aux gouvernements du monde entier des mesures plus «agressives» encore que celles déjà prises, pour «prendre de l’avance sur la pandémie».

Que le verre soit à moitié vide ou à moitié plein, il appartient donc en grande partie aux dirigeants mondiaux de le remplir à nouveau par des interventions massives et volontaristes.

 

 

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