Le président russe Vladimir Poutine tient un verre de champagne lors d’une cérémonie au Kremlin à Moscou, le 20 août 2016. Crédits : REUTERS/Kirill Kudryavtsev/Pool.
Une loi signée vendredi 2 juillet par Vladimir Poutine prévoit que seuls les vins effervescents provenant de Russie pourront utiliser le mot “champagne”, alors que le champagne français devrait lui prendre l’appellation de “vin pétillant”. LVMH, qui produit les célèbres Moët et Chandon, a prévenu qu’il comptait suspendre ses livraisons vers la Russie.
Les Russes aisés vont-ils devoir dire adieu à leurs bouteilles de Moët et Chandon, Veuve Cliquot ou encore Dom Pérignon ? C’est en tout cas la menace que fait peser le célèbre groupe de luxe LVMH sur la Russie : la filiale russe de l’entreprise française a prévenu ses partenaires locaux qu’elle suspendait temporairement ses livraisons de champagne vers le pays, après que Vladimir Poutine a signé vendredi une nouvelle loi controversée “qui fixe de nouvelles exigences pour les produits viticoles”, explique le quotidien russe Kommersant.
Le texte prévoit que désormais seuls les vins russes pourront être étiquetés comme du “champagne”, tandis que le véritable champagne français devrait lui se contenter de l’appellation “vin pétillant”. Un véritable affront en France, pays où le terme “champagne” est jalousement défendu et protégé par une appellation d’origine contrôlée, le vin devant provenir d’un périmètre précis dans la région du même nom pour avoir droit de s’en prévaloir.
“Ce problème terminologique ne date pas d’hier”, remarque le site russe pro Kremlin Sputnik. “Le terme ‘champagne’, écrit en cyrillique, est utilisé en Russie depuis l’époque soviétique pour un breuvage mousseux produit de façon industrielle. Grâce à une fermentation accélérée, le cycle de fabrication du ‘champagne soviétique’, élaboré dans plusieurs distilleries russes non-associées avec les régions viticoles, ne dure que trois semaines”.
Sébastien Vilmot, directeur pour la Russie de Moët Hennessy, la filiale spiritueux de LVMH, s’est pour l’instant refusé à tout commentaire au sujet de la loi russe controversée.