Etats généraux de la justice : « Ce n’est pas le procès de la justice que l’on doit faire mais celui de la politique pénale », selon le syndicat Unité SGP-FO

Emmanuel Macron « a décidé de lancer les Etats généraux de la justice » en septembre prochain. Grégory Joron, secrétaire général délégué du syndicat Unité SGP Police-FO, va demander à ce que que les policiers soient reçus.
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Grégory Joron, secrétaire général délégué du syndicat Unité SGP Police-FO, le 10 mai 2021 à Matignon. (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)
Alors qu’Emmanuel Macron vient d’annoncer la tenue d’Etats généraux de la Justice à la rentrée, Grégory Joron, secrétaire général délégué du syndicat Unité SGP Police-FO, salue samedi 5 juin sur franceinfo, « une bonne nouvelle » mais attend de voir le contenu et le calendrier de ce rendez-vous. « Le calendrier politique fait qu’il reste peu de temps au président pour travailler sereinement sur ce sujet qui va demander à aller en profondeur », explique-t-il.
Au-delà des enjeux électoraux, il estime qu’il faut surtout répondre à l’enjeu sociétal du moment. « Il y a énormément d’intérêt pour les questions de sécurité, un vrai sentiment d’insécurité au niveau de la population, une crise de confiance à l’égard de la justice. Il est temps vraiment de se mettre autour de la table et de pouvoir dégager des solutions rapides pour remettre tout ça debout. »
Redonner du sens aux sanctions
Concernant les critiques parfois virulentes faites par certains policiers à l’égard de la justice, Grégory Joron estime que « ce n’est pas le procès de la justice que l’on doit faire, mais le procès de la politique pénale. Si on veut remettre les choses à peu près debout, il va falloir revoir les circulaires qui ont trop tranquillement et presque insidieusement détricoté le sens des sanctions pénales qui sont prises par les magistrats. »
Selon le secrétaire général délégué du syndicat Unité SGP Police-FO, « même ceux qui voudraient prendre des sanctions sévères ou fermes sont empêchés de le faire parce que la loi ne le prévoit plus. Donc, il y a déjà un premier travail législatif à faire pour redonner du sens aux sanctions et simplement faire en sorte que certains multi-réitérants soient punis. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas du tout. »
Il évoque la loi Belloubet, datant du 23 mars 2019 : « Cette loi vient préciser qu’en deçà d’un an de prison, toutes les peines doivent être aménagées. »
« Aujourd’hui, des agresseurs de forces de l’ordre sont condamnés à six mois de prison en comparution immédiate. Finalement, ils ne vont jamais faire une seule journée en prison et c’est ça qu’il faut démolir. »
Grégory Joron, secrétaire général délégué du syndicat Unité SGP Police-FO à franceinfo
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