Équipe rédactionnelle.
Ce week-end, au moins 184 personnes ont perdu la vie à Port-au-Prince, en Haïti, lors de violences attribuées à un chef de gang, Monel “Mikano” Felix, selon l’ONU. Ce dernier a ciblé des personnes âgées et des pratiquants vaudous, qu’il accusait de la maladie de son fils. Ces tueries portent à environ 5 000 le nombre de morts dans le pays cette année, tandis que les violences ont forcé plus de 700 000 personnes à fuir leur domicile.
Réactions internationales et efforts de sécurité
Face à cette escalade de violence, la communauté internationale appelle à une intervention urgente. Le Conseil de sécurité de l’ONU envisage l’envoi d’une force armée internationale pour soutenir la Police nationale d’Haïti, bien que les modalités de cette initiative restent floues. Parallèlement, des embargos sur les armes et des sanctions contre les gangs ont été recommandés. Sur le plan national, le gouvernement haïtien a nommé Alix Didier Fils-Aimé comme Premier ministre, lui confiant la mission difficile de rétablir l’ordre. Un couvre-feu nocturne a également été instauré, mais l’influence des gangs, qui contrôlent une grande partie du territoire, continue de défier l’autorité de l’État.
Crise humanitaire et défis des ONG
Les violences généralisées entravent les efforts des organisations humanitaires. Malgré la présence de plus de 100 ONG, l’insécurité limite l’accès aux populations vulnérables, aggravant la crise. Les besoins sont immenses, alors que l’accès à la nourriture, à l’eau potable et aux services de santé devient de plus en plus difficile. Néanmoins, des actions coordonnées ont permis de venir en aide à 2,6 millions de personnes en 2023.
Des habitants pris en étau
À Port-au-Prince, les conditions de vie sont catastrophiques. Les habitants vivent enfermés, confrontés à des pénuries alimentaires et médicales. La ville, décrite comme en “état de siège”, est en grande partie contrôlée par des groupes armés. Les attaques contre les hôpitaux et les enlèvements renforcent le climat de terreur. Face à la menace, certains résidents érigent des barricades pour empêcher les incursions des gangs, qui n’hésitent pas à contourner ces obstacles en éventrant des maisons voisines.
Résistance et survie
Pour se protéger, des mouvements d’autodéfense, comme le groupe “Bwa Kale”, émergent, bien que la violence reste omniprésente. La solidarité communautaire joue un rôle clé : les familles partagent les ressources essentielles et tentent de préserver une certaine stabilité, notamment pour les enfants. Environ 362 000 personnes ont été déplacées, cherchant refuge dans des abris temporaires ou fuyant vers des zones plus sûres. Pourtant, pour beaucoup, la vie quotidienne à Port-au-Prince demeure un cauchemar, marqué par une peur constante des attaques et des enlèvements.