À l’occasion d’une rencontre avec le secteur privé, le vendredi 14 février, à Pétion-Ville, le ministère de l’Économie et des Finances (MEF) a présenté les grandes lignes du budget rectificatif 2024-2025. Par rapport au budget initial qui se chiffre à 323,4 milliards de gourdes, l’enveloppe globale du budget rectifié accusera une légère augmentation de 1.5% pour atteindre 328.1 milliards de gourdes. Il est annoncé au cours de cette rencontre qu’il y aura pas mal de modifications dans les allocations budgétaires.
Par Gérard Junior Jeanty
lenouvelliste.com
Le ministre des Finances Alfred Metellus et le directeur du budget au MEF, Jean-Michel Silin, lors de la présentation officielle du budget rectificatif à l’Hotel Karibe, le 14 février 2025
Ce sont d’abord les enseignants et les policiers qui seront les plus grands bénéficiaires directs du budget rectifié qui n’a pas subi trop de modifications par rapport à celui du gouvernement de Garry Conille. Les premiers et les autres professionnels du secteur éducatif vont bénéficier de la carte de débit alors que les policiers, disposant déjà de la carte de débit, recevront deux fois plus de ressources pécuniaires sur leurs comptes. Cette décision aura comme conséquence une augmentation de la masse salariale, passant de 92.5 milliards de gourdes à environ 100 milliards de gourdes. Le gouvernement va se réjouir d’une augmentation des recettes pétrolières qui passeront de 23.8 milliards de gourdes à 29.2 milliards de gourdes.
À l’ouverture de cette rencontre, le ministre de l’Économie, Alfred Metellus, a présenté les objectifs visés à travers le budget rectificatif. « Nous souhaitons améliorer la sécurité à 50% et stopper le cycle de croissance négative du produit intérieur brut (PIB). Même si nous faisions un taux de croissance de 1.5%, ce serait considérable », a affirmé le ministre de l’Économie, soulignant que l’une des mesures phares de ce budget consiste à ne pas taxer les matières premières et les équipements.
Dans son introduction, le ministre Alfred Metellus a fait savoir que le gouvernement est à la recherche de 1.3 milliard de dollars pour financer la reprise. C’est l’une des raisons qui expliquent la volonté du gouvernement actuel de rectifier le budget 2024-2025. Le titulaire du MEF se fait le devoir de présenter les grandes lignes de son nouveau budget au secteur privé des affaires. Il a avoué son grand désir de faire passer la pression fiscale de 5% à 10%. « Avec un taux de pression fiscale de 5%, c’est renforcer la pauvreté et l’insécurité. Il faut arriver à un taux de pression fiscale autour de 10% », a soutenu M. Metellus.
Directeur général de la Direction du budget, Jean Michel Silin, présentant les grandes lignes du budget rectificatif, a annoncé que les priorités ne vont pas changer dans le nouveau budget. La sécurité publique et nationale, le redressement économique, la question humanitaire, l’amélioration des infrastructures, la sécurité alimentaire et sanitaire, la conférence nationale et la réforme constitutionnelle, le rétablissement de l’État de droit et de la justice et enfin les élections constituent les axes stratégiques prioritaires dans le nouveau budget.
Des raisons diverses poussent le gouvernement à rectifier le budget initial et le responsable de la Direction du budget les a communiquées au cours de la rencontre avec le secteur privé des affaires. « Le budget est élaboré sur la base d’un certain nombre d’hypothèses et dès que les hypothèses posées ne pourraient pas se produire, il faut un recadrage du budget pour le reste de l’exercice. En outre, il est impératif d’intégrer dans le budget les nouvelles dispositions du gouvernement et la création de nouvelles structures étatiques, dont le Conseil national de sécurité », a déclaré Jean Michel Silin, qui a fait valoir les éléments justificatifs.
En termes des objectifs macro-économiques, le numéro un de la Direction du budget n’a fait que rappeler ceux qui étaient fixés dans le budget initial : le renforcement des mesures pour augmenter la pression fiscale, l’amélioration du cadre macroéconomique pour atteindre les objectifs de croissance à, tout au moins, un taux de 0.5%, la maitrise de l’inflation à hauteur de 19.1 % en fin de période, l’amélioration de l’environnement des affaires et la mise en place des mesures de soutien aux investissements dans les régions et aux projets d’infrastructures.
La recapitalisation des entreprises, la facilitation du retour des déplacés dans leurs quartiers respectifs, l’appui aux petites et moyennes entreprises et un programme déjà en cours permettant aux jeunes de bénéficier de stages, la constitution du capital social de la Banque nationale de développement agricole (BNDA), un programme de protection sociale et un programme de soutien aux étudiants des universités publiques et privées seront pris en compte dans le budget rectificatif.
Pour le secteur privé, il y avait la présence des membres de la Chambre de commerce et d’industrie de l’Ouest, des représentants de l’ADIH, d’une entreprise de microfinance,