C’est ce que suggère une enquête menée auprès des gros revendeurs de prêt-à-porter.

Le marché de la mode est en plein bouleversement et il semblerait que ce soit pour le meilleur. C’est ce qui ressort d’un rapport de la chambre de commerce de la mode italienne pour la France (Camera nazionale della moda italiana), qui a interrogé les plus importants revendeurs d’articles de mode de la planète.

Fin mars, la chambre a tenu à Milan sa table ronde annuelle sur la durabilité (au sens de développement durable) dans la mode. Elle y a dévoilé, en partenariat avec le cabinet de conseil stratégique McKinsey, un rapport qui compile les réponses de plus de quatre-vingt grands magasins situés dans vingt-cinq pays, afin de cerner leurs intérêts pour les produits durables.

Parmi ces grands magazins, on trouve le Printemps mais aussi Takashimaya au Japon, ou Barneys and Saks pour les États-Unis. Rassemblés, ces quatre-vingts enseignes achètent pour cinquante milliards d’euros de mode par an.

Leur réponse, consultée par le Guardian, est sans appel: dans les cinq prochaines années, elles devraient faire passer leurs dépenses en produit durables de 23 à 40% en moyenne. Le quart d’entre elles affirment également avoir retiré au moins une marque de leur catalogue à cause de problèmes liés à des questions éthiques –maltraitance animale, accusations de discriminations ou traitement du personnel.

Choc positif

Pour Antonio Achille, un membre de McKinsey, ce rapport est un «choc positif» pour l’industrie. D’autant que les revendeurs disent ne pas se satisfaire uniquement de critères superficiels. Pour 68% d’entre eux, les caractéristiques essentielles d’une marque remplir les conditions éthiques sont «l’origine des tissus, la traçabilité des matériaux, les procédés de production et les conditions de travail», alors que «la publicité, la réputation et la philanthropie» sont perçues comme une éthique de surface.

70% de la clientèle serait «prête à payer pour un vêtement premium si ils pensent que la production a respecté les droits des travailleurs.
EXTRAIT DU RAPPORT DE LA CHAMBRE DE COMMERCE DE LA MODE ITALIENNE POUR LA FRANCE

Evidemment, ces magasins ne sont pas désintéressés. Vendre des biens produits de manière durable signifie pour eux à la fois faire du profit et survivre. En effet, selon ces enseignes, 70% de la clientèle serait «prête à payer pour un vêtement premium si elle pense que la production a respecté les droits des travailleurs».

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