« Avec la plainte de l’Afrique du Sud contre Israël pour génocide, le Sud conteste une mémoire dominée par la Shoah et lui oppose celle de la colonisation »

La plainte de Prétoria   illustre  l’émergence du Sud global et sa remise en cause de l’ordre mondial occidental.                                                                                                     

Le recours sud-africain dépasse la simple procédure judiciaire. Il est la plainte du Sud global contre les critères occidentaux de la supériorité morale,  la remise en cause d’un ordre international installé par les Etats-Unis. Il est aussi la contestation d’une mémoire dominée par la Shoah, à laquelle s’oppose celle de la colonisation.

Le seul fait que, dans le contexte actuel, cette accusation contre Israël ait été portée par un pays victime  de la répression coloniale et de la ségrégation raciale est historique.

En 1948  Aimé Césaire « faisait remarquer que l’Occident reconnaissait Auschwitz parce que les victimes étaient blanches, mais pas Gorée parce que les victimes étaient africaines, a pu dire Pierre Hazan et que    l’Occident n’a jamais sérieusement fait le travail de mémoire  nécessaire pour les crimes de la colonisation et de l’esclavage comme fait pour les crimes nazis .

La CIJ a ordonné à Israël d’autoriser l’accès humanitaire à Gaza et lui  a demandé d’empêcher tout éventuel acte de « génocide »

La Cour internationale de justice ne s’est   prononcée pour le moment que sur les demandes  d’urgence avant d’examiner l’affaire sur le fond, savoir l’existence de génocide ou non.

Elle a expressément demandé  à Israël de faire tout son possible pour « empêcher la commission de tout acte entrant dans le champ d’application » de la Convention sur le génocide, et de prendre « toutes les mesures en son pouvoir pour prévenir et punir l’incitation directe et publique à commettre le génocide ».  Aussi qu’ Israël doit  prendre « des mesures immédiates et efficaces pour permettre la fourniture des services de base et de l’aide humanitaire dont les Palestiniens ont un besoin urgent pour faire face aux conditions de vie défavorables auxquelles ils sont confrontés ».

 A noter que Benyamin Nétanyahou a  laissé entendre qu’il ne se sentirait pas obligé de suivre une ordonnance de la CIJ, ce d’autant plus que cette juridiction internationale ne jouit d’aucun pouvoir de coercition.

   A noter que la guerre a été déclenchée par l’attaque   du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de plus de 1 140 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l’Agence France-Presse  . Israël en réaction décidé d’anéantir le Hamas et a lancé une  opération militaire, qui a causé la mort de 26 083 Palestiniens, en grande majorité des femmes, des enfants et des adolescents, selon le ministère de la santé du mouvement islamiste.

  

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