Carte et comparatif
Les Européens, pas tous égaux devant l’accès aux études supérieures ? C’est ce que révèle une étude publiée par Eurydice, le réseau de la Commission européenne chargé d’informer sur les systèmes éducatifs et d’analyser les politiques éducatives en Europe. L’étude présente le montant des frais d’inscription à l’université, en 1er et 2ème cycle, ainsi que celui des aides accordées aux étudiants, sur critères sociaux et sur le mérite, dans les 27 États membres de l’Union européenne pour l’année universitaire 2018/2019.
Les données, reprises dans le comparatif ci-dessous, font état de situations très variables en fonction des pays.
En fournissant à la fois des éléments concernant le coût des inscriptions en université et d’autres relatifs aux aides accordées aux étudiants, que ce soit sur critères sociaux ou sur le mérite, l’étude d’Eurydice dresse un panorama de l’accès, dans les faits, à l’enseignement supérieur en Europe.
Les différences d’un Etat membre à un autre sont importantes. Certains pays comme la Suède, l’Autriche et la Finlande, permettent à tous de poursuivre des études en n’exigeant aucun frais de scolarité et en versant aux étudiants des bourses pouvant s’élever à presque 10 000 euros par an.
À l’opposé, l’Irlande affiche des frais d’inscription parmi les plus élevés en moyenne. Chaque étudiant – à l’exception des boursiers – est tenu de payer une “contribution” fixe aux études de 3000 euros par an en 1er cycle. Celle-ci grimpe à 4000 euros en 2ème cycle et jusqu’à 30 000 euros pour certains établissements. Le soutien financier maximum varie également fortement, de 300 euros à près de 6000 euros, auxquels peuvent s’ajouter 2000 euros de bourse fondée sur le mérite.
Certains pays ont des frais d’inscription très faibles mais ne versent que des aides limitées à leurs étudiants. C’est par exemple le cas de la République tchèque, où l’université ne coûte que 27 euros par an en 1er et 2ème cycles. En revanche, les bourses sur critères sociaux ne sont que de 1190 euros par an et ne sont perçues que par un nombre réduit d’étudiants.
Son voisin, la Slovaquie pratique également des frais d’inscription très faibles (40 euros) mais les aides accordées sont plus généreuses. 1150 euros en moyenne et jusqu’à 3600 euros permettant de participer au coût du logement par exemple.
La France et la Belgique (francophone) pratiquent quant à elles des frais peu élevés (260 euros et 836 euros en 1er cycle) et accordent des bourses similaires, autour de 5 000 euros maximum par an. L’Allemagne est en tête du classement européen en termes d’aides versées aux étudiants. Alors que les frais d’inscriptions sont quasi-inexistants (certains Länder demandent de faibles frais administratifs), les bourses sur critères sociaux peuvent atteindre 8 820 euros par an et jusqu’à 12 420 euros pour le mérite !
Des montants qui varient également en fonction de l’avancement dans les études (voir le tableau complet ci-dessous) et qui révèlent donc d’importantes inégalités, persistantes en Europe, dans l’accès aux hautes études.
Tableau complet des frais d’inscriptions maximum en 1er et 2e cycles et des montants maximum des bourses sur critères sociaux et au mérite, en euros, pour l’année universitaire 2018-2019
Frais d’inscription maxi. en 1er cycle (en euros) |
Frais d’inscription maxi. en 2e cycle (en euros) |
Montant maxi. des bourses sur critères sociaux (en euros) |
Montant maxi. des bourses au mérite (en euros) |
|
---|---|---|---|---|
Allemagne | 75* | 75* | 8 820 | 12 420 |
Autriche | 0 | 0 | 10 092 | 0 |
Belgique (francophone) |
836 | 836 | 4 966 | 0 |
Belgique (flamande) |
922 | 922 | 5 540 | 0 |
Belgique (germanophone) |
470** | 0 | 2710 | 0 |
Bulgarie | 818 | 910 | 767 | 767 |
Chypre | 0 | 12 250 | 3692 | 4000 |
Croatie | 68 | 68 | 1459 | 1459 |
Danemark | 0 | 0 | 9810 | 0 |
Espagne | 1 479 | 2 834 | 6 621 | 0 |
Estonie | 0 | 0 | 2 200 | 3 000 |
Finlande | 0 | 0 | 7 125 | 0 |
France | 260 | 333 | 5 551 | 900 |
Grèce | 1 500*** | 7 500 | 3 420 | 0 |
Hongrie | 14 906 | 8 386 | 3 043 | 3 962 |
Irlande | 3 000 | 30 000 | 5 915 | 2000 |
Italie | 2 428 | 2583 | 5175 | 0 |
Lettonie | 5 500 | 6 000 | 0 | 996 |
Lituanie | 11 750 | 12 760 | 1 482 | 4171 |
Luxembourg | 800 | 24 000 | 6 800 | 0 |
Malte | 0 | 14 500 | 3 804 | 0 |
Pays-Bas | 2 060 | 2 060 | 4 665 | 0 |
Pologne | 58 | 58 | 1 239 | 1 108 |
Portugal | 1 063 | 6 600 | 5 698 | 2 785 |
République tchèque | 27 | 27 | 1 190 | 390 |
Roumanie | 5 917 | 11 783 | 1 635 | 2 180 |
Slovaquie | 40 | 40 | 3 360 | 417 |
Slovénie | 36 | 36 | 4 320 | 3 240 |
Suède | 0 | 0 | 4 433 | 0 |
Source : Frais et systèmes nationaux d’aides financières aux étudiants dans l’enseignement supérieur en Europe 2018/2019 – Eurydice
*Dans dix Länder, les étudiants payent de faibles frais administratifs.
**Dans la pratique, tous les étudiants payent 450 euros.
***Seulement pour les étudiants de l’Université ouverte de Grèce, les autres étudiants de 1er cycle ne payent pas de frais de scolarité.
Section “Pays” sur le site internet d’Eurydice
On retrouve dans cette section une présentation des systèmes éducatifs et de leurs réformes en Europe. Le site couvre 42 systèmes éducatifs dans les 38 pays qui participent au programme de l’Union européenne dans le domaine de l’éducation et de la formation tout au long de la vie (les 27 États membres de l’UE, ainsi que le Royaume-Uni, l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, l’Islande, le Liechtenstein, la Macédoine, le Monténégro, la Norvège, la Serbie, la Suisse et la Turquie).
En choisissant un pays dans la liste, vous accèderez à l’information spécifique relative à un système éducatif national, soit en anglais, soit dans la langue du pays. L’information est fournie par l’unité nationale d’Eurydice qui travaille avec le ministère de l’Education concerné et des experts nationaux.