À l’approche des élections européennes, Max Orville a fait le bilan de son mandat de député européen ce jeudi 16 mai, lors d’un discours au Lina’s de Manhity. Il a exprimé ses critiques et partagé ses perspectives sur les projets qu’il souhaite poursuivre s’il est réélu.
À l’approche des élections européennes, Max Orville a souhaité faire un bilan de son parcours de député européen, ce jeudi 16 mai. Reçu par l’association “Tous Créoles” au Lina’s de Manhity, ce n’est pas seulement la parole d’un élu qui a été entendue, mais aussi celle d’un citoyen ultramarin. C’était l’occasion pour cet ancien directeur d’école de donner son analyse critique de ce dont il a été témoin lors de son mandat. Ceux qui ont été présents lors de sa conférence l’auront bien compris : il est prêt à tout pour continuer de défendre les territoires d’Outre-mer.
Pendant son éloquence, il a parlé de plusieurs combats qu’il a menés au cours de ses deux ans de mandat au Parlement européen. L’utilisation de la biomasse, le soutien envers les producteurs de bananes, la gestion des spiritueux d’Europe… La liste de ses prises de position à Bruxelles est longue. Il a rappelé que son objectif, ainsi que son rôle, était de protéger les territoires ultramarins chaque fois qu’une disposition européenne négligeait leur environnement, souvent très différent de celui de l’Europe. Pourtant, sur de nombreux projets en rapport avec l’Outre-mer, il a rencontré quelques difficultés, notamment en Martinique. Selon lui, les élus locaux ne travaillent pas efficacement.
Des acteurs pas assez efficaces
“Il ne s’agit clairement pas d’un manque d’argent…” Pour l’élu martiniquais, une chose est certaine : l’Europe fournit les fonds nécessaires pour réussir les projets. Cependant, les élus ne s’engagent pas suffisamment. “Concernant ces problèmes, une question se pose : quel est le frein ?” questionne-t-il. “Ce sont les parlementaires. Je n’ai vu aucun élu esquisser une proposition de loi. En Martinique, je n’en ai vu aucun. Il n’y a pas de solution miracle : nous devons tous être unis et solidaires.”
Pour illustrer son sentiment, le candidat aux Européennes 2024 s’est permis de commenter l’actualité de notre île. S’insurgeant de la façon dont les problèmes d’eau sont traités en Martinique, il n’y avait qu’un mot pour décrire ce qu’il ressentait : “incompétence”. Il a tenu à souligner que la Martinique dispose des ressources nécessaires pour gérer cette situation, contrairement à Mayotte. Selon lui, si les problèmes ne sont pas résolus, c’est uniquement en raison de la mauvaise gestion. N’étant clairement pas là pour mâcher ses mots, Max Orville ne s’est pas gêné pour faire part de ses critiques, vis-à-vis du fait que c’est toujours chaque année, lors des épisodes de sécheresse sévère, que l’on tente de s’attaquer à ce problème.
Une ferme volonté d’aider l’Outre-mer
N’étant pas qu’un simple observateur et souhaitant véritablement passer à l’action, Max Orville reste néanmoins optimiste et expose ses perspectives sur les projets qu’il entend concrétiser s’il est réélu. Ainsi, il lui était impensable de ne pas mentionner qu’il portait un projet de Zone Franche Sociale dans les Outre-mer, visant à augmenter les salaires des ultramarins et à accroître leur pouvoir d’achat face à la vie chère. Un projet qui est déjà en vigueur dans d’autres pays. “Mon but est de faire en sorte que les zones ultrapériphériques ne souffrent plus de l’étroitesse des marchés et des problèmes qui l’accompagnent,” a-t-il expliqué. “Encore une fois, je n’ai vu aucune autre proposition de loi de la part d’élus locaux à propos de ce sujet.”
“Le Parlement européen est une belle machine. Si on la connaît, on peut faire beaucoup de choses avec. J’ai fait de mon mieux pour permettre à nos territoires d’être valorisés et je continuerai ce combat,” conclut le candidat aux élections qui se tiendront le 8 juin en Martinique.
Thibaut Charles