Caribbean Family Planning Affiliation (CFPA) – (Association caribéenne de planification familiale)
Le Caribbean Religious Voices for Justice (CRVJ) est un collectif de chefs religieux des Caraïbes qui partagent la conviction que les êtres humains sont créés à l’image de Dieu et appelés à vivre de manière responsable. Nous affirmons notre engagement en faveur des droits de l’homme fondamentaux, qui sont essentiels à la construction d’une Caraïbe bonne et saine. Nous reconnaissons que les femmes sont dotées de la capacité de faire des choix concernant leur corps. Les gouvernements, les institutions religieuses et la société civile doivent garantir ces droits et fournir des informations, des connaissances et des compétences pour leur permettre de faire des choix sains et judicieux.
Le CRVJ, en collaboration avec la Caribbean Family Planning Affiliation (CFPA), se joint à l’appel pour une réforme urgente des lois restrictives sur l’avortement à Antigua-et-Barbuda et à la Dominique. Ces réglementations obsolètes, vestiges d’un régime colonial abandonné par les anciennes puissances coloniales en 1967, continuent de présenter des risques importants pour les femmes et les jeunes filles, en particulier celles issues de milieux défavorisés. Il est impératif qu’Antigua-et-Barbuda et la Dominique, en tant que nations indépendantes aspirant à l’équité et à la justice, réforment leurs lois pour refléter des valeurs qui protègent la santé et le bien-être de tous les citoyens.
Une étude réalisée en 2022 par Advocates for Safe Parenthood : Improving Reproductive Equity (ASPIRE), une organisation caritative caribéenne pro-choix, offre des perspectives intéressantes sur l’avortement et son cadre juridique de la part des chefs religieux de la Dominique. Cette étude met en évidence la diversité des opinions des chefs chrétiens, révélant un éventail de croyances allant d’une forte opposition à un fort soutien au droit à l’avortement. Cette diversité met en évidence la complexité des paysages moraux et éthiques au sein de la communauté religieuse et de notre humanité commune.
Croyances sur la vie et l’avortement : 78 % des personnes interrogées estiment qu’un être humain complet est créé dès la conception, et 60 % considèrent l’avortement, à quelque stade que ce soit, comme un meurtre. Ces opinions sont enracinées dans leur foi et doivent être traitées avec respect, même si nous recherchons le dialogue et nous efforçons d’obtenir des réformes.
Objectifs communs pour les nouvelles lois : Malgré des convictions divergentes, les objectifs des nouvelles lois sur l’avortement sont largement partagés. Les chefs religieux soutiennent massivement les objectifs suivants
- l’amélioration de l’éducation à la santé et à la vie familiale (HFLE) en mettant l’accent sur une éducation complète à la santé sexuelle et génésique dans les écoles (94 %)
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la réduction du nombre d’avortements (94 %)
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Éliminer les avortements pratiqués dans des conditions dangereuses (86 %)
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Réduire au minimum le risque de préjudice pour les femmes et les jeunes filles ayant des grossesses non désirées (77 %).
Ces objectifs communs reflètent les aspirations du mouvement pro-choix, ouvrant la voie à une approche unifiée de la législation.
Les responsables religieux reconnaissent les limites de la loi actuelle :
- 61% reconnaissent que les avortements sont facilement accessibles malgré les restrictions légales.
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57 % considèrent que la loi est inefficace pour prévenir les avortements.
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44 % comprennent que la loi n’est pas pertinente pour les femmes qui peuvent s’offrir les services d’un médecin privé ou se déplacer.
Il est essentiel de promouvoir la compréhension des fondements économiques et sociaux des grossesses non désirées et d’y répondre. Les chefs religieux peuvent jouer un rôle essentiel en attirant l’attention sur des mesures spécifiques et en les faisant appliquer, notamment des services complets de santé sexuelle et génésique, un programme d’éducation à la santé et à la vie familiale (HFLE) solide et respectueux de l’égalité des sexes, un meilleur accès aux contraceptifs et une meilleure éducation à leur utilisation, ainsi qu’un renforcement du dialogue et des partenariats avec les hommes. Ces mesures amélioreront la vie de famille et la vie communautaire positive, ainsi que les résultats pour nos enfants et nos familles.
Les préoccupations relatives à la protection du caractère sacré de la vie (58 %) et à la préservation du tissu moral de la société (62 %) sont légitimes et méritent d’être examinées sérieusement et de faire l’objet d’un dialogue respectueux. Dans un esprit de justice, de compassion et d’objectif commun, nous appelons toutes les parties au débat sur l’avortement à s’engager dans un dialogue constructif afin de construire une société saine, en bonne santé et florissante. En explorant et en mettant en œuvre des mesures appropriées pour évaluer l’impact des changements législatifs, nous pouvons garantir que nos lois reflètent des valeurs partagées et protègent notre humanité commune.
Ensemble, œuvrons à la création d’un environnement où tous les individus sont traités avec dignité et respect. Que Dieu nous bénisse et nous fortifie alors que nous unissons nos efforts pour promouvoir la santé et le bien-être de tous.