Cette option outre les républicains… qui s’en sont pourtant servis en 2017 pour nommer plus facilement les juges de Donald Trump à la Cour l

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EVELYN HOCKSTEIN VIA REUTERS

Qu’est-ce que le “filibuster”, cette tradition parlementaire que Biden veut dégommer? (photo du 8 janvier 2022)

ÉTATS-UNIS – Le président américain a appelé ce mardi 11 janvier le Sénat américain à contourner une tradition solidement ancrée, appelée “filibuster”, pour faire passer en force sa grande réforme électorale.

En quoi consiste cette règle parlementaire que Joe Biden envisage de dégommer dans le but protéger l’accès au vote des minorités face aux attaques des républicains? On vous explique ça en détail ci-dessous. 

L’origine

Pendant longtemps, le Sénat américain n’imposait pas de limite à la durée des débats sur ses projets de loi. Cette possibilité d’obstruction permettait aux parlementaires d’empêcher qu’un texte soit soumis au vote. On parlait alors de “filibuster”, mot dérivé du français “flibustier”, puisqu’ils “pirataient” la clôture des débats.

Depuis 1917, les sénateurs peuvent décider d’arrêter ces débats, à condition de rassembler assez de voix. Aujourd’hui, 60 sénateurs sur 100 sont nécessaires, afin que le projet de loi soit soumis au vote. Or, dans un Congrès où démocrates et républicains ont chacun 50 sièges, cette supermajorité est quasi inatteignable sur les sujets les plus sensibles, ce qui, depuis le début du mandat de Joe Biden, a bloqué la plupart de ses initiatives.

“Pour protéger la démocratie, je soutiens un changement des règles du Sénat, quel qu’il soit”, a déclaré le président américain mardi.

Est-ce supprimable?

Plutôt que d’abandonner complètement la règle du “filibuster”, les démocrates envisagent de déclencher une “option nucléaire”, qui permettrait aux sénateurs de voter exceptionnellement la vaste réforme électorale du président à la majorité simple.

Cette option est ainsi surnommée car elle rompt brutalement avec la tradition, faisant planer le risque d’une escalade lors du prochain changement de majorité.

Pour déclencher l’“option nucléaire”, les démocrates ont toutefois besoin du soutien de l’ensemble de leur camp. Or plusieurs sénateurs démocrates, dont l’élu de Virginie-Occidentale Joe Manchin, ont déjà fait part de leur scepticisme.

L’opposition républicaine est vent debout contre toute réforme du “filibuster”, assurant que cela reviendrait à “casser le Sénat” et à donner aux démocrates un pouvoir démesuré.

En 2017, les républicains avaient pourtant utilisé cette fameuse option pour abaisser le seuil à 51 voix lors des nominations à vie à la Cour suprême, provoquant un tollé chez les démocrates

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