Tribune. Au moment où les opérateurs de la place se battent pour présenter les nouvelles normes H+ et 4G aux consommateurs, il paraît incongru d’évoquer la situation de la MARTINIQUE en matière de moyens de communication modernes, tant l’ambiance générale impose l’idée de perfection. C’est ce qu’affirme dans la tribune qui suit M. Sylvère Farraudière…

 

 

 

Notre île est à la tête du progrès en la matière. Pas une administration, pas une collectivité, pas un service public, pas une entreprise ne manque d’afficher son site Internet, son adresse email, sa référence Face book, Twitter, Youtube, ou autre, et de vous inviter à l’utiliser. Il faut être moderne et on est moderne. Mais pour communiquer, il faut être au moins deux. Se préoccupe-t-on de connaître la situation du partenaire obligé, qui se trouve être en même temps citoyen de ce pays ? Qu’en est-il de celui qui est confronté en permanence à la petite fenêtre TIME OUT qui s’accroche à l’écran, façon de vous dire « allez-vous faire voir ailleurs », quand vous insistez pour télécharger le moindre fichier sur votre ordinateur fixe ou mobile, parfois, après plusieurs tentatives de plus de quatre heures chacune ? Ailleurs, c’est où ? Surtout pour les écoliers, collégiens, lycéens et étudiants, qui se voient ainsi bloqués dans leurs travaux, là où le temps leur est compté. La qualité du PC utilisé ? Il s’agit, en général, de machines neuves très modernes avec disque dur doté d’espace mémoire élevé (la centaine de giga-octets), d’un processeur ultrarapide et du système d’exploitation le plus achevé (Windows 7), mais qui doivent être constamment mis à jour, ce qui renvoie à la case départ du téléchargement. Le fournisseur d’accès Internet ? Celui-ci n’a-t-il pas vérifié que la zone d’habitation concernée était bien éligible au haut débit ? Pourtant, tests à l’appui, la bande passante des installations en cause reste le plus souvent immuable (inférieure à 5 kilobits/seconde) quelle que soit l’option ADSL achetée (512 ou 2 000 000 kilobits/seconde). La protestation écrite à ce sujet entraîne la réponse autorisée de FRANCETELECOM-ORANGE depuis PARIS. Elle est téléphonée et humiliante : un geste commercial de 20 € octroyé sur la prochaine facture. Un autre opérateur ? Pas mieux ! Ils dépendent tous du même réseau filaire. L’Internet EveryWhere ? Cette voie suppose que la zone relève de la norme 3G. Ce qui n’est pas le cas partout. Par défaut, reste disponible le vieux réseau EDGE aussi poussif et lent que le réseau filaire. Le prestataire de service en ligne ? Fournisseur d’antivirus ou autres logiciels, il met son serveur à disposition pour un temps qu’il juge raisonnable, puisqu’il satisfait ainsi la majorité de ses clients, avant d’afficher TIME OUT. Les élus politiques ? Cette trentaine d’habitants des mornes d’une commune du sud de l’île proteste par écrit auprès du maire, qui répond que son pouvoir d’action est limité. Pas de réponse connue pour le conseiller général et le député. Pourtant, ce problème relève bien de la compétence des responsables politiques, qui doivent aménager le territoire dans un souci d’égalité entre citoyens. Or, ce problème n’existe pas à FORT-DE-FRANCE et dans la plupart des centres urbains de MARTINIQUE. Là, le câble, la fibre optique, la 3G, voire 3G+ optimisent au maximum le système ADSL et placent ceux qui en bénéficient parmi les privilégiés du Web. Même les cyber-bases sont situées dans les bourgs.  Tout se passe comme si la quasi-totalité de la puissance de l’ADSL est absorbée pour les besoins des utilisateurs de la côte, ce qui réduit les habitants des mornes du Nord, du Centre et du Sud de la MARTINIQUE, à la portion congrue.  Pourtant le Gouvernement, lui-même, dit que « l’accès à Internet haut débit est devenu une condition essentielle d’accès à l’information, à l’éducation, à la formation, aux loisirs, aux services administratifs » et reconnaît que le fait de laisser des Français hors de la société de l’information « n’est conforme ni aux idéaux sur lesquels est fondée notre République, ni aux préoccupations d’aménagement équilibré du territoire, de compétitivité de nos entreprises et de rayonnement de notre culture. » D’où son objectif affiché dans son Plan France Numérique 2012 « que 100 % de la population aient accès au haut débit d’ici à 2012. » Mais, ici, aujourd’hui comme hier, ces grands principes se heurtent aux choix politiques locaux qui pénalisent les populations de certaines zones géographiques, parmi lesquelles les mornes. Par exemple, la discrimination scolaire imposée aux ruraux au moment d’appliquer les lois scolaires en MARTINIQUE au 19e et 20e  siècles a nourrit un analphabétisme persistant dans la population globale, un mal développement et de la rancœur intergroupe qu’on peine à faire disparaître aujourd’hui encore! Il est donc impératif de refuser de cautionner plus longtemps cette DISCRIMINATION NUMERIQUE injuste, pénalisante et lourde de conséquences pour la vie quotidienne de ces populations, qui n’ont pour seul tort que d’habiter telle zone géographique. Il faut garantir l’égalité de chances entre tous les jeunes, qui doivent pouvoir accéder aux mêmes ressources de l’Internet, pour leurs travaux scolaires, à domicile, mais aussi à l’école du quartier. Chaque MARTINIQUAIS, chaque ECOLE doit avoir accès effectivement au haut débit Internet, quelle que soit son adresse. Il y va de l’avenir de tous ces enfants et de l’avenir du Pays. Pour en finir avec le faux-semblant de l’ADSL au rabais, signez et faites signer la pétition adressée aux responsables politiques de la Martinique. Site Internet : http://www.hautdebitpourtous972.com.. n

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