Par Jean-Yves Bonnaire – Institué par la loi du 2 février 1995 dite loi Barnier, le Plan de Prévention des Risques Naturels (PPRN) est un document réalisé par l’État. Le Plan de Prévention des Risques Naturels vise à assurer la sécurité de personnes et des biens face à l’impact des phénomènes naturels. Les risques associés aux aléas n’ont cessé d’augmenter dans un contexte de dérèglement climatique et face à la pression de plus en plus forte de l’urbanisation, on parle d’anthropisation du risque. Élaboré sous l’autorité du préfet en concertation avec les collectivités locales, le PPRN est un document réglementaire qui vise, in fine, à réduire la vulnérabilité des personnes et des biens en définissant les conditions d’urbanisation d’un territoire. Cette réglementation va de la possibilité de construire, sous certaines conditions, à l’interdiction totale de construire. Le PPRN s’impose au Plan Local d’Urbanisme (PLU).

Inondations, phénomènes littoraux, mouvements de terrain, séismes, volcanisme, cyclones peuvent avoir des conséquences catastrophiques pour les populations et le développement de nos territoires insulaires. Cependant, l’impact de ces aléas peut être anticipé et diminué par l’adoption de politiques de prévention et des travaux adaptés.

L’exemple de la tempête tropicale Fiona qui a dévasté la Guadeloupe le week-end dernier est pour tous un douloureux rappel de l’utilité des PPRN.

Les Plans de Prévention des Risques Naturels prévisibles (ce dernier mot est important) des communes de Guadeloupe ont été prescrits sur une période de plusieurs années, contrairement à la Martinique où la démarche s’est faite en une fois pour l’ensemble du territoire (sauf pour le risque inondation à Rivière Salée).
La PPRN de la ville de Basse-Terre, où une victime est à déplorer dans l’évènement Fiona, a fait l’objet d’une révision approuvée le 16 avril 2019. Cette révision confirmait que de nombreuses zones déjà urbanisées sont en fait inconstructibles (voir document graphique joint). C’est aussi le cas pour de nombreux secteurs géographiques vulnérables dans différentes communes où des constructions étaient déjà présentes dans des zones devenues ensuite inconstructibles, lors de l’approbation des PPRN.

Cette situation humainement complexe pour les propriétaires et pour les élus concernés a longtemps été ignorée. Mais nos territoires ne peuvent désormais sans doute plus faire l’impasse sur la mise en oeuvre de solutions coûteuses, pécuniairement, émotionnellement ou électoralement.

Jean-Yves BONNAIRE

 

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