Informer la population par la vulgarisation de l’état des lieux collaboratif de la recherche sur l’impact des sargasses sur la santé des martiniquais avec entre autres la liste des phénomènes sanitaires observés sur des personnes qui se sont rendues à la consultation sargasses de l’hôpital Pierre Zobda-Quitman est l’un des principaux objectifs de cette conférence. Elle avait pour autre but de rassembler les acteurs qui œuvrent dans la recherche de solutions alternatives, de libérer la parole et d’écouter une population vauclinoise très impactée (Pointe Faula, Pointe Chaudière, Pointe Jacob, Château Paille, Ducassous …).

L’association « PENSER et AGIR », avec son Président Alain BOLNET, en partenariat avec la Municipalité du Vauclin, le Professeur Dabor RÉSIÈRE du CHU de Martinique et Monsieur Gérard THALMENSY de l’Agence Régionale de Santé (ARS) ont collaboré pour créer une dynamique d’ensemble dans la mise en œuvre de cet évènement qui a eu lieu au restaurant scolaire du Vauclin.  « La cantine » espace relooké, qui est considéré comme lieu symbolique et historique de rassemblement culturel, comme « arbre à palabres » depuis des décennies par la population vauclinoise.

Parking plein, salle comble et bonne ambiance

Il faut dire que la municipalité du Vauclin, face à ce problème de santé publique en constante évolution depuis 11 ans est citée pour son exemplarité en matière de recherche de solutions contre les échouages massifs de sargasses sur ses côtes et notamment à la Pointe Faula. L’association « Hommes et Territoires » est citée dans ce cadre pour son action au quotidien sur le terrain.

Pour une invitation à cette conférence de grande importance et à l’attention de toute la population vauclinoise, une voiture municipale sonorisée a sillonné le bourg et les quartiers. Des flyers ont circulé activement sur les réseaux sociaux. Car, il faut rappeler ici que les effets des sargasses se ressentent à la fois dans le bourg et dans les campagnes puisque transportés par les alizés et aussi par les canalisations.

Pendant la conférence, la population vauclinoise a retrouvé semble-t-il son esprit « famille village » qui la caractérise tant.  Il faut dire que les équipes municipales se sont mises à pied d’œuvre pour la réussite de cette belle manifestation. Une collation offerte par l’association AGIR et PENSER très appréciée était prévue en fin de conférence.

Une initiative prise au sérieux par le monde associatif, par les politiques locaux et par l’Etat

La présence de Monsieur le Sous-Préfet, celle du Député du Sud et de sa suppléante ainsi que celle du Maire du Diamant, du Prêtre du Vauclin le Père Henderson témoignent de la gravité du sujet mais pourraient être aussi interprétées comme des signes forts de considération. Le conseil municipal du Vauclin lui-même étant bien représenté. Le Service de la Consultation Toxicologie dont les Sargasses de l’Hôpital Pierre Zobda-Quitman (la Meynard) était au complet.

Pour répondre aux problèmes sanitaires, économiques et environnementaux posés par les échouements des algues sargasses dans les Antilles,

Monsieur Gérard THALMENSY, responsable du département de la santé environnementale de l’ARS a rappelé les outils déployés pour prévenir les échouages. De nombreuses zones sont impactées par l’échouage massif des algues sargasses. Lorsque ces algues ne sont pas ramassées dans les 48 heures, leur dégradation engendre une production de sulfure d’hydrogène (H2S). Il a ainsi présenté les recommandations des effets de ces gaz nocifs sur la santé.

Le Professeur Dabor RÉZIЀRE du CHU de Martinique a souligné l’impact sanitaire de ce phénomène. Il a précisé que les données scientifiques actuelles lui permettent de dire que l’hydrogène sulfuré (H2S) et l’ammoniac (NH3) sont responsables d’intoxications. En effet, les caractéristiques en cas d’inhalation aiguë à forte concentration sont relativement connues. En revanche, il y a une réelle méconnaissance des effets d’une exposition prolongée à faible concentration alors que l’inhalation de gaz toxiques émis par les sargasses en décomposition se fait de façon chronique et à faible concentration.

D’après une étude réalisée par le CHU de Martinique, les plaintes somatiques des patients étaient, par ordre de fréquence :

  • Une irritation conjonctivale et des voies aériennes,
  • Des difficultés respiratoires,
  • Des rashs cutanés
  • Des céphalées …

Le Sous-Préfet a indiqué la volonté de l’État de traiter en priorité les zones habitées. Il a insisté sur les efforts financiers de l’État dans la gestion de cette crise sanitaire y compris dans la recherche de solutions de lutte contre les échouages qui relève de son champ de compétences en pleine mer.

Une assistance bien avertie :

La population du Vauclin particulièrement impactée par la problématique de santé publique que sont les Sargasses tout comme celles du Diamant, du François et du Robert … a exposé ses craintes avec grande pertinence sur des sujets tels que la prise en compte de la détresse psychologique et psychique (dépression des habitants en zones à haut risques sargasses) des habitants. Une dimension humaine à ne pas négliger.  Les habitants de Château paille et de la Pointe Faula ont exprimé leur désarroi de même que leurs problématiques de santé au quotidien.  La disparition de la biodiversité – ciriques (étrilles), crevettes, poissons – a été évoquée.  La question des solutions d’indemnisation par les assurances (impact sur les équipements électroménagers …) a été posée. La problématique des limites de la législation dans les eaux territoriales bien amont des échouages a soulevé des réactions.

Concernant les propositions de pistes alternatives pour éviter les échouages, les interventions des Vauclinois démontrent leur implication (à leur échelle) dans la recherche de solutions face à l’évolution et à la densité grandissante des échouages de sargasses sur leur territoire.

Un autre pas vers la résilience.

Monette Joëlle MARIE-LOUISE

 


Rappel des contacts :


▪︎ Association PENSER et AGIR

Œuvres caritatives et citoyennes

Actions sociales et humanitaires Président : M. Alain BOLNET

Association P & A, 46, Rue de la Paix , Lot. les Hauts de Terreville, 97233 Schoelcher

Mail : a.bolnet972@gmail.com, Tél. : 0696 26 70 97

 

▪︎ Unité de consultation Toxicologie et sargasses

À l’Hôpital Pierre ZOBDA-QUITMAN (La Meynard)

Niveau 0, Nouveau Plateau Technique (NPT), près des Urgences

Consultation libre, sans ordonnance du médecin traitant

Tous les jeudis après-midi à partir de 14H

EMail : consultation.toxicologie@chu-martinique.fr

Tél. : 0596 55 306484

 

Rédactrice : Monette Joëlle MARIE-LOUISE

Doctorante en sociologie démographie

Université des Antilles

EMail : mlmconcept.972@gmail.com

 

 

 

 

Partager.

Comments are closed.

Exit mobile version