“Notre objectif est de créer un équilibre où la protection des fonds marins va de pair avec les besoins des pêcheurs, des plaisanciers et des résidents locaux.”

La baie de Fort-de-France est le théâtre d’une multitude d’activités maritimes, allant du transport de marchandises et de passagers aux loisirs nautiques et à la pêche. Cette diversité crée une complexité de gestion, notamment en ce qui concerne le mouillage des bateaux. Luc Jouyé de Grandmaison, président du Contrat de la Grande Baie, nous expose ses perspectives pour organiser le mouillage tout en préservant l’écosystème marin et en répondant aux attentes de tous les utilisateurs. Pour lui une chose est certaine : la concertation et la collaboration sont la clé afin de trouver un équilibre.

Actuellement, pouvons-nous dire qu’il y a un problème avec les bateaux de la baie de Fort-de-France ?

Il n’y a pas de problème particulier à signaler concernant les bateaux à Fort-de-France. Dans la baie, nous sommes confrontés à une multitude d’activités diverses. Il y a le transport maritime de marchandises, le transport de passagers, les activités de pêche, les activités récréatives telles que la natation, la planche à voile, ainsi que la présence des autorités comme la douane et la police. Cette diversité d’utilisations crée une situation complexe.

Afin de lutter face à ce genre de probléme, un contrat de baie a été mis en place. Aujourd’hui, quel est son objectif ?

En ce qui concerne le mouillage, nous sommes actuellement engagés dans une démarche écologique visant à protéger les fonds marins grâce à l’utilisation de mouillages écologiques.

Le Contrat de Baie porte une attention particulière à ce genre de problématique. Il supervise plusieurs types d’opérations.

Quelles sont les actions que vous menez actuellement ?

Actuellement, nous portons une attention particulière au développement du grand port maritime et à la conformité de son centre de carénage en ce qui concerne le rejet des eaux usées. Notre surveillance englobe tout ce qui affecte l’écosystème de la région, du Cap Salomon jusqu’à Schoelcher. Nous surveillons également les mangroves et les zones de rivage pour réduire les impacts négatifs et protéger l’environnement.

Nous avons lancé plusieurs initiatives pour gérer les déchets provenant des rivières. Par exemple, nous avons mené une première action accompagnée d’une étude sur cette question.

Bien que nous n’ayons pas de pouvoir de police, nous avons un pouvoir d’alerte. En ce qui concerne le mouillage, il est essentiel de protéger les fonds marins des dommages causés par les ancres. Nous menons actuellement une étude en plusieurs phases sur toute la zone concernée. Cette étude inclut l’évaluation de la qualité des fonds marins, qu’ils soient sableux, vaseux ou rocheux.

Nous avons également pris en compte les besoins saisonniers, avec plus de bateaux présents entre novembre et avril par rapport à mai et octobre, en raison de la saison touristique européenne. Il est crucial d’organiser la baie de manière à éviter la surcharge dans certaines zones. Nous avons donc identifié des zones de mouillage organisées et des zones libres, où le mouillage est permis sans danger pour la biodiversité.

Nous sommes encore au début de ces études, mais une grande partie progresse bien. Nous sommes en concertation avec toutes les mairies de la région, y compris celles de Trois-Îlets, du François et du Robert, pour comprendre leurs visions et contraintes en matière de mouillage. Chaque commune a ses propres problématiques, et notre approche tient compte de ces spécificités locales.

“Pour garantir un mouillage respectueux de l’environnement, nous devons mettre en place des solutions adaptées à chaque secteur, en concertation avec les autorités locales et les usagers.”

Quels sont les principaux enjeux et défis liés à la gestion des zones de mouillage dans la baie de Fort-de-France ? Comment prévoyez-vous de répondre aux attentes de la population tout en protégeant les fonds marins et en assurant une organisation efficace des mouillages pour éviter les impacts négatifs sur l’écosystème ?

L’enjeu du mouillage aujourd’hui est de répondre aux attentes de la population tout en protégeant les fonds marins et en évitant l’anarchie. Il s’agit d’organiser les zones de mouillage pour éviter que les bateaux ne jettent l’ancre n’importe où, ce qui peut endommager l’écosystème.

De plus, nous devons étudier la possibilité de fournir des services adéquats. Par exemple, dans une zone de mouillage organisée, les bateaux ne doivent pas rejeter leurs eaux usées en mer. Ils doivent être équipés de réservoirs pour les eaux grises, qui peuvent être vidangés dans des ports de plaisance ou des structures adaptées à cet effet.

Cette approche écologique ne doit pas se faire au détriment de quiconque. Les zones de mouillage organisées doivent pouvoir accueillir une diversité d’utilisateurs, tels que des pêcheurs, des excursionnistes et d’autres personnes utilisant la mer. Il est important d’avoir une gestion équilibrée qui respecte à la fois les besoins des usagers et la protection de l’environnement.

Quelle est donc la principale problématique ?

La principale problématique réside dans l’établissement et le respect des règlements. Il est essentiel de mettre en place des règles claires pour la gestion des zones de mouillage. Les anomalies surviennent souvent en raison du non-respect de ces règles. Par exemple, dans le périmètre des trois cents mètres depuis le bord de la plage, l’autorité est exercée par le maire. Au-delà de cette distance, ce sont les affaires maritimes qui prennent le relais.

Quelles sont vos perspectives et les prochaines étapes pour la gestion des zones de mouillage dans la baie de Fort-de-France ? Comment envisagez-vous de concilier les différentes attentes des résidents, des pêcheurs, et des autres utilisateurs, tout en assurant la protection de l’environnement et en respectant les décisions des autorités locales ?

Il y a eu des propositions, mais la concertation est en cours. Chaque zone est unique, ce qui signifie que les solutions doivent être adaptées à chaque contexte. Par exemple, à Fort-de-France, nous rencontrons peu de résistance concernant le mouillage. En revanche, à Schoelcher ou Anses-d’Arlet, les situations sont différentes en raison de la présence de résidents et de pêcheurs locaux, qui ont des préoccupations spécifiques.

Chaque secteur nécessite des discussions et des approches distinctes. Actuellement, nous faisons des propositions basées sur nos études, mais les décisions finales appartiennent aux maires. Dans le périmètre des 300 mètres depuis la plage, c’est le maire qui décide des zones de mouillage, qu’elles soient organisées, libres ou interdites.

Le but est d’aménager les espaces complexes, car il faut prendre en compte les multiples activités et besoins de chacun. Nous devons donc trouver un équilibre qui satisfait tous les usagers !

Pour réussir ce projet de mouillage organisé, il est essentiel que tout le monde participe activement et donne son avis. La concertation est cruciale pour répondre aux attentes de tous les utilisateurs, qu’ils soient pêcheurs, plaisanciers ou résidents locaux. Bien que des compromis soient nécessaires, l’objectif est de trouver un équilibre qui satisfasse l’ensemble des parties prenantes sans privilégier un secteur au détriment d’un autre.

Propos recueillis par Thibaut Charles

Partager.

Laissez votre commentaireAnnuler la réponse.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Exit mobile version