Nous mobiliser pour Faire face aux nouveaux défis

La récente plénière de la CTM a adopté, à une large majorité et malgré un torrent de critiques, un Accord territorial de relance pour la refondation de la Martinique. Ce dernier met en jeu des actions avec lʼEtat sur 2021 et 2022 pour plus de 880 millions dʼeuros. Et le prochain budget 2021 devra en assurer la traduction annuelle et immédiate.,

La crise du coronavirus devrait provoquer une chute de lʼéconomie martiniquaise en 2020 évaluée entre moins 4% (Insee) et moins 9,5% (DME/Acciom). Certes ce plongeon de lʼéconomie est à lʼimage de ce qui se produit presque partout-et parfois en pire dans la Caraïbe- dans le monde. Cela peut entraîner, si on nʼy prend pas garde et en dépit des plans de soutien de lʼEtat et de la CTM, des liquidations dʼentreprises. et des pertes importantes dʼemplois avec un accroissement de la pauvreté.

Dʼoù la nécessité dʼagir vite et fort en anticipant les effets de cette récession pire que celle de 2009.

LʼAccord territorial vise ce premier objectif. Onze chantiers prioritaires sont identifiés tels les réseaux dʼeau et dʼassainissement (plan dʼinvestissement dʼurgence), lʼhôpital de Trinité où lʼEphad de Ventura, lʼextension de lʼaéroport, la modernisation du port, la réhabilitation des bâtiments publics, etc. Dans ce numéro nous les énumérons.

Il est clair quʼil faut parallèlement accentuer les aides aux ménages modestes pour des raisons de justice sociale, mais aussi parce que cʼest le meilleur moyen de relancer la consommation locale, particulièrement en matière dʼalimentation et de logement.

Mais cette crise économique inédite frappe un pays déjà affecté de graves déséquilibres économiques le rendant dépendant à tous égards et de profondes inégalités sociales. Un pays en proie à un déclin démographique exceptionnel qui depuis deux décennies le vide de sa substance : vieillissement accéléré et exode massif de sa jeunesse.

Un pays malade que la CTM sʼest attelé à redresser courageusement depuis cinq ans avec des résultats encourageants en 2018 et 2019 en matière dʼemploi notamment, avant la pandémie.

La Martinique est résiliente malgré tout.

Cʼest pourquoi lʼAc- cord territorial voit plus loin et se propose dʼamorcer le changement de fonctionnement économique.

Il sʼagit de progressivement domicilier lʼactivité et la production sur le territoire : économie verte (agriculture de diversification), économie bleue(pêche) pour avancer vers une meilleure autosuffisance alimentaire, relance de la relocalisation de lʼindustrie, etc.Pour créer des emplois nouveaux.

Les critiques des oppositions portant sur lʼinsuffisance de sommes engagées, sur lʼaffichage électoral que constituerait ce plan, sur le fait que la CTM se serait couchée devant lʼEtat et son Préfet, etc, sont dérisoires et mal venues vu les urgences de lʼheure. Les priorités ont été définies par la CTM et les acteurs locaux.

Lʼargent a été débusqué pour que le plan soit financé et il faut le mobiliser maintenant.

Cʼest le travail de lʼadministration de la CTM et de ses élus, bien entendu. Mais conjointement des administrations de lʼEtat, des communautés de communes(EPCI), des chambres consulaires, des établissements financiers publics tels lʼAFD, la Caisse des dépôts et consignations, BPI- France et privés. Et aussi du secteur privé qui a fait 41 propositions par le canal de la CCIM. Les capitalistes ne sauraient rester lʼarme aux pieds. Et aussi les citoyens martiniquais eux-mêmes en utilisant leur abondante épargne qui sʼest gonflée de plus 260 millions dʼeuros durant la crise sanitaire. Car si lʼargent public est nécessaire, il nʼest pas suffisant.

Face aux défis nouveaux imposés par la crise sanitaire, le pays Martinique doit utiliser lʼopportunité de cette crise pour construire sa transformation en domiciliant la production.

Il doit certes se protéger notamment en utilisant mieux la vaccination, mais il doit regarder lʼavenir avec détermination en le fondant sur le travail et la solidarité.

  Michel Branchi

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