Plastic Odyssey : tel est le nom de l’expédition et de son navire-laboratoire en recyclage de déchets, qui a jeté l’ancre et fait escale dans les eaux de notre ‘’Grand Port Maritime’’, quai des Tourelles, jusqu’au 18 août prochain. De quoi s’agit-il précisément ? Explications. 

Simon Bernard

Né en 2016 à l’initiative de deux jeunes marins et d’un ingénieur, tous trois passionnés par les low-tech (techniques simples et durables) et la protection de l’environnement, le projet Plastic Odyssey a été bâti suite à un constat peu connu du grand public et surtout terrifiant : en effet 20 tonnes de plastique se déversent dans les océans, chaque minute… . Et une fois en mer, ces masses de plastique ne sont plus récupérables. Dans les grandes lignes, l’action de la dynamique équipe de Plastic Odyssey repose sur deux piliers aux intitulés anglophones. Tout d’abord Clean up the past (nettoyer le passé), c’est-à-dire le développement de ces technologies low-tech afin de transformer les déchets plastiques en ressources « et ainsi traiter les déchets déjà produits sur la terre ferme avant qu’ils ne finissent en mer » ; l’objectif des machines qui sont à bord de ce navire-laboratoire étant de « développer économiquement » la ou les filières du traitement des déchets plastiques. Second pilier : Build the future (construire le futur) où, pleinement consciente que transformer les déchets plastiques en ressources ne suffira hélas pas, l’équipe de Plastic Odyssey travaille également sur des programmes de sensibilisation destinés aux populations les plus touchées par ces pollutions, afin de leur « donner accès aux solutions concrètes qui existent pour éviter l’utilisation du plastique. »

« On veut montrer ce qu’on peut faire, des solutions concrètes, pour donner envie aux autres de faire la même chose »

Les explications pédagogiques de Morgane Kerdoncuff

C’est en octobre dernier que le navire-laboratoire Plastic Odyssey a quitté le port de Marseille pour un périple international (Afrique, Caraïbe, Amérique centrale et latine, Asie) d’une durée de trois ans. Une expédition qui s’est donc donnée la noble et salutaire mission de sensibiliser, d’innover et de former aux enjeux relatifs aux déchets plastiques, notamment en présentant des solutions de recyclage valorisant ces déchets en les transformant en objets utiles – meubles du quotidien (chaises, tables etc.), matériaux de constructions (tuiles, palettes, pavés etc.) – voire en possibles « solutions » énergétiques (carburants).

Plus précisément, cette escale en Martinique est organisée selon deux axes majeurs : échanger avec des entrepreneurs du pays afin de possiblement développer des solutions durables contre cette pollution, puis explorer les alternatives et les partager, afin de « construire un monde sans plastique. » Pure utopie, penseront assurément certains. En tout cas il s’agit là d’apporter une contribution – raisonnée, empirique et durable – à un « chantier » d’une ampleur évidemment colossale. De manière concrète, l’équipe de Plastic Odyssey se familiarisera aux « défis spécifiques » auxquels la Martinique est confrontée dans la lutte contre la pollution plastique et cherchera à « identifier les opportunités d’innovation et de collaboration. » Disposant en outre d’un véritable atelier de recyclage, ce navire-laboratoire sera donc un espace d’expérimentations et un « démonstrateur de solutions ».

Déchets réduits en billes

Et pour les acteurs de Martinique intéressés par le développement de « micro-centres de recyclage low-tech »* ce sera ainsi « l’occasion de tester et manipuler les machines à bord », souligna l’équipage ; des machines répondant aux noms de broyeuse, séchoir, fours et autre extrudeuse. « En fait on veut montrer ce qu’on peut faire, des solutions concrètes, pour donner envie aux autres de faire la même chose », résuma Simon Bernard, co-fondateur et président de Plastic Odyssey, « donner envie à des entrepreneurs ou au grand public de faire la même chose, de se passer du plastique ou éventuellement de lancer des micro-usines de recyclage. » Durant son séjour sous nos cieux, l’équipe ira aussi découvrir les « initiatives de terrain », valorisant et transformant ces déchets en ressources. A ce titre, ladite équipe est à la recherche d’acteurs engagés dans ce secteur*. Plastic Odyssey : un navire-laboratoire dont la visite et découverte sont hautement pédagogiques. Donc vivement conseillées.

Mike Irasque

*L’équipe a contribué à installer trois de ces « micro-usines » : à Djibouti, au Togo et en Guinée. *Infos et demande de contact sur www.plasticodyssey.org

Exemples de recyclage par l’équipe
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