Livie PIERRE-CHARLES a lu lev dernier livre d’Emmanuel de REYNAL, RECTA-LINEA, publié en mars 2021 aux Editions du Panthéon. :

Avec cet ouvrage, Emmanuel de REYNAL nous apparaît comme l’Historien de notre société martiniquaise.

Pari réussi avec son précédent ouvrage : UBUNTU (Editions L’HARMATTAN)

Aujourd’hui, avec RECTA LINEA, il se propose de découvrir notre société sous un autre angle. Société qui plonge ses racines dans les eaux vertigineusement lointaines de la Création ; et déroule ses méandres sur la longue chaine de l’Humanité sur laquelle notre île occupe une minuscule place mais toute sa place. Ainsi sommes-nous avertis que le MARTINIQUAIS, membre de cette humanité en fait partie intégrante avec ses aléas, malheurs, retournements, vicissitudes en somme, sort tout à fait comparable à celui des autres peuples de la terre. C’est ainsi que nous appartenons tous à l’humaine condition. Les êtres qui la composent affichent, à quelques différences près, les mêmes comportements dictés soit par la haine, la détestation ou au contraire l’AMOUR.

RECTA LINEA fait la part belle au HASARD qui impose ses lois ex : guerres, cataclysmes, épidémies… autant de facteurs qui modifient les conditions de vie, et les relations humaines. Ainsi, nous apprend-il, si les « engagés » venus de France au 17ème siècle, pour mettre en valeur notre territoire avaient pu supporter les rigueurs de notre climat tropical, il n’aurait pas été nécessaire de recourir à la main d’œuvre africaine pour accomplir cette tâche.

Il énumère ensuite toutes les hypothèses qui auraient pu modifier notre existence : « tu aurais pu naître en Chine » … « …au Mexique » etc. … etc. … Toute cette succession de conditionnels montre combien l’existence humaine – la nôtre – dépend de facteurs qui nous dépassent. L’auteur s’en sert pour donner du relief aux éléments importants de notre HISTOIRE, restitution historique portée par une multitude de lettres émanant d’une « marraine » dont l’identité et les motivations seront révélées à la fin de l’ouvrage, l’artifice de la voie épistolaire ayant été mis à profit pour asseoir l’interpénétration du réel et de l’imaginaire.

Mais, il n’y a pas que le passé qui intéresse l’auteur. Le présent le préoccupe également avec son cortège d’interrogations nées des découvertes scientifiques comme par exemple l’influence de la révolution industrielle sur nos comportements, chez nous et à l’échelle du monde ; l’intelligence artificielle ; le virus parti de la Chine ; l’invasion galopante de la modernité, etc.

Comment réagir ? Faut-il avoir peur ?

Certainement pas. Accepter la fatalité n’emmène nulle part. Il faut commencer par faire preuve de compréhension à l’égard des autres : « apprendre à repérer leurs qualités ; éviter de s’attarder sur leurs défauts. C’est ce que Nelson MANDELA a su faire avec ses geôliers ». Et Emmanuel de REYNAL de poursuivre : « Seul l’AMOUR donne un sens à la vie ». C’est la seule ligne droite (RECTA LINEA) qu’il convient d’emprunter. Et pour ce faire, il invite LA MARTINIQUE à « renoncer à ses vieux clivages » face aux nombreux et énormes défis qu’elle a à relever.

Quelle merveilleuse philosophie en ces temps actuels !

Mais au fait, qui était cette mystérieuse marraine qui avec ses lettres – bien numérotées – administrait conseils, remontrances et suggestions ?

(…)

Un petit “traité d’humanité martiniquaise” d’une centaine de pages, très intéressant à lire.

Livie PIERRE-CHARLES

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