Votre cerveau a «faim» de peau.

Un jour on se refera des câlins? | Annie Spratt via Unsplash
Un jour on se refera des câlins? | Annie Spratt via Unsplash

Même sans être un·e adepte de la bise, peut-être que le contact physique vous manque? Votre grand-mère qui vous pince la joue, cette tape dans le dos de votre pote après un ou deux verres, ce câlin de votre ami·e pour vous réconforter dans les moments douloureux. Après deux mois d’urgence sanitaire où la mise à distance de l’autre est vivement recommandée, le contact humain vient à manquer, et plus cruellement encore pour les personnes seules.

Le manque d’affection n’est pas juste un sentiment ou une impression mais bien un problème neurologique réel. Comme tous les autres mammifères, «tous les êtres humains sont programmés pour toucher», peut-on lire dans The Independent.

En anglais, il existe même une expression pour désigner la privation d’affection: la «skin hunger», littéralement la «faim de la peau», ce qui n’est pas sans conséquences psychiques et physiques. Le neuroscientifique Francis McGlone étudie la fibre nerveuse tactile C qui répond en particulier aux touchers doux et transmet plus lentement ses informations au cerveau.

Le Dr McGone décrit ainsi les effets des touchers doux: «la fibre nerveuse allume des zones du cerveau en lien avec le système de récompense. Il y a un relâchement d’ocytocine, une hormone qui joue un rôle fondamental dans notre attitude sociale. Cela a aussi des conséquences sur le niveau de dopamine, qui fait partie du système de récompense; cela permet de relâcher de la sérotonine, en lien avec notre bien-être et notre bonheur et enfin, cela peut avoir un impact sur le stress puisque que cela permet de faire baisser notre rythme cardiaque.»

L’auto-câlin?

Faire bouger sa peau, en se câlinant, se massant ou même en faisant de l’exercice stimule les récepteurs de l’épiderme connectés au nerf vague ou pneumogastrique. Une activité vagale permet de calmer le système nerveux et de réduire le niveau de cortisol, l’hormone du stress. Ainsi, cela préserve les cellules responsables de la lutte contre les virus et bactéries.

Malgré le maintien du lien virtuel, les Skypéros et autres visioconférences, le cerveau risque très fortement de vous envoyer le signal d’un manque, un peu comme quand vous avez faim.

Dans les années 1990, nous apprend Helen Coffey, des enfants dans un orphelinat roumain ont subi des retards de développement physique et mental en partie à cause du manque d’affection. Même leurs cerveaux ne s’étaient pas développés jusqu’à la taille standard. Il a également été prouvé que le manque d’affection pendant l’enfance pouvait générer à des comportements plus agressifs.

Ce problème n’a évidemment pas vraiment de solution. Mais, vous pouvez essayer de vous caresser délicatement les bras ou la nuque, c’est recommandé pour réduire le stress. Pour un effet optimal, les scientifiques préconisent une allure de 3 à 5 centimètres de peau par seconde et de privilégier des contact peau à peau à la même température, celle du corps

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