St. Lucia Times
Par
Nicolas
Le Premier ministre Philip J. Pierre a dévoilé le budget le plus important jamais présenté par Sainte-Lucie, proposant un budget record de 2,06 milliards de dollars pour l’exercice 2025-2026. Il a toutefois averti que l’instabilité mondiale – notamment les conflits, les guerres commerciales, la hausse des coûts du transport maritime et les perturbations climatiques – pourrait obliger à revoir ces projections.
Lors de ce qui a peut-être été la présentation la plus courte des estimations budgétaires ces derniers temps – d’une durée d’un peu plus d’une heure – à l’Assemblée législative mardi, Pierre a souligné la solide performance économique de Sainte-Lucie au cours de l’année écoulée, citant un taux de chômage historiquement bas, à un chiffre, un tourisme en plein essor, une augmentation des investissements directs étrangers et une meilleure confiance des consommateurs.
Il a attribué aux politiques budgétaires du gouvernement le mérite d’avoir créé un espace « pour fournir un soutien sans précédent aux groupes et aux individus vulnérables », soulignant que le budget 2025/2026 s’appuierait sur l’accent mis l’année précédente sur les infrastructures, les soins de santé, le développement social, la sécurité des citoyens et la création d’emplois.
Toutefois, le Premier ministre a averti : « Le niveau actuel d’instabilité mondiale, causé par le conflit continu entre la Russie et l’Ukraine, la guerre à Gaza, l’imposition de tarifs douaniers entre les principaux partenaires commerciaux, l’augmentation proposée des coûts du transport maritime international et les événements climatiques peuvent exposer l’économie de Sainte-Lucie à un risque de baisse accru.
« Si ces risques de baisse accrus devaient se matérialiser de manière significative, des ajustements aux estimations de recettes et de dépenses pour 2025/2026 deviendront nécessaires », a-t-il déclaré.
Pierre a proposé un budget total de 2,058 milliards de dollars. Sur ce montant, 325,6 millions de dollars ont été affectés à des projets d’investissement, notamment des routes, des écoles, des lotissements et la mise en service de l’hôpital St Jude.
En annonçant les dispositions relatives aux dépenses d’investissement, le Premier ministre a déploré la lenteur de la mise en œuvre des projets, affirmant que les efforts d’amélioration seraient une priorité cette année.
Le service de la dette demeure une priorité majeure, avec 370,1 millions de dollars alloués au remboursement. Pierre a également souligné que les programmes d’aide publique bénéficieraient d’un financement accru, avec 15,2 millions de dollars réservés à l’aide sociale et 3,2 millions de dollars alloués au soutien aux personnes handicapées et à d’autres organisations et groupes.
Pierre a prévu 1,71 milliard de dollars de recettes et de subventions, dont 1,45 milliard de dollars de recettes fiscales et 171,9 millions de dollars supplémentaires de sources non fiscales. La taxe sur la santé et la sécurité, mise en place par son administration, devrait générer 40,8 millions de dollars au cours du prochain exercice.
D’autres sources de revenus comprendront le programme de citoyenneté par investissement, la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), les droits de douane, le commerce international, la taxe sur les passagers, les taxes sur les biens et services nationaux, les impôts sur le revenu et les bénéfices et les recettes de l’impôt sur le revenu des personnes physiques.
Malgré des projections de recettes robustes, le budget prévoit un déficit global de 201,5 millions de dollars et un déficit de financement de 235,5 millions de dollars, qui, selon Pierre, serait couvert par un mélange de financement par emprunt étranger et national.
Tout en notant que la taxe de 2,5 % sur la santé et la sécurité mise en œuvre par son administration devrait générer 40,8 millions de dollars au cours du prochain exercice financier, Pierre a déclaré qu’il ne s’agissait que d’une goutte d’eau dans l’océan.
« Les dépenses totales de notre gouvernement pour la santé et la sécurité s’élèvent à 433,9 millions de dollars et les recettes fiscales prévues sont de 40,8 millions de dollars, ce qui laisse un déficit de financement de 393,1 millions de dollars, qui doit être financé par d’autres sources de revenus », a-t-il souligné.
Pierre a reconnu l’augmentation des coûts opérationnels du gouvernement, les augmentations de salaires et les pressions inflationnistes, mais a assuré que les politiques de gestion budgétaire de son administration restent saines.
« Je reste optimiste et enthousiaste – et à juste titre – quant à la croissance de l’économie sainte-lucienne et à la bonne santé budgétaire du gouvernement », a-t-il déclaré. « Nous sommes engagés sur la voie d’une économie sainte-lucienne florissante, où tous les Saint-Luciens auront la possibilité d’améliorer leur qualité de vie et de faire de Sainte-Lucie l’un des meilleurs endroits où vivre au monde. C’est l’engagement de mon cabinet et de moi-même. »
Pierre devrait développer les priorités politiques et les stratégies de financement du gouvernement lors de la présentation du projet de loi de crédits le 22 avril, décrivant comment l’administration prévoit de gérer ces incertitudes tout en favorisant une croissance durable.