St. Lucia Times
Par Josiah St. Luce –
Face à la hausse des accidents mortels sur les routes, Kingston Jean, vice-président de l’Association Nationale des Écoles de Conduite, plaide pour une application stricte des règles de circulation, une répression des comportements indisciplinés, et l’instauration de cours de remise à niveau obligatoires pour les conducteurs expérimentés lors du renouvellement de leur permis.
Dans une interview exclusive avec St Lucia Times, il a souligné l’importance de la discipline, de l’application des lois et de l’éducation pour inverser cette tendance préoccupante, identifiant la vitesse comme un facteur majeur des accidents de la route.
Appelant les conducteurs à ralentir, Jean a averti : « Plus vous roulez vite, moins vous avez de temps pour réagir et évaluer la situation. Quand vous manquez de temps, vous manquez aussi d’espace. »
Il a mis en lumière un manque criant d’application des lois, notamment tôt le matin et tard le soir, périodes où les excès de vitesse sont fréquents, souvent sous l’influence de l’alcool.
« Nous avons besoin de plus de policiers sur les routes à ces moments critiques », a-t-il déclaré, insistant sur le rôle de la police pour freiner les comportements imprudents.
Au-delà de la répression, Jean a insisté sur l’importance de l’éducation pour encourager des habitudes de conduite plus sûres. Il a indiqué que les écoles de conduite peuvent inculquer de bonnes attitudes aux nouveaux conducteurs.
Il a critiqué la focalisation exclusive sur les compétences physiques de conduite, au détriment des défis mentaux, comme le calme en situation d’urgence.
« Il ne s’agit pas seulement d’apprendre à manier un véhicule. Il faut aussi façonner la capacité mentale à évaluer et à répondre aux dangers de la route », a-t-il expliqué.
Pour combler ces lacunes, l’Association Nationale des Écoles de Conduite mène des programmes éducatifs destinés aux jeunes, abordant des principes de sécurité comme le port du casque, l’utilisation des ceintures de sécurité et la traversée sécurisée des routes.
Jean croit qu’inculquer ces habitudes dès le plus jeune âge formera des conducteurs responsables à l’avenir. Cependant, il a également souligné l’influence des mauvaises habitudes des conducteurs expérimentés sur les novices. Des comportements courants, comme le fait de ne pas retourner sur la voie de gauche après un dépassement, contribuent à perpétuer une culture de conduite dangereuse.
« Il est essentiel de s’attaquer à cette culture des mauvaises habitudes de conduite chez les conducteurs chevronnés », a-t-il déclaré.
Jean propose des sessions de rééducation périodiques pour le renouvellement des permis de conduire, incluant des examens pratiques pour rafraîchir les connaissances, notamment sur l’utilisation des ronds-points et les vérifications d’angles morts.
« Avec le temps, nous oublions des pratiques qui pourraient sauver des vies. Une mise à jour des compétences aiderait à garantir une conduite plus sécuritaire », a-t-il ajouté.
Bien que certains conducteurs soient réticents à l’idée d’une éducation continue, Jean affirme que tous, novices comme expérimentés, doivent reconnaître leur responsabilité envers la sécurité des autres usagers de la route.
Il reste convaincu qu’une approche globale, combinant des lois renforcées, une meilleure éducation et un changement culturel vers une conduite plus responsable, pourrait grandement réduire le nombre de décès sur les routes de Sainte-Lucie.