70 à 100 % de voitures électriques vendues en 2030. La construction de nombreuses usines géantes de batteries. Pour engager le virage réel de l’électrique, les deux constructeurs français Stellantis et Renault cassent leur tirelire en investissant plusieurs dizaines de milliards d’euros dans les prochaines années. Le temps pressait alors que la Commission européenne s’apprête à renforcer ses exigences.
Stellantis va investir 30 milliards d’euros dans l’électrification de sa gamme.
@Opel

Mi-juin, l’ONG européenne Transport et Environnement critiquait vertement les constructeurs français sur leur stratégie en matière de mobilité électrique. Dans un classement, Renault et Stellantis (l’alliance de PSA et Fiat) se plaçaient à peine dans la moyenne européenne. L’organisation reprochait aux deux entreprises de laisser trop de place aux hybrides et pas assez aux véhicules 100 % électriques.

Les constructeurs français étaient aussi pointés du doigt sur leur approvisionnement en batteries électriques, jugé peu clair. Mais la donne vient de changer. Les deux groupes ont organisé coup sur coup deux grands évènements dédiés à l’électrique : le “Renault eWays” le 30 juin et le “Stellantis Electrification day” le 8 juillet.

Les deux marques ont annoncé des objectifs sérieux. Du côté des véhicules, Renault promet de vendre en 2025 65 % de véhicules électriques et électrifiés et jusqu’à 90% de véhicules électriques en 2030. Pour Stellantis et ses 14 marques, c’est l’objectif de 70 % de voitures basse émissions (électriques et hybrides) vendues en 2030 et 100 % dès 2028 chez Opel (l’une des marques du groupe).

Stellantis, Volkswagen et Tesla

L’autre bataille se mène sur le front des usines de batteries. La marque au losange annonce la construction de deux gigafactories en France. Stellantis lui a prévu de s’approvisionner auprès de cinq gigafactories en Europe et en Amérique du nord. Les annonces de ce dernier sont d’autant plus fortes qu’elles représentent un investissement de 30 milliards d’euros entre 2021 et 2025 (trois fois plus que Renault).

En matière d’électrification de l’automobile, ce montant met Stellantis au niveau du premier constructeur mondial Volkswagen. Le constructeur allemand vise lui-même les niveaux de production du premier fabricant de voitures électriques de la planète : Tesla. S’ils n’étaient pas encore au pied du mur, le temps était plus que venu pour ces constructeurs tricolores d’engager leurs plans de transformations.

En effet, mercredi 14 juillet, la Commission européenne doit proposer de nouvelles réglementations pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de CO2 de l’Union (-55% en 2030 par rapport à 1990). Dans ce cadre, les voitures thermiques seront dans le viseur. Selon les premières sources, la Commission vise pour ce secteur une réduction des émissions de 60 % en 2030 et 100 % en 2035, par rapport au seuil de 95 grammes de CO2 par kilomètre fixé en 2020.

Ludovic Dupin, @LudovicDupin

© 2021 Novethic
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