Les marques britanniques de thé sont unies contre le racisme, mais ne sont pas plus éthiques pour autant.

par Taboola

Ces soutiens ne sont en effet pas toujours perçus d’un bon œil par les consommateurs et consommatrices, qui y voient un moyen opportuniste d’améliorer son image à peu de frais. Certains exemples sont plus criants que d’autres: c’est le cas des entreprises de thé britanniques, dont le discours pro-égalitaire semble en décalage avec leurs méthodes de production.

Au début des manifestations, elles ont joué la carte de la discrétion. Et ce jusqu’à ce qu’une influenceuse d’extrême droite, Laura Towler, vienne jouer les trouble-fêtes. En félicitant sur Twitter la marque Yorkshire Tea pour son silence face aux manifestations antiracistes, la YouTubeuse a forcé sa réaction, rapporte la BBC.

Yorkshire Tea a riposté en invitant Laura Towler à ne plus acheter son thé, expliquant que la marque était «contre le racisme» et que son silence n’était dû qu’à son désir d’apporter une réponse appropriée. D’autres firmes, dont PG Tips, ont rapidement suivi l’exemple et pris la parole.

Éthique en toc

Si ces réponses ont été plutôt bien accueillies, certaines personnes n’ont pas manqué de pointer du doigt l’ironie d’un tel soutien. Ces entreprises sont historiquement fondées sur le colonialisme et l’esclavage, conservent des pratiques douteuses sur le plan éthique, mais prônent désormais la fin des inégalités.

Pour Wired, l’ironie est d’autant plus frappante que l’industrie du thé est basée sur l’exploitation de populations indiennes cueillant la précieuse feuille dans des conditions déplorables. En 2015, une enquête de la BBCmontrait l’envers du décor des plantations fournissant le thé de PG Tips, Tetleys, Twinings et Yorkshire Tea.

Les tea-pickers vivaient dans des logements insalubres, n’avaient pas assez de toilettes, pulvérisaient sans protection des produits chimiques et étaient si mal payé·es que beaucoup se retrouvaient sous-alimenté·es. Certains domaines faisaient également travailler des enfants.

Par ailleurs, le groupe Bettys and Taylors, qui possède la marque Yorkshire Tea, ne présente aucun membre issu d’une minorité dans son conseil d’administration et, tout comme PG Tips, fait figure de mauvais élève dans un classement sur l’éthique des marques du secteur.

Les grands du thés n’ont pas été les seuls à essuyer ces polémiques. YouTube et Twitter se sont vu reprocher de ne pas assez modérer les discours haineux sur leur plateforme. La National Football League a été jugée hypocrite pour son soutien à la communauté noire; en 2017, elle avait interdit aux joueurs de s’agenouiller pendant l’hymne national, à l’instar de Colin Kaepernick

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