Ce que la Caraïbe doit se rappeler du 31 mars 1660
« Nous avons longtemps marché dans une histoire racontée par d’autres. Il est temps de reprendre le fil, de remettre les noms, les visages, les accords et les ruptures à leur juste place »,
Dr Pierre Sainte-Luce, à l’initiative de l’événement.
Il y a des dates qu’on célèbre partout : 1789, 1848, 1945. Et puis il y a celles qui dorment dans les marges de l’histoire, comme des livres qu’on n’a jamais ouverts. Le 31 mars 1660 fait partie de celles-là. Ce jour-là, la France et l’Angleterre signaient un traité de paix avec les Kalinagos, les premiers habitants des Petites Antilles. Un moment rare, où les peuples autochtones n’étaient pas seulement évoqués, mais reconnus comme interlocuteurs politiques.
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Alors pourquoi ce traité a-t-il sombré dans l’oubli ?
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Et surtout, pourquoi est-il si important de le faire revivre aujourd’hui ?
C’est à ces questions que répondra une conférence hors du commun, le 31 mars 2025, à l’Arawak Beach Resort en Guadeloupe. Organisée par le groupe Manioukani, cette rencontre entend sortir ce traité de l’ombre, pour en faire un repère de mémoire, un levier de transmission, et une source de fierté.
Un traité trop vite effacé
En 1660, la France et l’Angleterre, empêtrées dans leurs rivalités coloniales, signent un accord inédit avec les Kalinagos. Ce peuple – souvent appelé « Caraïbes » – occupait les Petites Antilles depuis des siècles. Le traité leur reconnaît la souveraineté sur certaines îles, notamment Saint-Vincent et la Dominique, qui sont déclarées zones neutres interdites à la colonisation.
C’est un geste fort. Historique. Mais de courte durée. Très vite, les Européens reviennent sur leur parole. Les terres sont reprises, les engagements piétinés, les peuples repoussés. Ce traité devient un symbole : celui d’une promesse non tenue, mais aussi d’une résistance courageuse, diplomatique autant que militaire.
Un rendez-vous pour comprendre, se souvenir et transmettre
La conférence du 31 mars ne se veut pas seulement commémorative. Elle veut aussi raconter, expliquer, faire dialoguer les mémoires.
Autour de la table : des chercheurs, des militants culturels, des représentants des peuples Kalinagos, mais aussi des artistes. L’idée est simple : mêler savoirs, voix vivantes, et émotions partagées.

Parmi les intervenants :
- Le Dr Pierre Sainte-Luce, médecin et défenseur du patrimoine,
- La Dr Katarina Jacobson, archéologue et muséologue engagée,
- Le Professeur René Bélénus, historien des résistances,

Mais aussi des voix venues de Grenade, d’Antigua, de Saint-Vincent ou de la Dominique.
- Le Dr John Angus Martin (Grenade), le Dr Reg Murphy (Antigua),
- Le Kalinago Augustin Sardo Sutherland,
- Et l’Honorable Cozier Frederick, ministre Kalinago de la Dominique.

Et pour marquer cette journée avec sensibilité, Philip Sadikalay ponctuera la rencontre de moments musicaux.
Une mémoire caribéenne à reconstruire ensemble
Ce traité de 1660, malgré ses trahisons, prouve que les Kalinagos n’étaient pas que des victimes, mais des négociateurs, des acteurs de leur temps. Leur lutte, leur intelligence politique, leur culture : tout cela fait partie de notre héritage commun.
Et maintenant ?
Le 31 mars, ce n’est pas juste une date à commémorer. C’est un point de départ. Une invitation à penser la Caraïbe autrement, à regarder notre histoire avec nos propres yeux, à transmettre un récit plus juste aux générations futures.
Et si, cette fois, on décidait de ne pas oublier ?
🗓️ Rendez-vous le 31 mars 2025
📍 Arawak Beach Resort, Le Gosier, Guadeloupe
📺 En direct sur Teams (ID : 376 673 617 58)
📌 Inscription gratuite ici : https://my.weezevent.com/traite-de-paix-franco-anglo-caraibe