Le renouvellement des instances de la Collectivité Territoriale de Martinique aiguise de nombreux appétits. A ce jour 11 listes sont annoncées.

Pour capter des voix a-t-on pour autant le droit de falsifier la réalité, de promettre nʼimporte quoi, de sʼen prendre aux personnes avec des propos insul- tants, voire injurieux ?

Récemment celui qui veut donner au Pays sa “chans” a cru nécessaire de dire que lʼactuelle mandature avait fait dégringoler la Martinique au rang dʼavant-dernier de la classe des outre-mer, avec Mayotte juste derrière. Dans ce numéro, nous rétablissons la vérité avec des données officielles mon- trant que la Martinique est souvent première au plan économique et social, tout en étant affectée par le mal-développement spécifique caractérisant les néo- colonies de la France.

Ceux qui se présentent comme les seuls héritiers dʼAimé Césaire continuent à répéter le mantra selon lequel “la Martinique est à l’arrêt” en raison de la prétendue “incurie” de lʼéquipe dirigeant actuellement la

CTM. LʼInstitut national de la statistique(Insee) et lʼInstitut dʼémission des DOM(Iedom) ont beau publier, étude après étude, quʼavant la crise du Covid- 19, la Martinique était dans “une trajectoire positive” faite de reprise de la croissance, de créations dʼemplois salariés, de baisse du chômage et du nombre de demandeurs dʼemploi, de créations dʼentreprises, de baisse de leurs défaillances, etc; rien nʼy fait. Le grand manitou de Trénelle et ses affidés voient le pays sombrer.

Plusieurs vont jusquʼà reprendre le vieux tube rayé que la CTM vit sur un “ matelas” dʼargent quʼelle ne sait pas dépenser par manque dʼambition, de projets, dʼorganisation, voire par méchanceté. Que la collectivité ait dû reconstituer les finances délabrées retrouvées en héritage pour pouvoir reprendre lʼinvestissement, ils nʼen ont cure. Et en matière de réalisations, ils ne voient que “du goudron”.

La CTM détiendrait un trésor pour certains prétendants présidents et cʼest pourquoi les programmes de beaucoup de ces candidats multiplient les promesses : réseaux dʼeau, culture , sports, éducation, etc. Pas de chiffrage ou presque. Fred Lordinot promet même un programme dʼinvestissement de 800 millions dʼeuros sur deux ans par emprunt. Il oublie que lʼAccord territorial Etat/CTM met en jeu 886 millions dʼeuros sur 2021-2022. Cʼest enfoncer une porte ouverte.

Bien après notre Parti, des néophytes découvrent la saignée démographique” qui frappe la Martinique et ne sont pas loin dʼen rendre responsable lʼactuel Exécutif de la CTM. Pourtant les observateurs sérieux savent que le processusde vieillissement accéléré – regain de lʼémigration des jeunes- baisse de la population a commencé dans les années 1990 et la rupture sʼest manifestée en 2007. Agir sur lʼoffre de formation (pôle universitaire de santé par exemple), se mobiliser pour mettre en valeur notre culture et notre patrimoine , défendre la production locale au travers de la lutte pour le maintien de lʼoctroi de mer, propulser le numérique avec lʼinstallation du Haut Débit, etc, cʼest renforcer lʼattractivité du pays et lutter contre les trop nombreux départs de jeunes, et pour leur retour.

Parmi les thèmes de dénigrement usités, il y a l’accusation portée “d’inaction” de la CTM face à la crise économique et sociale résultant de la crise sanitaire. Et pourtant un plan dʼurgence en deux phases dʼavril et novembre 2020 est venu au secours de milliers de nos entreprises, de nos communes et des citoyens broyés par la précarité et la pauvreté croissantes. Au point que lʼIedom écrit dans son récent bilan 2020 quʼen Martinique “l’économie plie mais ne rompt pas” et lʼInsee constate que “en Martinique, l’emploi résiste en

2020”.

Alors, ils ressortent le sempiternel feuilleton de lʼeau de Séguineau qui serait le symbole du mépris dont lʼAssemblée serait lʼobjet et la preuve que la CTM “assoiffe” les Martiniquais. Refuser dʼappliquer une délibération illicite accordant un enrichissement sans cause est légitime. Le Préfet nʼa quʼà signer la servitude, et les travaux pour le rétablissement de la canalisation commenceraient immédiatement. Mais la question de lʼeau dépasse le seul Séguineau et les présidents de communautés de communes lʼont compris et se sont mis à lʼaméliorer avec lʼappui de la CTM.

Est-ce trop demander que le débat des élections territoriales garde une certaine tenue et permette dʼélever le niveau de conscience des citoyens, moyen essentiel dʼaffronter la crise et ressouder les Martini-quais. Question de morale politique.

Pour avancer, notre peuple a besoin dʼêtre informé correctement et donc dʼêtre respecté.

Michel Branchi

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