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Par Anna Kurian – “La présence de pauvres dans les villes est le signe d’une maladie sociale”, a dénoncé le pape François en recevant ce lundi des délégations d’instituts bancaires italiens. Le pape a pointé du doigt une finance qui “piétine les personnes” et a soutenu le développement d’une économie liée au territoire.
Devant ces banquiers, François a fait l’éloge des initiatives populaires comme les monts-de-piété – organismes de prêts sur gage –, les coopératives de crédit, ou encore les caisses rurales, créées pour “offrir des opportunités à ceux qui n’en [ont] pas”.
Les “contradictions” de la finance actuelle
Le Pape a alors énuméré les “contradictions” de la finance actuelle qui “n’a plus de visage”, qui “piétine les personnes, alimente les inégalités et s’éloigne de la vie des territoires”. Le pontife argentin s’en est particulièrement pris aux multinationales qui délocalisent “dans des endroits où il est plus facile d’exploiter le travail”, mettant en difficulté les communautés qui vivaient de ce marché.
Il a aussi critiqué “une finance qui collecte des fonds dans un lieu et déplace ces ressources dans d’autres zones dans le seul but d’augmenter ses propres intérêts”, ou encore une finance usuraire qui “favorise ceux qui sont déjà garantis et exclut ceux qui sont en difficulté”. “Lorsque le seul critère est le profit, les conséquences sont négatives pour l’économie réelle”, a averti le Pape, pour qui “la présence de pauvres dans les villes est le signe d’une maladie sociale”.
Le chef de l’Église catholique a regretté par ailleurs les “investissements qui nuisent à l’environnement et favorisent les guerres”, faisant valoir que les institutions bancaires “ont une grande responsabilité” pour encourager la paix.
En évoquant l’imminent Jubilé 2025, le 266e pape a souligné devant les banquiers “la nécessité de remettre les dettes”. Le Pape a renouvelé cet appel à plusieurs reprises dans l’esprit de ce jubilé, demandant à la Communauté internationale de remettre la dette des pays les plus défavorisés.