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    Home » Traite, esclavage et ressentiment. (Partie 2)
    Art/Culture

    Traite, esclavage et ressentiment. (Partie 2)

    décembre 2, 2024Mise à jourdécembre 4, 2024Aucun commentaire
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    Mais ce négoce n’était pas si simple, les vendeurs africains d’esclaves faisaient face à plusieurs défis lors des négociations, la concurrence entre négociants, la  présence de multiples acteurs européens et africains créait une pression sur les prix, rendant les négociations plus difficiles. Dans un climat permanent d’incertitude politique, des conflits internes des  rivalités entre royaumes qui affectaient  la disponibilité des esclaves et la sécurité des échanges. Mais les Européens, souvent mieux armés, pouvaient imposer leurs conditions, ce qui limitait la capacité de négociation des vendeurs africains. Ainsi les tensions entre vendeurs africains et acheteurs européens pouvaient mener à des suspicions mutuelles, compliquant les transactions.
    Ces challenges  ont influencé les dynamiques commerciales et les relations entre les acteurs du commerce d’esclaves.
    Et l’Afrique dans tout ça?

    La traite et l’esclavage ont profondément marqué l’histoire de l’Afrique, notamment grâce à l’implication des négociants africains. Ces acteurs locaux ont joué un rôle crucial dans les traites négrières, collaborant souvent avec des puissances européennes et arabes pour capturer et vendre des esclaves. Des royaumes comme ceux d’Ashanti et d’Abomey ont prospéré grâce à ce commerce, participant activement à la déportation de millions d’Africains. Cette complicité a permis aux États africains de tirer profit de la traite, malgré les conséquences tragiques pour leurs populations. 
    Les négociants africains ont été des fournisseurs exclusifs d’esclaves, ils capturaient des esclaves par des razzias ou en profitant de conflits internes, augmentant ainsi leur nombre pour répondre à la demande européenne. Ils étaient les seuls Intermédiaires commerciaux, négociant t avec les Européens, échangeant des esclaves contre des marchandises précieuses comme des armes, du tissu et de l’alcool, ce qui renforçait leur pouvoir local. Ils étaient des partenaires stratégiques, sans eux cette tragédie humaine se serait faite différemment et certainement avec moins d’ampleur.  Les royaumes africains signaient des traités avec les puissances européennes, garantissant la construction de forts et la pérennité des routes commerciales, tout en s’enrichissant grâce à la rivalité entre nations européennes.
    Les lançados, métis de Portugais établis en Afrique, ont aussi joué un rôle clé dans le commerce des esclaves en Afrique de l’Ouest. Intermédiaires commerciaux ils servaient d’intermédiaires entre les négriers européens et les chefs africains, facilitant l’échange d’esclaves. ils ont aidé à la capture et à l’approvisionnement en esclaves, notamment au Dahomey, où leur influence était significative dans la production d’esclaves pour le commerce triangulaire. En s’établissant dans des royaumes comme le Dahomey, les lançados ont créé des réseaux d’influence qui leur ont permis de jouer un rôle central dans les dynamiques commerciales locales. Par leurs connaissances culturelles et linguistiques, leur statut de métis ils pouvaient  naviguer entre les cultures européenne et africaine, facilitant ainsi les négociations et les transactions commerciales. Ils ont ainsi pu devenir des acteurs essentiels dans le commerce transatlantique des esclaves, influençant à la fois les dynamiques locales et les échanges internationaux.
    Les principaux royaumes africains impliqués dans la traite négrière.
    Le e royaume d’Ashanti  situé dans l’actuel Ghana, a prospéré grâce à la vente d’esclaves, capturés lors de guerres et de razzias, en échange de biens européens comme des armes; le royaume du Dahomey (Abomey), actuel Bénin,  un important fournisseur d’esclaves, avec des monarques comme Béhanzin qui ont organisé des expéditions pour capturer des captifs.  Et que d’aucuns encensent notamment en Martinique où il a été déporté, vaincu par le colonisateur français; Le sultanatt du Bornou, dans l’actuel Nigeria  a également participé activement à la traite en fournissant des esclaves aux négociants arabes et européens.
    Les Mossis qui appartenaient au royaume du Burkina Faso, autrefois connu sous le nom de Haute-Volta. Leur empire, constitué principalement de plusieurs royaumes, était centré autour de Ouagadougou, Tenkodogo et Yatenga.  Des groupes ethniques perçus comme “barbares” par les Mossi, tels les Gurunsi étaient l’objet de razzias fréquentes pour se fournir en esclaves.
    Mais il n’y avait pas que les Gurunsi qui étaient considérés comme barbares par les Mossis. Les Sana, un groupe du nord-ouest étaient également vus comme inférieurs, partageant des caractéristiques similaires aux Gurunsi en termes d’organisation sociale; les Bissa,   comme les Gurunsi et les Sana, étaient considérés par les Mossi comme des sociétés sans monarchie autoritaire, ce qui renforçait leur image de “barbarie”. Aussi difficile que cela soit de l’admettre, ces  perceptions justifiaient souvent la capture d’esclaves lors de razzias menées par les Mossi dans ces communautés. Et puis, les avantages  économiques qui en découlaient, le justifiaient   parfaitement. Les esclaves fournissaient une main-d’œuvre essentielle pour l’agriculture, permettant aux Mossi d’augmenter leur production alimentaire et de soutenir leur économie locale. Les esclaves étaient une marchandise précieuse dans le commerce transsaharien et atlantique, permettant aux Mossi d’échanger des captifs contre des biens tels que des armes, des textiles et des chevaux, ce qui renforçait leur pouvoir militaire et économique.  La vente d’esclaves permettait aux chefs et aux élites Mossi d’accumuler richesse et influence, consolidant ainsi leur position sociale au sein de la communauté. La possession d’esclaves renforçait la hiérarchie sociale et politique, les esclaves étant souvent utilisés pour maintenir l’ordre et la discipline au sein des sociétés Mossi. Ces facteurs ont contribué à la prospérité économique des royaumes Mossi pendant la période de la traite négrière, comme en ont profité à la même époque les ports de Nantes ou Bordeaux. 
    De même que l’esclavage a créé des  impacts psychologiques chez les personnes esclavagisées et leurs descendants,  la possession d’esclaves par les Mossi  a créé une normalisation de la violence : La capture et l’asservissement d’autrui ont pu engendrer une culture de violence, où les actes de razzia étaient perçus comme normaux, affectant les relations interpersonnelles et la perception de la dignité humaine. La possession d’esclaves pouvait renforcer un sentiment de supériorité chez les Mossi, les incitant à se percevoir comme des conquérants, ce qui a affecté leur identité collective et leur rapport aux autres groupes.Toutefois, les Mossi pouvaient éprouver des conflits internes en justifiant la capture d’autres groupes comme “barbares”, créant ainsi des tensions psychologiques entre leurs valeurs culturelles et les dures réalités de leurs actions. Ces « dissonances cognitives font que  les attitudes et comportements liés à l’esclavage se sont  transmis aux générations suivantes, influençant leur vision du monde, leurs interactions sociales,  leur héritage culturel à long terme. Les razzias planifiées par des chefs militaires, la mobilisation des groupes de cavaliers, en particulier les Nakomsé, pour mener des attaques surprise contre des villages voisins des Gurunsi et des Sana ont laissé des traces dans la mémoire collective. La razzia était perçue comme une forme de chasse, où les captifs étaient considérés comme du gibier. Cette idéologie justifiait leurs actions et renforçait leur sentiment de supériorité culturelle.     Les Mossi profitaient des périodes de famine pour capturer des individus vulnérables, souvent en échangeant des biens contre des esclaves ou en prenant ceux qui ne pouvaient pas payer leurs dettes. Toutes ces méthodes leur ont permis d’accumuler un grand nombre d’esclaves et de renforcer leur pouvoir économique et militaire.   Les femmes, elles-aussi jouaient un rôle complexe dans les razzias menées par les Mossi pour capturer des esclaves.   Souvent capturées lors des razzias, en plus des hommes, elles  étaient considérées comme des proies de choix, pour leur potentiel de travail, et aussi pour leur valeur dans les échanges matrimoniaux et commerciaux.     Les femmes pouvaient participer aux razzias en tant que membres de la communauté, soutenant les hommes dans les préparatifs et la logistique des expéditions.   La capture de femmes était souvent perçue comme un symbole de victoire et de pouvoir, renforçant la position sociale des chefs Mossi qui avaient capturé des femmes d’autres groupes ethniques.   Les femmes capturées pouvaient être intégrées dans la société mossi, servant dans les ménages des nobles ou comme épouses, ce qui renforçait les alliances entre groupes et consolidait le pouvoir des chefs. Ces dynamiques paradoxalement montrent que les femmes avaient une place significative dans le cadre des razzias, tant en tant que cibles qu’en tant qu’actrices au sein de la société Mossi. 
    Les Ashanti ont réussi à maintenir leur indépendance face à la traite des esclaves grâce à leur puissance militaire, une armée bien équipée, avec des armes à feu, pour  résister aux invasions britanniques lors des guerres anglo-ashanti.  Leur richesse, principalement issue du commerce de l’or et d’autres ressources, a renforcé leur pouvoir économique et leur capacité financière. Les Ashanti ont aussi su utiliser des alliances stratégiques et des négociations pour maintenir leur autonomie tout en participant au commerce d’esclaves, ce qui leur a permis de renforcer leur position face aux puissances coloniales.
    Leur forte identité culturelle et leurs  traditions politiques ont contribué à leur capacité à résister aux pressions extérieures, et à conserver leur souveraineté jusqu’à la colonisation britannique.
    Ces éléments combinés ont permis aux Ashanti de naviguer dans un contexte complexe de traite des esclaves tout en préservant une certaine indépendance.
    Les États Yoruba ont employé plusieurs stratégies pour éviter d’être impliqués dans la traite des esclaves.  Les royaumes yoruba, tels que le royaume d’Oyo, ont souvent utilisé des alliances stratégiques avec d’autres puissances africaines pour se protéger contre les incursions de négriers et maintenir leur autonomie. En contrôlant les routes commerciales et en établissant des barrières, les États Yoruba ont pu limiter l’accès des négociants esclavagistes à leurs territoires, réduisant ainsi les captures de leurs populations. Les Yoruba ont parfois mené des campagnes militaires pour défendre leurs terres contre les razzias, montrant une volonté de résister activement à la traite.   En développant d’autres formes de commerce, comme le commerce de l’huile de palme et du coton, ils ont su diminuer leur dépendance à l’égard du commerce d’esclaves. Ces stratégies combinées leur ont permis de naviguer dans un contexte difficile tout en préservant leur indépendance relative face à la traite des esclaves. Les royaumes, notamment Oyo, ont établi des taxes sur le commerce traversant leur territoire, ce qui a permis aussi de limiter l’accès des négociants esclavagistes et de renforcer leur pouvoir économique. Les États Yoruba en passant des alliances avec d’autres groupes ethniques pour créer un front uni contre les incursions esclavagistes, ont renforcé leur position face aux menaces extérieures.     Ils ont entretenu une armée bien organisée et ont mené des campagnes militaires pour défendre leurs territoires contre les razzias, montrant une volonté de résister activement à la traite. Les États comme Oyo avaient une armée bien structurée, dirigée par un chef militaire (Are Ona kakanfo). Cette armée était entraînée et équipée pour mener des campagnes militaires contre les envahisseurs.
    De même , les royaumes yoruba ont construit des fortifications autour de leurs villes et villages pour prévenir les incursions ennemies. Ces espaces  servaient de refuges pour la population lors des attaques. Lors des razzias, les Yoruba utilisaient des tactiques de guérilla, notamment des embuscades et des attaques surprises, pour déstabiliser les forces ennemies et protéger leur territoire.   La mobilisation rapide de la population locale en cas d’alerte permettait de défendre efficacement les territoires contre les razzias, en utilisant les ressources humaines disponibles.Ces stratégies ont permis aux États Yoruba de maintenir une certaine autonomie et de résister aux tentatives de capture par les négriers.
    Les adeptes vodoun ont joué un rôle essentiel dans la défense des États Yoruba, notamment en mobilisant des pratiques spirituelles et militaires, ils réalisaient des rituels pour invoquer la protection des divinités, renforçant ainsi le moral des combattants et leur détermination face aux razzias. Certains cultes vodoun ont été militarisés, intégrant des éléments guerriers dans leurs pratiques. Cela a permis de créer une synergie entre spiritualité et défense militaire.  Les adeptes ayant atteint un état de transe étaient convaincus de  leur invulnérabilité, ce qui leur permettait de mener des actions audacieuses contre les attaquants , insufflant confiance et courage aux autres combattants. Les cultes vodoun servaient également de réseaux d’information, permettant aux communautés d’échanger des nouvelles sur les menaces imminentes et d’organiser des réponses collectives. Le vodoun a été un facteur important dans la résistance des États Yoruba contre les razzias et la traite des esclaves Face à la menace de la traite, certains cultes vodoun ont été militarisés, intégrant des éléments guerriers dans leurs pratiques, ce qui a permis de créer une synergie entre spiritualité et défense militaire. 
    Les États Yoruba, comme Oyo,  ont formé des  alliances avec d’autres royaumes pour éviter d’être impliqués dans la traite des esclaves. Certains États ont engagé des négociations avec les puissances coloniales européennes et ainsi pu  garantir leur autonomie et éviter de participer au  commerce d’esclaves, et maintenir des relations commerciales.   Les Yoruba ont aussi  collaboré avec d’autres groupes ethniques, formant des coalitions, développant des stratégies militaires communes et en partageant des ressources, les États Yoruba ont pu mieux se défendre contre les incursions de négriers et préserver leur indépendance.   Ces alliances ont permis aux États Yoruba de naviguer dans un contexte difficile tout en préservant leur autonomie face à la traite des esclaves.

    Gérard Dorwling-Carter

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