Close Menu
ANTILLA MARTINIQUE | Avec vous depuis 1981

    Abonnez-vous

    Recevez les dernières actualités créatives de ANTILLA concernant l'art, le design et les affaires

    Les tendances du moment

    La Martinique face au même mal-développement que la Guadeloupe : un capital abondant mais sans moteur

    octobre 4, 2025

    À la racine du mal-développement de la Guadeloupe se trouve une distorsion dans la formation du capital local

    octobre 4, 2025

    Salutation émue à Guy Dufond. Par Patrick Chesneau

    octobre 3, 2025
    Facebook X (Twitter) Instagram
    ANTILLA MARTINIQUE | Avec vous depuis 1981ANTILLA MARTINIQUE | Avec vous depuis 1981
    • Rubriques
      • Art/Culture
      • Ecologie / Environnement
      • Patrimoine
      • Entreprises
      • Le Regard de Gdc
      • Édito de Henri PIED
      • Politics
      • Santé
      • Sports
      • Caraïbe
    • Newsletter 
    • Publicité
    • Contact
    annonces
    ABONNEMENT
    ANTILLA MARTINIQUE | Avec vous depuis 1981
    Home » D’ici 2030, l’autonomie à l’épreuve du grand dessèchement monétaire et de la rigueur budgétaire. Une tribune de JM. NOL
    Tribunes

    D’ici 2030, l’autonomie à l’épreuve du grand dessèchement monétaire et de la rigueur budgétaire. Une tribune de JM. NOL

    août 5, 2025Aucun commentaire
    Facebook LinkedIn WhatsApp

    Une trajectoire institutionnelle inévitable mais ambiguë

    L’évolution institutionnelle des territoires d’outre-mer vers davantage d’autonomie semble désormais une trajectoire inévitable. Elle s’inscrit dans un mouvement global de l’ensemble des territoires d’outre-mer, alimenté par une montée en puissance du sentiment identitaire, largement relayé par les élus et de plus en plus accepté, voire encouragé, par l’État français. Toutefois, derrière les discours en apparence favorables à cette autonomie se cache une réalité beaucoup plus prosaïque, marquée par une logique d’ajustement budgétaire.

    En effet, l’autonomie n’est pas seulement envisagée comme une avancée démocratique ou identitaire, mais aussi, et surtout, comme une solution économique à court et moyen terme pour l’État, qui y voit une opportunité de réduire la charge budgétaire que représentent les outre-mer.

    La menace silencieuse d’une contraction monétaire

    Dans ce contexte, un phénomène préoccupant est appelé à s’intensifier d’ici 2030 : la diminution progressive de la masse monétaire en circulation dans ces territoires. Et avec elle, les conséquences économiques et sociales risquent d’être profondes.

    La masse monétaire d’un pays ou d’une zone monétaire permet de connaître la quantité de monnaie en circulation entre agents économiques. Elle est mesurée par une série d’indicateurs, les « agrégats monétaires », appelés M1, M2, M3. La création monétaire est un processus provenant essentiellement des crédits accordés à l’économie par lequel la masse monétaire augmente ou diminue.

    Impact de la masse monétaire sur l’économie locale

    La masse monétaire, en tant que mesure de la quantité de monnaie en circulation au sein d’une économie, est un indicateur fondamental de l’activité économique. Sa variation influence directement la demande globale, l’investissement, les taux d’intérêt, et in fine la croissance.

    Une diminution de cette masse en circulation dans les territoires d’outre-mer signifie mécaniquement que les agents économiques – ménages comme entreprises – auront moins de ressources financières pour consommer, investir ou emprunter.

    L’impact en chaîne est bien connu : contraction de la demande globale, baisse du produit intérieur brut réel, ralentissement de l’activité économique, réduction de l’investissement privé et public, et affaiblissement du marché du travail. Le cercle vicieux s’installe alors, avec des banques plus frileuses, une diminution des dépôts, une raréfaction du crédit et un climat de défiance généralisé.

    Un scénario déjà visible ailleurs : l’exemple calédonien

    Ce scénario, déjà observable dans certains territoires comme la Nouvelle-Calédonie, pourrait devenir la norme dans l’ensemble des régions ultramarines françaises.

    Force est de souligner que nous sommes confrontés à une bombe à retardement monétaire pour les outre-mer. Le passage à une plus grande autonomie, notamment dans le cadre de l’application de l’article 74 de la Constitution, entraînera mécaniquement une réduction des transferts financiers de l’État.

    Moins de transferts, moins de liquidités

    Ce retrait progressif de l’appui budgétaire national est la clé de voûte du raisonnement gouvernemental : moins de dépendance statutaire signifie moins de dépendance budgétaire. Mais cela signifie aussi moins de liquidités injectées dans le tissu économique local.

    L’argent ne circule plus comme auparavant, les salaires des fonctionnaires stagnent ou diminuent, les aides sociales sont réévaluées à la baisse, les investissements publics ralentissent. Résultat : la masse monétaire se contracte.

    Les dépôts bancaires diminuent parce que les gens peinent à joindre les deux bouts ou, pire, perdent leur emploi. Les banques ont moins d’argent à prêter. Quoi qu’il en soit, les entreprises et les particuliers rechignent à dépenser beaucoup en raison de la mauvaise conjoncture économique. La masse monétaire diminuera de fait de manière significative.

    Rigueur budgétaire et fin du “sanctuaire” ultramarin

    À cette baisse structurelle s’ajoute une politique nationale de rigueur budgétaire de plus en plus affirmée. Le plan d’assainissement des finances publiques engagé par l’État français ne laisse aucun territoire de côté.

    L’outre-mer, trop longtemps considéré comme un sanctuaire budgétaire pour des raisons historiques et politiques, sera désormais pleinement intégré aux efforts de redressement des finances publiques. Cela se traduira par des coupes dans les aides sociales, les subventions, les aides au développement, les dotations de fonctionnement et d’investissement des collectivités.

    Dans les faits, ce sont les économies locales qui en feront les frais. Les entreprises verront leur accès au crédit restreint, les projets d’infrastructure seront reportés, et les ménages perdront en pouvoir d’achat.

    Une spirale économique à haut risque

    Par conséquent, cette baisse de la masse monétaire n’est pas un simple ajustement technique. C’est un bouleversement économique profond, aux répercussions multiples : frein à l’investissement, ralentissement de l’activité des entreprises, montée du chômage, paupérisation progressive d’une partie croissante de la population.

    Et comme dans toute économie en tension monétaire, les taux d’intérêt remonteront mécaniquement. Les banques, moins solvables, augmenteront le coût du crédit pour compenser le risque. Cette hausse freinera encore davantage l’investissement privé et l’accès des ménages au crédit à la consommation ou immobilier.

    Le ralentissement se nourrira de lui-même. Moins d’argent, plus de responsabilités : c’est assurément le pari risqué de l’autonomie ultramarine.

    L’autonomie ne suffira pas sans un changement de modèle

    Face à cette réalité, il serait illusoire de croire que le processus d’autonomie en lui-même suffira à créer un nouvel élan économique.

    La transition vers davantage de responsabilités locales ne peut réussir que si elle est accompagnée d’un changement de modèle économique et de dispositifs de soutien financier, de garanties bancaires et d’investissements massifs dans la production locale et l’économie réelle.

    Sinon, l’autonomie pourrait devenir synonyme de récession prolongée et de déclassement économique. Il ne faut pas se méprendre : l’avenir économique de l’outre-mer ne se joue pas uniquement dans les institutions, mais dans les équilibres monétaires et budgétaires qui sous-tendent leur fonctionnement quotidien.

    Le double jeu de l’État

    Ne soyons pas dupes non plus de la stratégie de l’État, qui joue double jeu : en prônant l’autonomie au nom du respect des aspirations locales, tout en y voyant un levier de désengagement budgétaire.

    Derrière les promesses de responsabilité locale se cache un repli de la solidarité nationale. Et derrière l’argument identitaire, un calcul comptable froid.

    Dans ce contexte, les frustrations et les désillusions sont inévitables, car les populations ultramarines risquent de découvrir que l’autonomie, sans les moyens financiers qui l’accompagnent, pourrait devenir une impasse plutôt qu’un aboutissement.

    Conclusion : vigilance et lucidité face à l’avenir

    Ainsi, la diminution à venir de la masse monétaire en outre-mer est bien plus qu’un simple phénomène économique. Elle est l’indicateur avancé d’un bouleversement profond, à la croisée des chemins entre autonomie institutionnelle, austérité budgétaire et précarisation économique.

    C’est un défi que les territoires ultramarins devront affronter avec lucidité, créativité et surtout vigilance, car il en va de leur stabilité sociale, de leur développement futur et de la crédibilité même de leur choix désormais irréversible d’émancipation institutionnelle.

    “Apwè fèt fini, tout violon ké rangé an sak”

    Traduction littérale : Après que la fête soit finie, tous les violons seront rangés dans le sac.

    Moralité

    Il y a un temps pour toute chose, et toutes les belles choses ont une fin. Bal fini, vyolon an sak !

    è Marie Nol, économiste

    Share this:

    • Facebook
    • X

    Articles similaires

    Partager. Facebook LinkedIn WhatsApp
    Article précèdent Zéro Artificialisation Nette aux Antilles : Paris et les collectivités locales à l’épreuve de l’écologie
    Article suivant Le patrimoine religieux et les communes : le point en cinq questions

    ARTICLES SEMBLABLES

    À la racine du mal-développement de la Guadeloupe se trouve une distorsion dans la formation du capital local

    octobre 4, 2025

    La stratégie d’évitement du peuple. Contre chroniques d’Yves-Léopold Monthieux

    octobre 3, 2025

    Pourquoi je ne participerai pas au Congrès des Élus de Martinique (Une tribune de Yan Monplaisir)

    octobre 1, 2025
    Ajouter un commentaire
    ECRIVEZ UN COMMENTAIRE Cancel Reply

    Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

    Actualités de la Caraïbe
    Caraïbe

    Ste- Lucie- Mammographies 3D gratuites disponibles dans le cadre de la couverture maladie universelle

    Caraïbe octobre 3, 2025

    St  Lucia times ParKeryn Nelson À l’occasion du mois de sensibilisation au cancer du sein,…

    Share this:

    • Facebook
    • X

    Lutter contre les gangs en Haïti : que faut-il savoir sur la nouvelle force soutenue par l’ONU ?

    octobre 3, 2025

    La superstar latine Bad Bunny sera la tête d’affiche du spectacle de la mi-temps du Super Bowl 2026

    octobre 3, 2025

    Sainte-Lucie et le Cambodge établissent des relations diplomatiques

    octobre 3, 2025
    INSCRIVEZ-VOUS EN CLIQUANT SUR L’IMAGE
    Publiez vos annonces Légales
    EXPOSITION / MARCHÉ D’ART
    ASSURANCE-VIE

    Abonnez-vous

    Recevez les dernières actualités de Antilla Martinique.

    Merci ! Votre demande a bien été prise en compte.

    Consultez les annonces légales
    Consulter nos anciens numéros
    Nos différentes rubriques
    Archives
    INSCRIVEZ-VOUS EN CLIQUANT SUR L’IMAGE
    © 2025 Copyright ANTILLA. Tous drois réservés. Programmé par ANTILLA.
    • CONTACTEZ-NOUS
    • MARKETING
    • MENTIONS LÉGALES
    • CONSULTEZ LES ANNONCES LÉGALES

    Type above and press Enter to search. Press Esc to cancel.