Spécialiste du double numérique 3D en dentaire et orthopédie, la start-up montpelliéraine AnatoScope s’est lancée dans la mise au point d’une solution de personnalisation des masques de protection fabriqués sur imprimantes 3D, en conjuguant modèles de référence et fichiers de scan 3D de visages.
AnatoScope met au point la personnalisation des masques de protection grâce au scan 3D © AnatoScope

Un masque de protection, c’est un peu une orthèse du visage“, note Frédérick Van Meer, cofondateur et directeur général d’AnatoScope. Cette start-up montpelliéraine développe des logiciels de création de double numérique 3D de l’anatomie d’un patient, pour les univers dentaire et orthopédie.

Elle a donc eu l’idée d’utiliser ses technologies (brevetées) pour proposer une solution de personnalisation des masques de protection. Un visage, un masque ! AnatoMask est en prototypage : “Pour tester le concept, nous avons fait cinq fabrications avec notre partenaire Chabloz Orthopédie. On travaille encore sur l’amélioration de la communication du porteur de masques vers l’extérieur. Nous aimerions finaliser en fin de semaine prochaine“, indique Frédérick Van Meer.

Le site dédié AnatoMask publie les modèles 3D – “tous en open source” –, des guides de conception, et oriente sur des applications gratuites de scan 3D sur smartphones. Le fichier 3D obtenu est à envoyer à AnatoScope, qui procède au match avec le modèle, et envoie en retour les fichiers STL “customisés”, prêts à imprimer. AnatoScope recommande “le plastique PA12, biocompatble, mais c’est imprimable en PETG“.

DÉVELOPPEMENT POUR LES DENTISTES

Après s’être lancée sans idée précise, la start-up constate que sa clientèle de dentistes réagit avec intérêt : “Alors que l’initiative est surtout connue de mon réseau, j’ai eu une vingtaine de demandes en trois-quatre jours, indique Frédérick Van Meer. Si les praticiens dentistes ne peuvent exercer pour l’instant, ce sont les plus en contact avec leurs patients, et ils ont besoin d’être protégés. L’avantage c’est que les scans de visages sont déjà une application en forte progression dans ce métier… L’objectif est d’arriver à un masque personnalisable, lavable, avec filtre, en matériau biocompatible, et proposé de 100 à 150 €, Pour fabriquer des volumes de 150 ou 300 masques, il faut passer sur les imprimantes 3D professionnelles de nos partenaires.

La start-up compte aussi appliquer au projet “masques” sa future application AnatoFace de scan 3D en développement pour les dentistes et attendue “dans le courant de l’été“.

DÉCALAGES D’ACTIVITÉ

Issue fin 2015 des laboratoires du Cnrs et de l’Inria, AnatoScope emploie une quarantaine de personnes à son siège de Montpellier (pépinière Cap Omega) et à Grenoble (où elle vient d’acheter des locaux que ses équipes, en télétravail, n’ont pu occuper encore). Frédérick Van Meer évalue l’impact du confinement et de la crise à ce jour : “Je pense qu’on va avoir un décalage d’un mois sur le développement de nos solutions. Sur le plan commercial, le décalage sera plus grand, même si nous sommes moins en frontal grâce à nos partenaires. AnatoScope est partenaire du groupe Biotech Dental côté dentaire.

Côté orthopédie, la start-up collabore avec le leader mondial de l’orthopédie externe, l’Allemand Ottobock (7600 personnes) et sa filiale grenobloise Chabloz Orthopédie avec lesquels elle propose le “premier service cloud entièrement numérique” de conception et fabrication d’appareillages orthopédiques par impression 3D.

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