Manuel Valls, ancien Premier ministre et ministre des Outre-mer, l’invité de Simon Le Baron sur France Inter. Il a évoqué le sort de Mayotte, la reconstruction à venir, et son retour en politique après des années d’exil plus ou moins volontaire.
C’est l’un des retours surprises de ce gouvernement annoncé juste avant Noël par François Bayrou, et le même jour qu’un deuil national pour Mayotte, ravagée par un cyclone et toujours dans une profonde détresse. Un décalage qui a beaucoup choqué, ce que dit comprendre le nouveau ministre d’État Manuel Valls.
“J’ai en tête les mots de la députée Estelle Youssouffa qui était sur votre antenne hier matin, avec des mots durs, des mots poignants. Moi je comprends, le Premier ministre l’a dit aussi hier soir, toutes les colères, la détresse profonde, la peur de nos compatriotes mahorais. La seule chose que je puisse vous dire, c’est que je vais être au travail dans quelques heures, après la passation de pouvoir au ministère des Outre-Mer, avec une seule idée : la reconstruction…”
Il souhaite répondre ainsi à ceux qui considèrent que “tout le monde s’en fout” de Mayotte et des Outre-Mer en général. “Les ministres de l’Intérieur, des Outre-mer, de la Défense sont allés sur place, le chef de l’État aussi. Très vite, je n’ai pas la date encore, mais nous irons évidemment avec le Premier ministre. Mais c’est vrai, et pas seulement pour Mayotte, que quand éclatent les émeutes, quand s’abattent les cyclones et les tempêtes, les territoires ultramarins se rappellent à l’Hexagone. Et quand se calment les fièvres, sociales ou économiques, et que passent les tornades, ces territoires retombent dans l’oubli. Mais le choix qui a été fait par François Bayrou et Emmanuel Macron, le fait que ce soit un ministère d’État, c’est peut-être le signe, la réponse à cette détresse et à ce scepticisme. Le sens de la journée de deuil, c’est l’engagement total de la nation.”