BPIFRANCE, TECH FOR GOOD, CJD… LES RÉSEAUX AU CHEVET DES ENTREPRISES.

Depuis la crise du Covid-19, ils sont sur le pont pour informer, guider, accompagner les entreprises dans la gestion de l’urgence sociale et économique mais aussi pour penser l’après. Avec leur hotline, leur groupes whatsapp ou leurs webinars, les fédérations d’entreprises, réseaux spécialisés, associations du patronat, CCI et agences régionales mobilisent toutes leurs forces pour aider petites et grandes entreprises à passer le cap, économiquement mais aussi psychologiquement.

Pour aider les entreprises à gérer l’urgence et anticiper l’après, les réseaux économiques se mobilisent, partout en France.
Du jour au lendemain, l’activité de milliers d’entreprises s’est arrêtée pour une durée indéterminée. Dans cette période de crise, inédite, les réseaux – des agences économiques aux chambres de commerce en passant par les fédérations, les associations patronales ou les associations spécialisées – ont montré toute leur force. En quelques jours, ils ont mobilisé leurs équipes, créé des groupes d’échanges pour permettre aux membres de partager besoins et bonnes pratiques, recensé les initiatives solidaires, monté des sites ad-hoc pour faire connaître les aides disponibles. En parallèle, elles ont multiplié les webinairs (des conférences en ligne) pour gérer la crise, anticiper le déconfinement et penser la transformation des économies.

Un accompagnement et la force du collectif pour gérer l’urgence

Chez Bpifrance, c’est le branle-bas de combat depuis début mars. En première ligne pour les aides d’État, la banque publique d’investissement a mobilisé toutes ses troupes, dont son réseau Excellence, qui regroupe près de 5 000 entreprises innovantes. “Grâce à eux, nous avons tout de suite eu les bonnes informations et pu discuter avec les autres membres sur les prêts ou le chômage partiel. Cela nous a permis de faire remonter nos besoins et d’obtenir rapidement des solutions, de prendre les bonnes décisions, d’être plus sereins et de pouvoir communiquer tout cela à nos salariés. C’est inestimable en termes de confiance et d’engagement au sein de l’entreprise. Et quand il a fallu trouver des masques et du gel hydroalcoolique, là encore, le réseau était là”, rapporte Stéphane Nomis d’Ippon technologies.

Même mobilisation du côté de Tech for Good France qui a vu ses adhésions multipliées par deux depuis le confinement. Avec le Mouves, le mouvement des entrepreneurs sociaux, ils ont mis en place une Help room regroupant contacts d’experts, outils et liens d’information pour gérer l’urgence. La newsletter mensuelle s’est faite hebdomadaire, les initiatives de solidarité se sont multipliées et ont été valorisées médiatiquement, quand les échanges entre pairs et webinairs ont permis d’apprendre des plus aguerris, de ceux qui ont déjà traversé des crises. Autre force : le réseau fonctionnant en écosystème, en intégrant à la fois des entrepreneurs et des investisseurs, cela a permis à certains de trouver des solutions de financement plus rapidement.

Un lien social indispensable

En période de confinement, les réseaux apportent également un lien social tout aussi crucial que les aides. Les entrepreneurs sont inquiets de la pérennité de leur société. Ils doivent faire face à des dilemmes cornéliens : entre volonté de reprendre l’activité et besoin de protéger leurs salariés. Certains doivent aussi gérer des angoisses, des deuils voire des décès dans leurs équipes, et tout cela, à distance. Au Medef, des experts RH et management aident les entrepreneurs et des cellules psychologiques ont été mises en place localement, comme à Lille.

Sur le terrain, à Chambéry, Isabelle Clouet, chargée de mission économie circulaire et innovation à l’Antenne Savoie-Auvergne-Rhône Alpes entreprises confirme : “Pour des restaurateurs, gîtes de montagne, TPE ou indépendants, c’est terrible : c’est zéro revenu. Certains nous appellent affolés, en larmes, nous disant qu’ils ont pioché dans l’épargne prévue pour les études des enfants. Nous les guidons vers les prêts disponibles comme ceux de la région mais nous sommes aussi une écoute, un lien social. Quand nous appelons les PME, beaucoup nous remercient d’avoir pris de leurs nouvelles…” Car “psychologiquement la situation est dure”, même pour ceux qui ne sont pas à l’arrêt. “Savoir que l’on n’est pas seul aide beaucoup à gérer la crise, à conforter nos choix. Et cet esprit d’équipe, je le transfère aussi à mes collaborateurs”, relate Estelle le Pape, PDG de MCA process et membre du réseau Bpifrance Excellence.

Un lieu d’échange et de réflexions pour penser l’après

Enfin, les réseaux sont une ressource indispensable pour penser l’après. Selon le baromètre du club des jeunes dirigeants (CJD), 30 % des jeunes dirigeants déclarent avoir besoin d’accompagnement pour la sortie de crise et 41 % pensent qu’ils vont devoir repenser leur stratégie. Pour cela, un groupe de travail pour penser l’économie et le business de demain a été mis en place : “nous misons clairement sur l’économie régénératrice, durable”, souligne Pierre Minodier, le président du réseau.

Une projection sur laquelle mise aussi le collège des directeurs développement durable (C3D). Les directeurs RSE font en effet figure de poissons pilotes pour penser les futures stratégies des entreprises dans ce contexte de crise. “Le partage d’expérience et de réflexion entre pairs, dans un réseau de confiance est donc indispensable pour penser la reconstruction”, souligne Noémie Bauer, directrice du business durable monde de Pernod Ricard et membre du C3d. C’est aussi pourquoi plusieurs réseaux (Réseau Entreprendre, B Lab, communauté des entreprises à mission, MakeSense…) se sont alliés pour réfléchir collectivement à l’économie de demain comme le montre l’initiative ReCOVEry .

Béatrice Héraud, @beatriceheraud (Novethic.)

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