Dans une conférence de presse, ce mardi 22 février, la CGTM-CACEM affiliée à la SOEM a fait état d’un « préavis de grève » déposé hier et d’une mobilisation possiblement « illimitée » qui prendrait effet à compter du 03 mars prochain ; l’organisation syndicale invoquant notamment un « non-respect flagrant des instances représentatives du personnel », des « recrutements sans jury, ni appel à candidature », ainsi qu’un « mal-être et une souffrance grandissante » au sein de la Communauté d’Agglomération du Centre. Travaillant au service ‘’Gestion Propreté Urbaine’’ de ladite communauté et membre du bureau syndical de la CGTM-CACEM, Jean-François Jovinac a répondu à nos questions.
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Antilla : Dans les grandes lignes, que reproche la CGTM-CACEM à la gouvernance qui est aux commandes depuis juillet 2020 ?
Jean-François Jovinac : Nous avons constaté que les acquis sociaux étaient systématiquement ‘’pris à partie’’. Des acquis de longue date étaient souvent relégués au second plan ; il y avait des décisions prises sans que les instances soient nécessairement informées comme il le fallait, ni dans le temps ni dans les règles, donc nos mandants ont commencé à constater cela et nous nous devions de réagir. C’est pourquoi cette plateforme* a été déposée, afin que le dialogue social se rouvre. Parce que malgré les différentes interpellations, les différents petits ‘’signaux’’ que nous avions envoyés envers l’administration, ça ne passait pas.
C’est-à-dire ? Vous n’aviez pas de réponses ?
Il y en avait mais pas celles qu’il fallait manifestement ; si on en est là c’est que les réponses n’étaient pas les bonnes.
La CGTM-SOEM n’avait pas constaté ce qu’elle dénonce « aujourd’hui », dans la gouvernance et mandature précédentes ?
Ce n’était pas du tout la même chose. Dans la mandature précédente par exemple, le président était ouvert à la discussion, il était disponible, il avait un côté humain qui n’était peut-être pas mieux mais différent, une autre approche de l’humain. Et on n’arrivait jamais à ce genre d’état de fait. Le nouveau président a ses idées, mais il n’y a pas que les idées d’un homme qui comptent : nous sommes dans une collectivité où nous rendons à un service public. Par voie de conséquence, nous sommes sur le même ‘’bateau’’. Et quand on est sur le même bateau on se doit d’avoir des échanges. Et de se comprendre.
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Par quoi se traduit ce « manque de respect des instances représentatives » déploré par la CGTM-CACEM ?
Il s’agit de respect dans la façon de procéder. Souvent les instances sont informées après coup, ou il y a beaucoup d’anomalies lors de l’établissement des PV (procès verbaux) ; ‘’on’’ va découvrir qu’un agent a été embauché sans même que les instances soient au courant, etc. Et cela génère nécessairement du mal-être au niveau des agents – de catégorie A, B ou C – parce qu’il y en a qui ont bossé et qui auraient peut-être voulu tel ou tel poste ; même si ce n’est pas une obligation, mais que cela passe par les commissions. Mais quand vous voyez quelqu’un qui est ‘’parachuté’’ systématiquement à un poste alors qu’un autre (employé, ndr) avait déjà le niveau, les capacités etc., ça génère des choses… . Ces pratiques ne sont pas normales, elles génèrent beaucoup de malaise, de burn out, et l’administration se doit de régler ces problèmes là.
Propos recueillis par Mike Irasque
*Une plateforme qui est une présentation détaillée des points de revendication portés par la CGTM-CACEM.