Qui a dit que le Nord n’était que le grenier de la Martinique? Cap Nord poursuit son développement économique. La communauté d’agglo a lancé un appel à projet. Un projet qui se doit d’être durable et bio économique. C’est en effet, le curseur sur lequel se place Cap Nord.
2,6 hectares, dans la zone Petitjean-Roget (anciennement la Semair), proche de toute commodité particulièrement le port du Robert, à vendre. Un bien atypique. Prix : 1 200 000 euros. Ce n’est pas une annonce d’agence immobilière. Il s’agit d’un appel à projet émanant de Cap Nord. Dans le cadre de la dynamique d’industrialisation sa zone, la collectivité a présenté, jeudi matin ses plans en présence de Christian Rapha, vice-président de Cap Nord et Joseph Péraste, conseiller communautaire, référent territoire d’industrie à l’antenne de Cap Nord au Robert.

La communauté « travaille à la relance du Nord pour une Martinique de demain », a entamé Christian Rapha. Selon l’élu la construction de l’avenir passe par la modernisation du territoire. Cet appel à projet vient renforcer la politique de la communauté d’agglomération dans le domaine de l’attrait d’industries. « Notre fil rouge d’action c’est la transition écologique parce qu’elle nous est imposée mais aussi parce qu’elle préserve l’environnement, une de nos plus grande richesse », poursuit Christian Rapha. Détenteur du label Territoire d’industrie, Cap Nord continue sa mue. « Il s’agit d’un vecteur qui favorise la recherche et l’innovation. Aujourd’hui au Robert, nous avons l’opportunité d’agir dans le sens de notre engagement de développement de l’industrie dans la bio économie, une industrie verte et exemplaire », conclut le vice-président.
Le foncier, une denrée rare
Le Nord de la Martinique est plus connu pour ses surfaces agricoles que pour ses industries. La communauté d’agglomération se donne pour mission de développer ce secteur. L’extension et l’aménagement du port du Robert boostera la dynamique que veut insuffler Cap Nord. Le foncier se fait rare dans certaines régions de la Martinique.
« Le nord atlantique est un territoire pratiquement vide en matière d’industrie. Nous avons pris le problème en main », explique Joseph Péraste. Il insiste sur la présence de foncier disponible dans le nord. « Nous pouvons mettre ce foncier à disposition des industriels », continue le conseiller communautaire. « Il faut amener des industriels pionniers à s’installer dans le nord qui a des atouts formidables. »
Bioressources, économie circulaire, création d’emplois durables
La parcelle proposée par Cap Nord présente une topographie singulière puisqu’elle est pentue avec une déclinaison marquée selon les zones recouvertes végétation. La hauteur des futurs bâtiments construits sur la parcelle pourront atteindre 12 mètres de haut maximum. Les conditions techniques sont compatibles avec une implantation industrielle dans un environnement économique actif.
La bio économie est le cœur de cet appel à projet. Cap Nord veut que ce projet valorise les bioressources, l’économie circulaire, la création d’emplois durables.

Ce jeudi matin, parmi les éventuels porteurs de projet, Christelle Lemus, docteur en pharmacognosie. Elle travaille pour SAS Lafayette, une société de recherches et développement. Une activité qui rentre dans le cadre de l’appel à projet lancé par Cap Nord. « Le terrain est intéressant avec pas mal de travaux à prévoir au-delà de l’achat du foncier. Il y a ensuite le financement et les subventions qui sont le nerf de la guerre. Sachant que dans la recherche, nous sommes obligés de beaucoup dépenser avant d’obtenir un résultat, il faut sagement y réfléchir. » Elle salue la démarche de Cap Nord mais trouve que le temps imparti est un tantinet court pour créer un consortium.
Un autre prospect qui souhaite garder l’anonymat a également fait le déplacement à l’aveugle. « Le terrain est trop grand pour notre société. Investir plus d’un million pour un terrain qui n’est pas encore viabilisé, c’est compliqué. Notre vision était de venir sur un terrain déjà loti et investir sur une parcelle. Il y a beaucoup de petites entreprises en Martinique. » Une réaction à chaud pour le chef d’entreprise qui se laisse du temps de trouver des associés.
Pour les porteurs de projets, une visite du site obligatoire est prévue le 29 avril, les dossiers sont à déposer avant le 30 juin. En octobre, les résultats seront annoncés et la promesse de vente sera signée trois mois plus tard.
A noter : pour candidater ou pour toute question dgadac.projet@capnordmartinique.fr
Laurianne Nomel