Repéré sur la Newsletter de Révolution Socialiste.


La mobilisation unitaire du 7 novembre a eu un triple mérite: montrer que l’on peut agir ensemble pour cette cause vitale et urgente (“sortir de la catastrophe chlordécone”) en dépit des divergences politiques ou politiciennes.

Signifier clairement que Covid et confinement ne suffiront ni à masquer ni à congeler nos colères et nos revendications. Affirmer que le combat doit prendre une dimension supérieure car c’est de la vie dont il s’agit.

L’idée d’une négociation du peuple et de l’État progresse dans les esprits et va de pair avec son corollaire indispensable : construire un rapport de forces, seule garantie d’une négociation sérieuse et utile.

Les rassemblements, les manifestations de rue, les protestations devant les tribunaux, la multiplication des prises de position, l’élargissement sur place et à l’échelon international font partie de cette construction mais nous savons bien que seule la grève générale à l’échelle des deux pays martyrs de ce crime d’État sera de nature à décupler les énergies populaires et à obliger l’État à mettre à notre disposition les moyens de mise en œuvre des solutions que le peuple forge depuis des années et dont les 52 points du mouvement social sont une synthèse en constante amélioration.

Nous savons bien qu’une telle action ne se décrète pas en appuyant sur un bouton, que l’idée doit gagner les équipes syndicales et au moins une partie significative des directions des confédérations et centrales syndicales. Nous n’y sommes pas pour le moment ! Mais la préparation des esprits à un mouvement d’ampleur n’est pas une tâche à renvoyer à demain. C’est maintenant qu’il faut mettre la main à la pâte. Nul ne peut prédire le rythme ni fixer les échéances assis dans un bureau. Luil koud ! Grif an tè ! Mété an rout ! Poté mannev ! On peut prendre la formule que l’on veut. L’objectif est simple : secouer les apathies ! briser les sectarismes ! soumettre les égos anciens et nouveaux, tenir en respect les politicailleries concurrentes: c’est une mission que le peuple peut accomplir, doit accomplir. Doubout pou la vi !


DEMAIN ENCORE, AUX CÔTÉS DE KÉZIAH !

Alors que le premier procès intenté à Kéziah Nuissier pour « violences policières à l’encontre des forces de l’ordre » n’avait pu se tenir en raison de l’état de santé de ce dernier, celui du 7 novembre a été renvoyé. Ses avocats (Arneton et Constant) ont démontré qu’avec la masse de nouveaux documents versés très récemment au dossier(seulement quelques jours avant le 7 novembre), le temps était insuffisant pour  assurer une sérieuse défense. Il s’agit de  1300 pages de l’Inspection Générale de la Police Nationale, puis les centaines de feuillets de l’Inspection Générale de la Gendarmerie Nationale ainsi que les 26 heures de vidéos et des communiqués. Il leur était, comme ils l’ont déclaré, « difficile de faire un débat contradictoire… », mais surtout, ils s’interrogeaient sur l’intention réelle du procureur. Pour eux :  « la vraie question à se poser est donc celle-ci : veut on faire un procès pour juger ou pour condamner Kéziah ? », quand ce dossier comptait au début 35 procès verbaux et qu’il dépasse aujourd’hui « plus de 2000 pièces et 300 documents vidéos ».

Le procureur ne put que s’astreindre à renvoyer le procès au 17 mars 2021. Par contre, il notifia outrageusement sa volonté de dépayser la procédure et également de poursuivre les avocats pour diffamation. Les avocats cherchant selon lui à « le faire passer, aux yeux de la population pour un être ignoble, pratiquant une chasse à l’homme »…

Dehors, près de 200 soutiens à Kéziah ont accueilli avec soulagement et contentement le renvoi du procès. Nous avons avec eux, refusé l’idée du dépaysement. Bien sûr, que d’ici au 17 mars, notre mobilisation en défense de Kéziah, contre les violences policières et pour la punition des pollueurs par pesticides, va se poursuivre.


TUER LES LIBERTÉPAR LA LOI DE SÉCURITÉ GLOBALE

La « proposition de loi relative à la sécurité globale » n° 3452 a été rédigée par le groupe parlementaire de La République en Marche sous pratiquement la dictée de Gérald Darmanin. Ce dernier en a fait d’ailleurs la promotion à B.F.M. TV au micro de Gérard Bourdin. Dans la panoplie : 1) Filmer un policier, voire lorsqu’il exerce des violences, est interdit. 2)  Diffuser ceci sur les réseaux sociaux ou grands média publics est passible d’un an de prison. 3) Ceci s’applique aux simples citoyen.ne.smais aussi aux journalistes surtout s’ils ou elles font de la presse d’investigation. 4) Par contre la police peut prendre les photos des manifestant.e.s et aussi identifier immédiatement les présent.e.s avec l’apport de nouveaux moyens technologiques. 5) Ces moyens amplifiés sont les images par drones, l’accès aux caméras de vidéo-surveillances et la généralisation des logiciels de reconnaissance faciale. 6) Ilspourront activer les interdictions préventives de déplacement, celles d’accéder à des cortèges, les gardes à vue ( voire détentions) préventives.

Pourquoi ce choix d’une politique de plus en plus liberticide et autoritaire. Au nom de la lutte contre le terrorisme, de la lutte contre les stupéfiants, Macron, Darmanin et leur majorité parlementaire enlèvent à l’extrême droite et à la droite dure, leurs thèmes de campagne électorale. Ces gouvernants se préparent contre une éventuelle renaissance du mouvement des Gilets jaunes, contre les manifestations pour les retraites et contre la scélérate gestion sociale et sanitaire de la crise covid.  Pour nous qui avons en surplus, la rude lutte contre les pesticides et la brutalité des gendarmes et de la police, nous ferons face à ce nouveau front de la bataille pour les libertés démocratiques.

 

 

 

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