Au delà de cette tribune intitulée “POUR UNE NOUVELLE ETHIQUE DE L’ENGAGEMENT ET DU COMPORTEMENT DES ELUS POLITIQUES EN MARTINIQUE » Christian Ursulet propose d’interressantes pistes de réflexion, pour élaborer “priorités et de plan d’actions pour « désankayer » notre pays à l’arrêt »

Laissons lui la parole:

  • LOIN DE NOUS AFFRANCHIR, au moins dans notre comportement et notre langage, nous ne parvenons ni à nous libérer des oripeaux conflictuels de « la mère patrie », ni à nous émanciper pleinement des ‘’traces ‘’ violentes de notre histoire coloniale et esclavagiste !…comme si celles –ci nous collaient à la peau, nous incrustaient les gènes, au point de nous accoutumer à l’inacceptable :
  • A des lapidations anonymes par « coups de gueule » matinales interposés, s’ajoutent aujourd’hui au plus haut niveau et sans retenue, condamnations sans jugement et immolations surréalistes, en attendant quoi demain? Pendaison, crucifixion, violence physique ? inouï à ce niveau !…
  • Certains s’en moquent probablement ; on devrait s’en désoler !…non pour le sort ou l’image personnel de tel ou tel…(encore que le respect ne doit pas être à géométrie variable), mais bien parce que cela porte un coup à l’image même des hommes et des femmes politiques du pays, parce que cela discrédite auprès des jeunes (et pas que) « la politique », parce que cela, d’une manière ou d’une autre, accentue les difficultés de gouvernance de notre Nouvelle Collectivité et plombe encore davantage l’urgence des politiques économiques et sociales espérées ; parce que cela fracture davantage encore l’échiquier politique, parce que cela attise les rancoeurs et allume les braises mortifères du fanatisme…
  • Voilà ce à quoi nous assistons!…
  • -en lieu et place d’authentiques alliances programmatiques,
  • -en lieu et place de dialogues constructifs autour de priorités et de plan d’actions pour « désankayer » notre pays à l’arrêt…ce qui justifierait …oui… toutes les réconciliations politiques,
  • -en lieu et place de convergences des forces y compris concurrentes pour rattraper le temps perdu sur mille dossiers (les transports collectifs urbains et interurbains interconnectés, la réduction de la dépendance énergétique et l’accélération des énergies renouvelables, la mobilisation et la coordination de tous les moyens humains techniques, financiers, juridiques pour porter, booster, rentabiliser nos quelques atouts de Développement – tourisme, soleil/vent/mer & énergie, traditions culinaires, Rhum & Distilleries, patrimoine historique, Grands évènements Sportifs, Culturels, Scientifiques & positionnement géo, Tourisme médical profitant demain du redressement du CHUM, de la puissance du Nouveau Plateau Technique et favorisant le développement de nouveaux métiers, Niveau d’instruction et de qualification & ingénierie – lutter fermement, à tous niveaux, contre cette forme de ‘’Ruche’’ où s’agglutinent dans le commerce et l’import- export monopoles et multitudes d’intermédiaires qui se ‘’sucrent’’ sur le dos de la population en préemptant une part scandaleuse des valeurs, les bouchées doubles à mettre pour sortir l’Agriculture et la pêche de leur tunnel, la remobilisation de nos jeunes en échec et sans emploi autour de projets valorisants et qualifiants de dimension publique…la préservation de notre environnement Collectif, l’ éducation à la Citoyenneté, au civisme et à la responsabilité concourant à forger une identité Martiniquaise à même d’affronter le mur des défis qui est devant nous …etc…etc…bref!… il y a tant à faire !!!… nous avons tant de retards et de handicaps !…et le monde Globalisé autour ne nous n’attend pas !…
  • Est-ce le poids des transferts sociaux et du secteur tertiaire dans l’économie qui nous donne l’illusion d’être à l’abri et nous rend si peu exigeants de nous-mêmes ?…
  • -comme si nous passerions toujours, protégés par « la mère patrie » ( ?), à travers toutes les catastrophes naturelles, économiques, financières et sociales qui, ailleurs, ont mis à genoux bien plus puissants que nous ?…
  • -comme si chaque jour de retard dans le traitement de chaque dossier de la et des Collectivités n’était pas un jour de trop, creusant l’écart relatif entre nous et les plus forts ou le réduisant au contraire avec les plus petits d’à côté ?…
  • -comme si chaque centimes d’euros restés dans les caisses de l’état, des banques publiques ou de l’Europe, faute de projets suffisants et aboutis, de dossiers ficelés pour chaque exercice annuel, n’était pas autant de moyens définitivement perdus et de retard accumulés ?
  • -comme si l’idée même d’exercice excédentaire de la Collectivité Territoriale à atteindre, dans une Martinique ‘’ankayée’’ aux mille chantiers à ouvrir, n’était pas une atteinte en soi au droit au développement accéléré du pays et aux intérêts directs des jeunes générations qui observent ?…sans pour autant faire crédit bien sûr aux politiques dispendieuses, aux recrutements pléthoriques ou clientélistes, de niveaux douteux, qui assèchent toute capacité d’investissement et privent de toute marge de manœuvre les collectivités et se retournent toujours contre leurs pratiquants…..
  • IL FAUDRAIT UN SURSAUT DE RESPONSABILITE, D’ HUMILITE, ET D’AMOUR DU PAYS POUR REVOLUTIONNER ENGAGEMENTS ET COMPORTEMENTS POLITIQUES, EN FAVEUR DU BIEN PUBLIC MARTINIQUAIS !…
  • Ce sursaut occasionnerait un débat transversal autour d’une Ethique partagée, d’un SOCLE DE PRINCIPES et de VALEURS auquel chacun pourrait se référer sous le regard des citoyens électeurs….quelques éléments au cœur de cette éthique, à mettre en exergue au vu de l’actualité pourraient être ceux-ci :
  • • AUCUN ENGAGEMENT POLITIQUE, NI MANDAT ELECTIF, ne doit être un moyen de valorisation personnelle et d’enrichissement matériel. En ce sens aucun élu ne fera de ses mandats son métier…et le nombre des mandats successifs à une même fonction élective – hors les mandats municipaux- sera limité à 2.
  • • L’ENGAGEMENT POLITIQUE, indépendamment des appartenances et idéologies, a pour objectif de servir le bien public et donc la Martinique. Tout engagement politique se fait autour de valeurs et de principes. Ceux-ci portent programme et plan d’actions.
  • • LA DEMOCRATIE N’EST PAS QU’UN SIMPLE MOT MAIS UN CONCEPT EXIGEANT, dont on ne se débarrasse pas sans conséquence !…elle se moque des prétentions grotesques de toute puissance autant que des abdications pusillanimes intéressées !…elle impose écoute et attention, échange, argumentation, vote, considération pour toutes idées, respect dans la forme et le fond, pour tous et surtout les adversaires…elle est l’outil de vérité par excellence !…la démocratie c’est quand le Prince rejette « le fait du Prince » !…
  • • LA VERITE n’est ni dans la tête d’un sauveur suprême, pas plus que dans l’expression angoissée des dogmatismes et des fanatismes. On sait depuis l’antiquité des Sages ‘’Couchites’’ et les philosophes de la Grèce antique qu’ « elle est au Centre, car le Milieu est un sommet ! » on sait depuis Jaurès qu’il ne faut « pas céder à la loi du mensonge qui passe, et ne pas faire écho de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements et aux huées fanatiques »….on sait que la vérité n’est pas dans la vision Binaire et Manichéenne de la réalité qui voit des ennemis ou des comploteurs partout « je ne suis pas d’accord donc je suis contre toi… » …ou qui donne à penser que «  quand une chose n’est pas belle, elle doive forcément être laide ?… »
  • • L’ETAT DE DROIT n’est pas circonstanciel !….la séparation des pouvoirs est une conquête de la philosophie des lumières et de l’expérience démocratique. Les différents se règlent par la concertation ou devant les tribunaux !….La CREDIBILITE de tout élu est une condition de l’exemplarité sans laquelle il ne peut y avoir durablement d’autorité politique. Aucun Elu en poste ne saurait faire l’objet de poursuites judiciaires et de Mise en Examen…jusqu’à l’autorité de la chose jugée.
  • • POLITIQUES ET ADMINISTRATION de GESTION en symbiose non en confusion des rôles ! ….autant les Elus tirant leur légitimité du vote populaire ont toute l’autorité pour définir la stratégie et les objectifs politiques, les priorités d’action, recruter leurs hauts dirigeants Administratifs….autant il appartient à ces derniers de gérer au quotidien l’administration, qu’elle soit d’Etat, Hospitalière ou Territoriale…c’est un mélange des genres et un abus de pouvoir que penser que la place de l’élu est de diriger à la place ou au-dessus des Directeurs et autres cadres formés et recrutés pour cela…Ces derniers doivent mettre en œuvre les orientations, directives , décisions des élus dûment mandatés et RENDRE COMPTE !…
  • • LE CLIENTELISME EST UNE MARCHE A COURTE VUE !…ne pas recruter les plus compétents mais les mieux apparentés ou les plus lobbyistes est contre productif !…il faut le lendemain en recruter d’autres pour faire le travail mal ou non fait…Financer sur les fonds publics constitués des impôts de Tous, seulement ou en priorité ses partisans… chercher à acheter des soutiens en discriminant les financements…penser intimider les demandeurs en revendiquant leur silence ou en espérant, de ce fait, une forme de neutralité est un clin d’œil coupable au modèle de République Bananière…
  • • L’INTEGRITE DOIT ETRE L’ADN de TOUT ELU !….car la corruption est une maladie galopante qui lorsqu’elle s’installe se propage à une vitesse exponentielle….et l’INTEGRITE est la condition de l’AUTORITE !…mais cette intégrité exigée de l’Elu…vaut aussi pour les pratiques consistant à laisser prospérer irrégulièrement sur le dos de la bête (voir illégalement) des satellites, partisans ou amis qui convaincus de leur toute puissance mettent en danger l’élu…l’Intégrité exige sans exception, toujours, une nette démarcation publique d’avec toute pratique financière illégale ou même abusive, voire avec toute personne ou institution en délicatesse judiciaire.
  • • QUE L’EFFICIENCE SOIT MISE AU POSTE DE COMMANDE PARTOUT, cela implique que notre souci Collectif, des décideurs comme des Demandeurs, doit être d’utiliser tout centime d’euro au mieux des intérêts des politiques des personnes des institutions et du pays…les gaspillages peuvent être légaux !…cela implique cohérence entre financement et priorités politiques ; cela implique que les meilleurs soient aux postes les plus exigeants, que tous soient utilement et activement employés au service du bien public, que la communication sur les objectifs et les plan d’action soit performante et la motivation présente ; cela implique une culture des conduites de projets, des bilans intermédiaires, des évaluations impartiales !…
  • • TORDRE LE COUP A l’IDEE DESASTREUSE QUE « SEULE COMPTE LE BUT, PEU IMPORTE LES MOYENS »…car les moyens peuvent dénaturer et pervertir le but autant que transformer l’élu lui-même, jusqu’à conduire à un autre but…le plus facile, le plus court chemin, ne pas regarder la vérité en face et la dire, accommoder la réalité selon ses desseins, user d’artifices, sont des comportements stériles qui sont autant d’offenses à la probité et à la compétence, qualités de tout élu épris de notre petite Martinique.
  • FDF le 18/12/17
  • Christian URSULET
  • Militant du Bien Public
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