Nicolas Sarkozy a été définitivement condamné à trois ans de prison, dont un an ferme sous bracelet électronique, pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire des écoutes, également appelée affaire Bismuth. La Cour de cassation a rejeté ses pourvois, rendant cette peine exécutoire. En plus de cette condamnation, il est déclaré inéligible pendant trois ans. À partir de ses 70 ans, il pourra demander une libération conditionnelle, bien que celle-ci ne soit pas automatique. Nicolas Sarkozy a réagi en exprimant sur X son sentiment d’injustice et sa conviction de demeurer dans son bon droit, tout en annonçant son intention de saisir la Cour européenne des droits de l’homme pour contester les décisions françaises. Son avocat, Me Patrice Spinosi, a confirmé cette démarche.
L’affaire Bismuth concerne des accusations selon lesquelles Sarkozy, avec son avocat Thierry Herzog, aurait tenté d’obtenir des informations sur une procédure judiciaire en échange d’un appui pour un poste à Monaco, impliquant également le magistrat Gilbert Azibert. Les trois hommes ont reçu des peines identiques. La défense a contesté la légalité des écoutes téléphoniques utilisées dans ce dossier et a dénoncé une enquête parallèle visant à trouver une taupe qui aurait informé Sarkozy qu’il était sur écoute. Les avocats invoquent également des décisions juridiques antérieures pour espérer rouvrir le dossier.
Cette condamnation marque une première dans l’histoire judiciaire française pour un ancien président. Elle intervient alors que Nicolas Sarkozy doit comparaître à partir de janvier 2025 dans l’affaire des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. Par ailleurs, la Cour de cassation se prononcera également en 2025 sur sa condamnation dans l’affaire Bygmalion, liée aux dépenses excessives de sa campagne de 2012. Ce jugement met en lumière les multiples défis judiciaires et politiques auxquels l’ancien chef de l’État est confronté.