Une assemblée générale chargée pour Contact-entreprises. Les exactions en marge des manifestations contre la vie chère ont donné plus que du fil à retordre aux entreprises locales. Les conséquences des sinistres ont été au cœur de l’assemblée générale de Contact-entreprises. Mais l’association garde le cap sur l’avenir. Lors de cette assemblée, elle accueillait le directeur des affaires culturelles afin de présenter un programme de mécénat.
Contact-entreprises n’a pas pu mener son crochet dans la culture comme elle l’aurait souhaité, encore une fois en cause, les mouvements sociaux de la fin de l’année 2024.
« C’est un sujet qui reste essentiel, au moment où le territoire se cherche, où on crée parfois dans le désordre et la douleur une identité martiniquaise, c’est un bon vecteur pour travailler ensemble. »
Jean-Yves Bonnaire, le président, explique que les chefs d’entreprise martiniquais ont fait preuve d’une responsabilité exceptionnelle et d’un courage remarquable, alors qu’elles recevaient peu de soutien de la classe politique.
Mais l’économie locale reste ébranlée par les effets dominos des mouvements sociaux, entre autres la question assurancielles.
70 millions d’euros de dégâts dont se remet difficilement le monde économique. Par-dessus cet écueil vient s’ajouter la menace de défection ou l’augmentation de la prime d’assurance.
« Cela met dans la difficulté les entreprises qui ont subi des dégâts, mais aussi les nouvelles qui veulent se lancer. Finalement, tout le monde paie un prix élevé à ces émeutes qui ont fait très mal au territoire. »

Malgré les stigmates, l’association multisectorielle aux 320 membres ne compte pas regarder dans le rétroviseur. « Cela nous permet d’être pertinents parce qu’entre notre sein, nous avons des expertises diverses et variées. Cependant, nous restons un organe de communication. »
Jean-Yves Bonnaire affirme que le sujet culturel peut être un sujet fédérateur qu’il peut aider à construire une trajectoire pour ce territoire. L’association Contact-entreprises veut produire du sens et qui pourra éclairer la Martinique.
« Cette question du développement culturel a beaucoup de vertus et on pense que cela fera du bien au péyi »,
affirme le président. Il poursuit : « Nous croyons aux vertus de la culture partagée. »
Pour partager cette culture, Contact-entreprises a invité le directeur des affaires culturelles Johan-Hilel Hamel. Ce dernier est venu présenter un fonds de dotation, Matnik’ convergences qu’il ne considère pas comme une fin en soi mais comme un catalyseur. Un fonds de dotation différent et innovant. La DAC qui correspond au ministère de la Culture en région, verse 8 millions d’euros par an pour le large ensemble des champs culturels en Martinique. L’idée initiale est partie de la difficulté de financer des chantiers archéologiques.
« L’objectif est de fédérer des entreprises hétérogènes. Les petits ruisseaux font de grandes rivières. Il s’agit de permettre aux petites entreprises de contribuer dans un cadre sécure à une politique culturelle dans le territoire »,
explique le DAC.
Ce dernier qui a pris ses fonctions en janvier 2025 avoue avoir un regard candide sur la Martinique.
« Je constate qu’il y a un patrimoine exceptionnel. Il y a beaucoup d’effervescence artistique dans ce territoire. Des entreprises souhaitent contribuer. »
Le fonds de dotation permet de créer un cadre sécure pour encadrer la relation Entreprises/Etat. Le but du fonds est de financer des projets qui sont d’intérêt général. Trois axes de financement sont possibles, le patrimoine, le soutien à la création artistique contemporaine et un axe de préservation et de régénération de la nature y compris la biodiversité marine.
« Ce sont les entreprises qui prennent en main ce fonds de dotation créé en partenariat avec l’Etat. »
Laurianne Nomel