20 Minutes avec AFP

Publié le 08/07/20

Photo: Illustration d’un homme qui éternue et éjecte des particules pouvant transmettre le coronavirus. — David Fisher/REX/SIPA

C’est une question centrale pour le déconfinement. Des preuves commencent à émerger sur une possible transmission aérienne du Covid-19, a reconnu mardi l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), avertissant que «l’épidémie s’accélérait» dans le monde. La veille, un groupe de scientifiques internationaux avait sonné l’alarme sur ce mode de contagion par des gouttelettes pouvant rester en suspension dans l’air, ce qui rendraient les lieux fermés mal ventilés particulièrement dangereux.

«Nous reconnaissons que des preuves émergent dans ce domaine et par conséquent nous devons être ouverts à cette possibilité, et comprendre ses implications», a déclaré Benedetta Allegranzi, une responsable de l’OMS, lors d’une conférence de presse virtuelle. «La possibilité d’une transmission par voie aérienne dans les lieux publics, particulièrement bondés, ne peut pas être exclue. Les preuves doivent toutefois être rassemblées et interprétées», a poursuivi la responsable, recommandant «une ventilation efficace dans les lieux fermés, une distanciation physique». «Lorsque ce n’est pas possible, nous recommandons le port du masque», a-t-elle ajouté.

Une analyse à venir dans les prochains jours

Plus de 200 scientifiques internationaux ont exhorté lundi l’OMS et la communauté médicale internationale à «reconnaître le potentiel de transmission aérienne du Covid-19», dans un article publié dans la revue Clinical Infectious Diseases d’Oxford.

L’OMS, déjà critiquée pour avoir tardé à recommander les masques, a été accusée de refuser de voir l’accumulation d’indices d’une propagation par l’air du virus. «Nous tentons de consolider les connaissances qui émergent autour de la transmission (du virus)», a ajouté une autre responsable, Maria Van Kerkhove, précisant que l’OMS publierait une fiche d’information à ce sujet «dans les prochains jours».

Accélération de l’épidémie

«L’épidémie s’accélère et nous n’avons pas atteint le pic», a pour sa part mis en garde le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors de la conférence de presse. «Si le nombre de décès semble s’être stabilisé au niveau mondial, en réalité, certains pays ont fait des progrès significatifs dans la réduction du nombre de décès, alors que dans d’autres pays, les décès sont toujours en augmentation», a-t-il souligné, rappelant que 11,4 millions de cas avaient été recensés dans le monde, et que le virus avait tué plus de 535.000 personnes en six mois.

«Nous sommes tous vulnérables», a-t-il martelé, estimant que le virus avait «pris l’humanité en otage». «Nous n’avons rien vu de tel depuis 1918», a-t-il dit, en référence à la pandémie de grippe espagnole qui fit des dizaines de millions de morts dans le monde. «L’unité nationale et la solidarité globale sont cruciales et sans elles nous ne pourront pas battre le virus», a-t-il déclaré.

Alors que le président brésilien Jair Bolsonaro, qui a longtemps minimisé l’épidémie, a été testé positif mardi au nouveau coronavirus, le Dr Tedros a rappelé qu’«aucun pays n’est immunisé, aucun pays n’est à l’abri, et aucun individu ne peut être à l’abri». «Prince ou pauvre, nous sommes tous également vulnérables» face au virus, a renchéri le responsable des situations d’urgence à l’OMS, Michael Ryan, tout en souhaitant un «rapide rétablissement» au président brésilien.

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