Louis Charles Breguet a participé en 1924 aux Jeux olympiques d’été et a remporté une médaille de bronze en tant que barreur de son voilier de 8 mètres Namoussa. Les temps pionniers de l’aviation sont nés dans des hangars à bateaux, avec les premiers hydravions en bois et en tissu. Entre ciel et mer, la haute technologie navale a nourri des innovations aéronautiques. La décarbonation renforce aujourd’hui cette complémentarité.
Descendant de l’horloger Abraham-Louis Breguet (1747-1823), Louis Charles Breguet, (1880-1955) diplômé de l’Ecole Supérieure d’Electricité (SupElec) est un constructeur d’avions français. En tant que membre de la famille Breguet, il perpétue une longue tradition d’innovations technologiques. Il crée en 1935, la Société Anonyme des ateliers d’aviation Louis Breguet, répartie à Paris et sur plusieurs sites dont Saint-Nazaire dans l’estuaire de la Loire. Il décide de s’agrandir afin de développer sa production aéronautique. Ses ateliers de Saint-Nazaire, imbriqués au milieu des chantiers navals, se prêtent mal au projet d’extension. Il décide alors d’implanter une usine près de Nantes.
Aujourd’hui, l’usine Airbus de Nantes Bouguenais est issue, en 1936, de la volonté de Louis Breguet, l’un des pionniers de la construction aéronautique française, de développer la construction d’avions sur la région nantaise. Un ouvrage intitulé : Tous les Airbus naissent à Nantes rappelle cette saga industrielle dans la rubrique : de Louis Breguet à Airbus.
Déjà au XVIIIème siècle, son aïeul Abraham-Louis Breguet était reconnu pour son tempérament créatif et sa personnalité aux caractéristiques humaines audacieuses. Lors d’un discours à l’Académie des Sciences Joseph Fourier résume en quelques lignes son parcours : « II a porté à un degré extraordinaire l’art le plus difficile peut-être, et sans doute l’un des plus importants que l’industrie humaine ait produits, celui de mesurer le temps avec précision. Il a enrichi d’une multitude de procédés nouveaux le commerce de l’horlogerie, la navigation, l’astronomie et la physique. […] M. Breguet a perfectionné successivement toutes les branches de son art. Les plus importantes sont celles qui lui doivent le plus de progrès, et ce qui est remarquable, elles ont reçu de lui presque toujours une simplicité inattendue »
Comment en savoir davantage sur les usines d’aviation Breguet ? Comment ont-elles réussi à préserver des innovations atypiques en 1939-1940 ? Les archives municipales de Douai conservent des informations sur l’usine d’aviation Breguet qui fut implantée sur son territoire. A ceux qui souhaitent recueillir des données qui concerneraient d’autres sites Breguet, voici une sélection d’articles qui pourront vous intéresser :
- En premier lieu, il est possible de consulter aux archives municipales de Douai le fonds Monet, à la cote 1 S 250 : lettres d’attestation d’emploi et une autorisation de circuler pendant les alertes et bombardements d’un employé de l’usine, datées de 1944.
- Pour ce qui est de l’usine en elle-même, la maison Breguet « est exonérée des droits d’octroi sur les matériaux pour sa nouvelle usine », indique en 1912 la délibération n°1912/10545. On peut aussi citer, parmi d’autres délibérations impliquant les activités de la famille Breguet, la n°1900/8162 qui donne l’autorisation avec conditions pour le raccordement de l’usine avec le chemin de fer industriel en 1900, ou la n°1934/13506 qui indique le décès du directeur de l’usine M. Dumay en 1934.
- Il est aussi possible de trouver un plan daté de 1951 relatif à l’agrandissement de l’usine, à la cote 2 O 1509. Concernant sa fermeture en 1966, il faut consulter notamment la cote 3 D 354. Les terrains ont été cédés à des enseignes de grande distribution au milieu des années 1980, il est possible d’en trouver les détails aux cotes 153 W 105 et 88 W 88.
- Vous pourrez aussi trouver des informations sur l’aviation à Douai et notamment sur champ de La Brayelle dans la sous-série 3 H, relative à l’aviation dans les affaires militaires.
- Parmi les ouvrages et les publications de la bibliothèque des archives municipales de Douai, il est loisible de consulter en particulier le numéro d’avril-juin 1964 de la revue des Amis de Douai consacré à l’usine de la société Breguet – Saurtter – Harlé, ainsi que leur numéro de juillet-septembre 1960 sur Les débuts de l’aviation à Douai. Souvenirs de Léon Bathiat, premier pilote de Louis Bréguet.
A titre informatif, des chercheurs trouveront aux Archives nationales du monde du travail, à Roubaix, quelques éléments complémentaires sur Société anonyme des ateliers d’aviation Louis Breguet à la cote 2002 26 73.
La salle de lecture des archives municipales de Douai, 45 rue de l’Université, est ouverte du lundi au vendredi de 13h30 à 17h. L’inscription est gratuite, sur présentation d’une pièce d’identité. 10 articles sont consultables par jour. Des photographies sans flash peuvent être prises. Aucune numérisation par le service pour envoi par mail n’est en revanche possible.
Kevin LOGNONÉ