Ce vendredi et ce samedi seront l’occasion d’une prise de conscience, au moins. Echouement de sargasses, des pluies abondantes, augmentation de l’activité cyclonique, le changement climatique n’est plus un concept lointain. Il n’est même pas aux portes de la Martinique puisque le réchauffement climatique a allègrement franchi le palier.
Ce dérèglement climatique, Déklik en a fait son cheval de bataille. Pour sa quatrième édition, Deklik Matinik se tiendra à l’espace Tivoli à Fort-de France, un écrin de verdure qui semble immaculé. Ce décor choisi a dessein revevra le public, ce samedi. Il sera largement question de la mer puisque 2025 est consacrée à la mer. « Notre océan est en grave dysfonctionnement », Martine Lheureux, co fondatrice de l’évènement, ne mâche pas ses mots. « La mer est sacré enjeu géopolitique voire un enjeu décolonial. L’autre thème qui sera mis en avant lors de Deklik, c’est le compost. Là encore, tout est question de temporalité. Cette semaine est celle du compost.
La mer recouvre 71% du globe
Quel rapport entre ces deux thèmes ? Martine Lheureux y répond : « La manière dont nous considérons la terre va tout de suite aboutir dans nos océans. » A noter que la mer recouvre 71% du globe terrestre. La manifestation s’adresse à tous, des plus grands aux plus jeunes, « toutes les personnes qui ont envie d’échanger, des novices en la matière. On va prendre confiance et expérimenter, comprendre comment les choses sont en train de s’aggraver. » Une association organisera ce samedi une animation pour les enfants en lien avec la manifestation.
Le très en vogue low tech, trouvera toute sa place lors de Deklik Matinik. Mais qu’est ce donc ? Il s’agit d’un concept prenant racine dans les années 1970 mais qui n’a été popularisé qu’en 2014 sous la plume de l’ingénieur-essayiste Philippe Bihouix, selon l’Ademe. « Concrètement, une démarche low-tech implique un questionnement du besoin. Il s’agit à la fois de réduire la complexité technologique, d’entretenir l’existant plutôt que de le remplacer, de donner accès au plus grand nombre aux solutions et de maîtriser les usages », indique Anne-Charlotte Bonjean, ingénieure réparabilité à la direction économie circulaire de l’Ademe.
Le créole à l’honneur à l’écolieu de Tivoli
Tout comme la défense du patrimoine naturel de la Martinique, Deklik s’attache à promouvoir le créole tout comme l’association Kreyogene qui sera présente. Son but est de replacer le créole au centre du patrimoine vivant. Pour ce faire, les adultes aussi pourront passer par la case amusement. L’atelier est destiné aux créolophones quelque soit leur niveau mais également aux non initiés curieux de la langue.
Le programme de ce samedi est vaste et dense : des sargasses, une marche océane, les mangroves au menu des conférences « très participatives mais qui vont chercher la petite bête », tient à souligner Martine Lheureux. Elle l’illustre avec un plat typique le tinain lan mori. « La morue est un poisson d’importation qui est largement menacé par le dérèglement climatique. Il arrive en Martinique sous plastique et très salé. Il faut simplement faire en toutes connaissances de cause. » Météo France, partenaire privilégié de Deklik fera partie de la manifestation. L’association s’appuie d’ailleurs sur leurs travaux afin de les vulgariser afin de sensibiliser au dérèglement climatique.
Les particuliers ne sont pas les seules cibles de Deklik. Une matinée dédiée aux professionnels a été mise en place. Ce sera ce vendredi, à la villa Laguerre à Petit-Bourg, Rvière-Salée.
Laurianne Nomel