Le méthane émis par les flatulences des bovidés est un désastre pour le climat, mais des solutions arrivent.

L’élevage animal est, à lui seul, responsable de 14,5% des émissions de gaz à effet de serre provoquées par l’espèce humaine. Les bovins produisent deux tiers de cette part et, pire encore, le méthane dont se délestent leurs intestins a un potentiel 25 fois plus néfaste que le CO2.

Ces faits sont connus. Mais parce que la viande bovine et les produits laitiers constituent, pour de nombreuses populations, une source primaire et vitale de protéines, leur demande ne cesse de progresser. Il est donc impératif de trouver une idée pour réduire ces émissions de méthane: c’est ce à quoi travaillent quelques entreprises aux solutions prometteuses.

Ainsi d’Australis, fondée par Jason Goldman et présentée par le Wired britannique dans un article sur la question. Comme d’autres suivant la même piste, Australis s’est spécialisée dans la culture de l’Asparagopsis taxiformis, une algue commercialisée sous le nom de Greener Grazing et dont la composition chimique disrupte la production de méthane chez les bovins.

Autant que l’automobile

Inclure un demi-pourcent d’Asparagopsis taxiformis à l’alimentation de ces derniers permettrait «de réduire la production de méthane de 80%», avance Goldman. «Appliquer cela mondialement serait équivalent à retirer des routes toutes les automobiles», précise-t-il. Mais fournir l’algue aux 1,5 milliard de bovins de la planète nécessiterait de produire annuellement 200 millions de tonnes de cette plante.

D’autres solutions sont envisagées. Les scientifiques animant le projet international RuminOmics ont confirmé que les gaz des pets de bovins dépendaient de leur microbiome, donc de leurs gènes: élever des animaux sélectionnés voire modifiés pour leur capacité à produire moins de méthane pourrait régler le problème à la base.

En Nouvelle-Zélande, d’autres chercheurs et chercheuses planchent sur un vaccin anti-méthane, qui pourrait être mis sur le marché d’ici cinq ans. Quant à la multinationale DSM, elle prépare la commercialisation d’un complément alimentaire nommé 3-NOP, dont les tests in vivo ont montré qu’il pouvait, comme les algues de Jason Goldman, réduire les émissions de méthane de 80% chez les bovins en ayant consommé.
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