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L’industrie du cacao en Dominique est sur le point de connaître un développement majeur grâce à une formation intensive de cinq jours axée sur les aspects spécifiques de la culture du cacao de spécialité, la gestion post-récolte, le contrôle qualité et l’évaluation sensorielle. Cet événement, qui s’est tenu du 3 au 7 février 2025 au complexe halieutique de Marigot, a été organisé en collaboration avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le ministère dominicain de l’Agriculture, des Pêches et de l’Économie bleue et verte, ainsi que le Centre de recherche sur le cacao de l’Université des Antilles (UWI-CRC), selon un communiqué de la FAO.
Le programme a combiné connaissances théoriques et activités pratiques, incluant l’ouverture des cabosses, le suivi de la fermentation, la taille, le greffage et le profilage des arômes selon des normes d’évaluation internationales reconnues.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet de la FAO intitulé « Renforcement des bases d’un secteur du cacao de spécialité dans les Caraïbes », visant à doter les producteurs, transformateurs et acteurs de l’industrie des compétences nécessaires pour développer un secteur solide. L’objectif est d’améliorer les techniques de production et de post-récolte, tout en sensibilisant à la qualité par des méthodes d’analyse sensorielle afin d’accéder aux marchés haut de gamme.
Des retours positifs des participants
Jacqueline Douglas, de Hamstead Estate et membre de la coopérative des producteurs de cacao du Nord-Est, a souligné l’impact positif de la formation :
« Cette formation a été extrêmement enrichissante. Elle ne s’est pas limitée aux techniques pratiques, mais a aussi expliqué leur logique, ce qui a encouragé les participants à améliorer leurs méthodes agricoles et la gestion des exploitations. L’intervention d’experts hautement qualifiés a été précieuse. »
Les sessions ont été animées par des spécialistes du UWI-CRC, notamment le professeur Umaharan, expert en génétique et directeur du centre ; le Dr Sukha, chercheur et technologue alimentaire ; la Dr Romina Umaharan, responsable de la pathologie ; ainsi que Mme Annelle Holder-John, agronome.
Les thèmes abordés comprenaient :
• La création et la gestion durable des plantations de cacao
• Les meilleures pratiques de fermentation pour améliorer la qualité
• La lutte contre les maladies et ravageurs
• L’optimisation du séchage et l’assurance qualité
• La traçabilité et les réglementations sanitaires essentielles à l’exportation
• L’amélioration de la fertilité des sols et la réduction des métaux lourds dans le cacao
• L’évaluation sensorielle et le profilage des arômes
Anne Desrochers, spécialiste de la production et de la protection des plantes au bureau sous-régional de la FAO pour les Caraïbes, a souligné :
« Cette formation donne aux agriculteurs et transformateurs les outils pour adopter des pratiques durables, améliorer leur productivité et renforcer leur sensibilisation à la qualité grâce à l’évaluation sensorielle. En développant leur expertise, ils contribueront à la réputation de la Dominique sur le marché du cacao de spécialité. »
Un atout pour l’avenir du cacao en Dominique
Plusieurs participants ont témoigné des bénéfices de cette formation. Julia Napier, de la chocolaterie Pointe Baptiste, a salué les enseignements reçus sur le greffage et la gestion agricole. Ivan Ferreira, technicien de laboratoire au ministère de l’Agriculture et fabricant de bâtons de cacao, a souligné le fort potentiel de la Dominique sur le marché du cacao fin, combinant sols fertiles et savoir-faire accru. Jamal Prince, de Jamagro Processing Ltd., a qualifié la formation de « très enrichissante », mettant en avant l’expertise des formateurs et l’importance des connaissances acquises sur la production et la transformation du cacao.
À l’issue des cinq jours, le Dr Sukha du UWI-CRC a exprimé sa satisfaction quant aux résultats du programme en Dominique, affirmant qu’il avait permis aux participants d’acquérir des compétences essentielles en agronomie, post-récolte, contrôle qualité et évaluation sensorielle. Il a conclu :
« Cette initiative financée par la FAO est une étape cruciale pour renforcer les bases du secteur du cacao de spécialité dans les Caraïbes. Elle répond aux défis de la réhabilitation des exploitations, de l’adoption de pratiques agricoles intelligentes face au climat et de l’amélioration de la qualité, afin d’assurer à la Dominique une reconnaissance durable comme producteur de cacao d’exception. »