Depuis ce mercredi, le pouls de Paris, se prend à sa Foire, à la porte de Versailles. Comme tous les ans depuis plus de 120 ans, les exposants et les visiteurs se donnent rendez-vous. Du 30 avril au 11 mai, les portes de la Foire de Paris s’ouvrent au public. Le pavillon 4 où l’on retrouve entre autres les exposants antillais est le plus visité de la Foire. Pour la quatrième année, l’illustratrice Natéa se joint à l’émulation parisienne de la Foire.
Ces traits de crayon sont maintenant presque aussi connus que les paysages esquissés. Ces dessins, déclinés notamment en affiches connaissent un succès grandissant. Un cocotier couché sur la plage des Salines, le ponton qui mène à l’église des Anses d’Arlet ou encore le pont de fer vert tout à fait propre à Grand-Rivière. Tous ces sites prennent vie sous le coup de crayon de Natéa. L’artiste discrète n’apparaît que sous ce pseudonyme. Natéa n’a pas toujours vécu de son art. Elle confie qu’auparavant, elle exerçait un métier qu’elle qualifie malicieusement de plus « sérieux ». Mais depuis quelques années maintenant, la dessinatrice peut vivre de sa passion. Ou de ses deux passions : le dessin et la Martinique depuis cinq ans. La Martiniquaise a été la première surprise du succès immédiat de ses dessins. « Ils ont trouvé un écho très positif », partage-t-elle. Natéa n’immortalise des lieux qui lui sont familiers avec un sens aigu du détail : « Ce qui fait la différence entre un dessin et un autre, c’est de savoir la petite chose qui fait que c’est ce détail qu’il faut ajouter parce qu’il fait l’âme du lieu. C’est pour ça que c’est difficile de dessiner des lieux que je ne connais pas. Je dessine 100% des lieux où j’ai été. » Raison pour laquelle la Guadeloupe est moins représentée dans son travail. « Je connais moins bien la Guadeloupe que la Martinique. »
Les dessins de Natéa sont aussi populaires chez les locaux que chez les visiteurs. À force de détails mais de simplicité, l’artiste parvient à capturer l’essence d’un lieu, le rendant parlant pour quiconque s’y est rendu.
L’affiche qui tient la place de best-seller est en fait la première que Natéa a dessinée, celle des Anses d’Arlet, son lieu préféré. Elle raconte que lorsqu’elle venait en vacances, si l’avion n’atterrissait pas trop tard « on prenait toujours la voiture pour passer par Le Marin et descendre vers le bourg des Anses d’Arlet et aller sur le ponton ».
La productivité à bride abattue ne correspond pas à la dessinatrice martiniquaise. « Je me laisse porter au fil de l’eau. Il y a des choses que je redessine parce que je redécouvre au gré d’une visite sous un œil nouveau.
Rendez-vous incontournable, Natéa participe à la foire de Paris pour la quatrième fois. Parée de ses affiches, mugs, cartes postales et drap de bain, Natéa est venue avec des arguments de poids à la Foire de Paris même si la dessinatrice confirme que son produit phare reste les affiches. Elle avoue pourtant que souvent, c’est une surprise pour les visiteurs de la Foire de Paris que de trouver de telles affiches au détour d’un stand. Un coup de pouce pour la popularité de son travail et sa notoriété.
Malgré son succès, participer à la Foire de Paris en tant qu’exposant représente un grand investissement notamment pour une petite structure. L’objectif n’est pas pécuniaire mais de se faire connaître. « Ca se passe dans une bonne ambiance. Je rejoins une équipe d’anciens qui font la Foire depuis plus 20 ans. Il sont d’une grande aide pour les jeunes exposants notamment à travers l’association Cap Antilles », ajoute Natéa.
Hall4. Allée C.
Laurianne Nomel