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L’ancien président Michel Joseph Martelly sanctionné par les États-Unis pour trafic de drogue et pour avoir contribué à la crise actuelle en Haïti
Ravensley Boisrond
Les États-Unis ont imposé des sanctions à l’ancien président haïtien Michel Joseph Martelly, l’accusant de trafic de drogue et de contribuer à la crise actuelle en Haïti.
Selon un communiqué du Département du Trésor américain, Michel Joseph Martelly « a abusé de son influence pour faciliter le trafic de drogues dangereuses, y compris la cocaïne, à destination des États-Unis ». Il est également reproché à Martelly d’avoir collaboré avec des trafiquants de drogue haïtiens, soutenu de nombreux gangs, et participé au blanchiment des produits de la drogue.
« L’action menée aujourd’hui contre Martelly souligne le rôle important et déstabilisant que lui et d’autres élites politiques corrompues ont joué dans la perpétuation de la crise actuelle en Haïti », a déclaré Bradley T. Smith, sous-secrétaire d’État par intérim au terrorisme et au renseignement financier. « Les États-Unis, en collaboration avec leurs partenaires internationaux, sont déterminés à déstabiliser ceux qui facilitent le trafic de drogue, la corruption et d’autres activités illicites qui alimentent l’horrible violence des gangs et l’instabilité politique », peut-on lire dans le communiqué du Département du trésor américain
Les sanctions de mardi entraînent le gel de tous les avoirs américains de Martelly et interdisent aux Américains de faire affaire avec lui.
“En conséquence, l’OFAC impose les interdictions suivantes, décrites dans la section 2 de l’E.O. 14059 : (1) les institutions financières américaines ont l’interdiction d’accorder des prêts ou des crédits à Martelly ; (2) toutes les transactions en devises étrangères soumises à la juridiction des États-Unis et dans lesquelles Martelly a des intérêts sont interdites ; et (3) les personnes américaines ont l’interdiction d’investir ou d’acheter des montants significatifs d’actions ou de titres de créance de Martelly”, ajoute le Département du trésor américain.
Selon le communiqué du Département du trésor américain Les personnes américaines sont passibles de sanctions civiles ou pénales en cas de violation de l’E.O. 14059. Il est également interdit aux personnes non américaines de causer ou de conspirer pour causer des personnes américaines à violer volontairement ou involontairement les sanctions américaines, ainsi que de s’engager dans un comportement qui échappe aux sanctions américaines. Les directives de l’OFAC sur l’application des sanctions économiques fournissent de plus amples informations sur l’application des sanctions américaines par l’OFAC, y compris les facteurs que l’OFAC prend généralement en compte pour déterminer la réponse appropriée à une violation apparent
Notons que les conflits entre gangs ont provoqué le déplacement de plus de 578 000 Haïtiens, tandis que près de 5 millions d’entre eux, soit près de la moitié de la population de 11,7 millions d’habitants, sont confrontés à une famine aiguë, dont 1,6 million risquent de mourir de faim, selon les Nations unies.
Les gangs armés, ayant formé une vaste alliance, continuent de commettre meurtres, enlèvements contre rançon et violences sexuelles à grande échelle.
Rappelons que l’ancien président Michel Joseph Martelly, l’ancien président du Sénat Youri Latortue, l’ex-député de la commune de Petite-Rivière de l’Artibonite, Prophane Victor, et l’homme d’affaires Reynold Deeb ont été pointés du doigt pour des liens présumés avec des gangs armés, dans un rapport du groupe d’experts des Nations unies travaillant sur les violations des droits de l’homme en Haïti, publié le 18 octobre.