Trois ans après le recours déposé par des associations écologistes face à l’autorisation d’exploitation donnée à la bioraffinerie de la Mède, les ONG ont partiellement obtenu gain de cause devant le tribunal administratif. Ce 1er avril, Total a été sommé de revoir son étude d’impact pour intégrer l’impact sur le climat lié à l’importation d’huile de palme et la déforestation. Cependant, les associations n’ont pas obtenu l’annulation complète de l’autorisation d’exploitation.

Le site de bioraffinerie de la Mède est en activité depuis juillet 2019.
Total

C’est acté : six associations écologistes, dont Greenpeace, ont remporté jeudi une victoire partielle devant la justice contre le groupe Total, en le contraignant à revoir son étude d’impact de l’utilisation d’huile de palme importée d’Asie dans sa raffinerie de La Mède, près de Marseille. Les associations dénonçaient le recours à de l’huile de palme importée de Malaisie et d’Indonésie, qui alimente la déforestation.

Sur le fond de la demande, la juridiction administrative a donné neuf mois au préfet des Bouches-du-Rhône pour “faire compléter l’étude d’impact” par Total. Le tribunal a en effet estimé jeudi que l’autorisation d’exploiter était “entachée d’une insuffisance de l’étude d’impact du projet”, mais “uniquement” concernant “ses effets sur le climat, compte tenu de l’utilisation de quantités très substantielles d’huile de palme et de ses dérivés”. Il souligne que “le recours à cette matière première est particulièrement nocif pour l’environnement”.  La compagnie a quant à elle fait valoir que les huiles achetées “répondent aux critères de durabilité fixés par l’Union européenne”

La bioraffinerie de La Mède peut poursuivre son activité

Les demandeurs n’ont cependant pas obtenu l’annulation complète de l’autorisation d’exploitation reçue par la compagnie pétrolière française en 2018. Dans un communiqué, le groupe Total a pris acte de ce jugement, constatant qu’il “permet à la bioraffinerie de La Mède de poursuivre son exploitation”.

Cependant, le tribunal administratif a partiellement annulé l’autorisation d’exploitation. Il a exigé que celle-ci fixe une limite “suffisamment précise” aux quantités d’huile de palme utilisables à La Mède. Si Total s’est engagé à limiter à 300 000 tonnes par an son recours à cette matière première, “l’arrêté contesté permet potentiellement l’usage de 450 .000 tonnes d’huile de palme par an“, reproche la juridiction marseillaise.

Contactée par l’AFP, Greenpeace s’est déclarée “plutôt satisfait” de cette décision, même si, selon elle, les irrégularités constatées “auraient pu justifier une annulation complète de l’arrêté préfectoral”. Cependant, pour Laura Monnier,  “cette demande d’une révision de l’étude d’impact, qui prenne en compte l’impact sur le climat et pas seulement autour du site de La Mède, c’est quand même une petite révolution”.

La rédaction avec AFP

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