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Un article de la BBC a rapporté le projet ambitieux de l’île visant à exploiter pleinement ses ressources naturelles pour produire de l’électricité propre.
« Nous espérons éliminer totalement le besoin de production d’électricité au diesel en Dominique d’ici 2030 », a déclaré le Dr Vince Henderson, ministre des énergies renouvelables, à la BBC.
Cet engagement est illustré par la construction en cours d’une centrale géothermique dans la commune de Laudat, dans la vallée de Roseau. Cette installation, la deuxième du genre dans les Caraïbes après la Guadeloupe – avec une centrale de 15 mégawatts en service depuis plus de trois décennies – vise à révolutionner le paysage énergétique de l’île.
Le gouvernement avait précédemment annoncé que la centrale géothermique de 10 mégawatts devrait être opérationnelle d’ici la fin de l’année. Elle exploitera des réservoirs souterrains chauffés par l’activité volcanique de la Dominique et utilisera la vapeur pour actionner des turbines produisant de l’électricité. Le procédé consiste à extraire la vapeur à la surface, à la convertir en électricité, puis à la refroidir et à la réinjecter sous terre pour un fonctionnement continu, explique l’article de la BBC.

« Nous espérons éliminer totalement le besoin de production d’électricité au diesel en Dominique d’ici 2030 », a déclaré Henderson, faisant référence à l’objectif ambitieux d’atteindre 100 % d’énergie renouvelable d’ici 2030.
Si cette mesure est mise en œuvre, le pays serait bien loin devant l’objectif fixé par les autres membres de l’OECO de 30 % d’énergie durable dans un délai de dix ans.
L’article souligne que l’initiative vise non seulement à réduire considérablement la dépendance au diesel importé, mais promet également une baisse des factures d’électricité pour les résidents et les entreprises. Il détaille également les prévisions du gouvernement concernant l’exportation de l’excédent d’électricité vers les îles voisines via des câbles sous-marins. Le Dr Henderson souligne que ce succès pourrait servir d’exemple à d’autres pays des Caraïbes souhaitant diversifier leurs sources d’énergie.
Le projet est issu d’un partenariat public-privé avec l’entreprise américano-israélienne d’énergie renouvelable Ormat Technologies. Son coût total est estimé à 68 millions de dollars américains, financé par des prêts d’institutions financières majeures telles que la Banque de développement des Caraïbes et la Banque mondiale, ainsi que par des subventions et des investissements annoncés des États-Unis, du Royaume-Uni, du Japon et de la Nouvelle-Zélande.
La BBC cite également l’investissement du gouvernement dominicain à environ 15 millions de dollars, affirmant qu’il « nécessitait des coûts initiaux élevés et un processus d’exploration complexe comprenant des forages profonds sous terre pour tester les températures ».
Doron Blachar, PDG d’Ormat, a souligné les avantages de l’énergie géothermique dans l’article : « La géothermie est une excellente source d’électricité à zéro émission, indépendante du vent et du soleil, et fonctionnant 24 h/24 et 7 j/7. Elle crée des emplois dans un pays, tant pendant la construction que, surtout, pendant l’exploitation de la centrale, et apporte de nouvelles technologies et une expertise nouvelle. » L’entreprise aurait des décennies d’expérience dans le développement de projets géothermiques en Amérique et en Afrique, faisant de la Dominique un nouvel ajout stratégique à son portefeuille. L’accord prévoit qu’Ormat exploitera la centrale pendant 20 ans, employant une trentaine de personnes locales, puis la confiera à DOMLEC pour son exploitation complète.
Malgré l’enthousiasme suscité par les technologies vertes, l’écologiste dominicain Atherton Martin a également été sollicité par le site d’information pour ses inquiétudes quant aux impacts écologiques, notamment la perturbation potentielle de la riche biodiversité de la vallée de Roseau. « C’est une région unique dans les Caraïbes », prévient-il, évoquant la décimation de la faune lors des activités d’exploration.

Martin a exprimé son opposition au projet dans le passé, notamment en s’exprimant publiquement lors d’une interview sur Q95 en 2024, affirmant que les plans proposés pour l’installation à l’époque étaient en « violation totale de tous les protocoles ».
Deuxièmement, les rapports indiquent qu’il y a eu une certaine opposition de la part des résidents locaux qui ont exprimé des inquiétudes quant aux coûts du projet.
Des inquiétudes en matière de sécurité, selon la BBC, telles que le risque d’activité sismique induite, auraient également été soulevées, bien qu’Ormat assure que ses opérations n’ont jamais déclenché de tremblements de terre au cours de ses nombreuses années de développement géothermique.
À l’avenir, le projet géothermique pionnier de la Dominique vise à servir de modèle pour l’ensemble de la région. Les îles volcaniques des Caraïbes – Grenade, Sainte-Lucie, Saint-Kitts-et-Nevis et Saint-Vincent-et-les-Grenadines – explorent et développent activement leur potentiel géothermique, avec le soutien de l’OECO.
Le directeur général de l’OECO, le Dr Didacus Jules, qualifie l’initiative géothermique de la Dominique de « démarche audacieuse et visionnaire ». Il souligne la dépendance de la région aux combustibles fossiles importés, qualifiant la transition vers l’énergie verte de « non facultative – elle est existentielle ».
Il ajoute : « Ce développement insuffle également un nouveau souffle à la vision de longue date d’un réseau énergétique régional, qui relie nos îles grâce à une énergie propre, fiable et abordable. »
Entre-temps, le Dr Henderson a reconnu que l’exploit ne sera pas facile, compte tenu des défis posés au pays après Maria pour reconstruire le réseau électrique. Cependant, l’administration promet que les investissements en vaudront la peine.
