Dans cet article, Juliette Labonne Hollant analyse la défaite de Kamala Harris face à Donald Trump dans la course à la présidence des États-Unis, un événement révélateur des fractures politiques et sociales de l’Amérique contemporaine. En explorant les raisons de cet échec, Mme Labonne Hollant met en évidence les failles de la campagne de Kamala Harris, notamment son incapacité à répondre efficacement aux préoccupations économiques de la population, submergée par l’inflation et la cherté de la vie. En parallèle, elle souligne l’influence inquiétante d’une idéologie autoritaire au sein de l’électorat, qui semble se tourner vers des solutions populistes en période de crise. À travers cette analyse, l’auteure éclaire les défis auxquels sont confrontés les femmes en politique, en particulier dans une société où le racisme et le sexisme continuent de peser sur la scène électorale.
L’échec de Kamala Harris dans sa quête pour devenir la première femme présidente des Etats-Unis face à Donald Trump révèle non seulement les failles de sa campagne, mais aussi une inquiétante poussée d’une idéologie autoritaire au cœur de l’électorat américain. Alors que les divisions politiques s’accentuent et que la confiance dans le système démocratique semble s’effriter, les enjeux économiques, les préoccupations journalières et le sentiment d’un déclin de la vie ont fait basculer cette élection. La crise économique ou du moins la vie chère au cœur du mécontentement électoral ont poussé les élections en faveur de Trump. Dès le début, la stratégie de Kamala Harris reposait sur l’idée que le retour de ce dernier à la Maison Blanche représentait une grande menace pour la démocratie. Elle insistait sur le rejet de son adversaire, ses scandales passés, et les atteintes aux droits des minorités et des femmes progressistes. Bien que les droits à l’avortement aient constitué un thème clé de la campagne démocratique, l’importance de cet enjeu s’est volatilisée dans le climat actuel d’inquiétude économique et de l’émigration. Beaucoup d’émigrants viennent de d’autres pays pour saisir les opportunités de travail assez facile spécialement à New York. Kamala a omis d’insister sur une solution plausible satisfaisant aux électeurs.
Après l’annulation historique de l’arrêt Roe v. Wade en 2022, Harris avait fait des droits reproductifs un pilier de sa campagne promettant une loi fédérale garantissant l’accès à l’avortement. Cependant malgré tous ses efforts pour mettre en valeur la femme et la justice sociale, sa campagne a été engloutie par la vie chère et l’économie difficile que vivent de nombreux ménages. Selon le sondage, après les urnes, l’économie et l’émigration étaient la préoccupation principale, des électeurs. Parmi ceux qui mettaient l’économie au premier plan, une grande majorité s’est tournée vers Trump, attirée par sa rhétorique osée et mensongère de stabilité économique et de retour à la prospérité. Pour beaucoup d’Américains, fatigués avec une inflation galopante et à une érosion du pouvoir d’achat, les promesses de Trump étaient plus convaincantes que celles de Kamala. D’autre part, la campagne de Kamala Harris visait également à mobiliser les minorités, notamment les communautés afro-américaines et hispaniques, en leurs promettant des droits plus tangibles et une plus grande représentation politique. Pourtant elle n’a pas réussi à attirer ces groupes comme prévu, affichant des résultats inférieurs à ceux de Joe Biden en 2020 même parmi les femmes qu’elle a hardiment défendues. Trump a su exploiter cette fracture, réussissant dans son langage populiste et vulgaire à convaincre un plus grand nombre d’électeurs que Kamala Harris.
En conclusion la Défaite de Kamala Harris, qui a mené une campagne électorale extraordinaire et honnête, est l’enjeu extrême du sexisme et du racisme encore existant aux Etats-Unis d’Amérique.
Juliette Labonne Hollant 11/12/24