La problématique de la drogue dans l’outre-mer français est un miroir des inégalités économiques et sociales exacerbées par des structures héritées du passé. Les phénomènes de consommation, de trafic et de lutte contre les stupéfiants sont influencés par des dynamiques complexes, où , les inégalités de revenus, et la dépendance économique jouent des rôles déterminants.
Une Consommation Alimentée par les Inégalités
Dans des territoires comme La Réunion, la Guadeloupe, ou la Guyane, sinon la Martinique la cherté de la vie, l’exclusion sociale, et le chômage élevé poussent une partie de la population à se tourner vers I’illusion des substances illicites. La consommation de cannabis, de cocaïne, et d’autres drogues y connaît une progression inquiétante, particulièrement parmi les jeunes.
Cette réalité est amplifiée par l’existence de deux catégories socio-économiques distinctes :
- Les « in » bénéficiant de privilèges: Cette élite locale, composée principalement de fonctionnaires, de cadres du secteur privé, dispose d’un pouvoir d’achat élevé.
- Les « out », exclus du système : Ce groupe, composé des chômeurs et des travailleurs précaires, subit directement les conséquences du coût de la vie et des inégalités.
Cette fracture économique et sociale alimente un sentiment d’exclusion propice à l’augmentation des pratiques à risque, dont la consommation de drogues. Sans pour cela évacuer l’existence de certains privilégiés qui pour différentes raisons se laissent prendre par l’addiction à différentes substances illicites…
Les Réseaux de Trafic : Une Économie de la Précarité
L’économie souterraine du trafic de drogue dans l’outre-mer est une conséquence directe des dysfonctionnements du modèle économique. Les jeunes marginalisés, sans accès aux opportunités économiques des classes privilégiées, sont souvent recrutés par des réseaux de trafiquants. Ces réseaux s’inscrivent dans une chaîne globale reliant l’Amérique du Sud, l’Afrique, et l’Europe, où les territoires d’outre-mer servent de points de transit stratégiques. La Guyane, par exemple, est un point d’entrée majeur de cocaïne en provenance du Suriname et du Brésil.
Lutter Contre la Drogue : Un Défi de Taille
Les efforts pour endiguer le trafic et la consommation de drogues se heurtent à des obstacles multiples :
Manque de ressources : Bien que les territoires soient confrontés à des défis uniques, les moyens alloués à la police et aux douanes restent insuffisants par rapport à la gravité de la situation. Et la France qui sur son propre territoire hexagonal montre son impuissance à régler le problème se révèle incapable d’attribuer à l’outre-mer les moyens de faire face.
Éducation et prévention :
La sensibilisation sur les dangers de la drogue est encore trop limitée dans certaines zones où l’accès à l’éducation est insuffisant.
Une Réforme Nécessaire du Modèle Économique
La lutte efficace contre le trafic de drogue, comme pour tous les maux qui accablent ces territoires, passe nécessairement par une réforme structurelle :
Réduction des inégalités : Remettre en question la sur rémunération et son impact inflationniste pourrait contribuer à réduire les disparités socio-économiques.
Mais surtout Créer des emplois locaux : Favoriser le développement économique pour offrir des alternatives à l’économie souterraine est essentiel.
Renforcement de la coopération régionale : Travailler avec les pays voisins pour une lutte commune contre le trafic international de drogues.
Le trafic et la consommation de drogue dans l’outre-mer français révèlent les failles d’un système encore marqué par des logiques économiques du passé. Une véritable refonte des politiques économiques et sociales, visant à l’équité et au développement local, est indispensable pour construire une société plus juste et moins vulnérable aux dangers des stupéfiants.
Gérard Dorwling-Carter.