C’est dans une ambiance électrique qu’a commencé, la table ronde de ce jeudi. Les barrages déployés dans la nuit de mercredi à jeudi sont encore fumants. De nombreux barrages ont été érigés dans la nuit bloquant ainsi la circulation des véhicules sur presque tout le territoire. Par ailleurs, outres les barrages, de nombreux magasins ont été pillés.
Devant tant de tensions, le président du conseil exécutif, Serge Letchimy a tenu à maintenir cette quatrième table ronde. Parmi les membres présents, les représentants de l’Etat, le préfet et ses services, les distributeurs. Maillons importants de la constitution des prix, les grossistes ont été conviés. Le RPPRAC représenté par le même trio, Aude Goussard, Rodrigue Petito et Gladys Roger était présents à la table tout comme des parlementaires et le président de la chambre de commerce.
Des propositions très concrètes
Le président du conseil exécutif a donné le ton, au vu de l’intensité qu’a pris le mouvement, Serge Lechtimy veut des propositions très concrètes. Ce dernier insiste et estime les revendications légitimes et évoque une situation tendue. « Pendant 15 jours, se sont déroulée une dizaine de réunions très techniques et très politique. Notre modèle économique pèse lourdement sur les plus pauvres. » Le mot d’ordre : Assez d’analyses, il faut passer aux actes. Le président veut des solutions concrétisables et durables. « C’est devenu un sujet vital. L’heure est grave ça peut être le chaos demain », ajoute-t-il.
“On vit dans un climat d’insécurité”
Rodrigue Petito reste dans son rôle d’opposant et interpelle le préfet, Jean-Christophe Bouvier : « Tout ce qui se passe, c’est à cause de votre décision monsieur Bouvier ». Le R alias Rodrigue Petito affirme : « Le but est de résoudre le problème très rapidement ». Il qualifie l’érection de barrages comme légitimes après quarante jours sans réponse.
Il n’y a pas eu de passe d’armes mais le député Jean-Philippe Nilor a invectivé le préfet en évoquant une répression féroce de la part des forces de l’ordre. « Avant de travailler sur des sujets techniques, j’aimerais que le préfet nous dise s’il est toujours dans cette logique répressive de criminalisation du mouvement social .» Le préfet n’a pas souhaité intervenir.
En revanche, Catherine Rodap, représentante du Medef a répondu montrant son inquiétude concernant les commerces et entreprises qui ont été incendiés et vandalisés la nuit dernière. « On vit dans un climat d’insécurité. Nous sommes dans une situation anxiogène. »
Le président Serge Letchimy a tenté d’apaiser la situation en citant l’objectif du jour : « Si nous sommes conscients de la situation, nous ne devrons pas sortir de cette réunion sans solution même s’il est quatre heures du matin. »
Laurianne Nomel